Synopsis- GĂ©nĂ©ration Kalach : la face cachĂ©e des citĂ©s JĂ©rĂŽme Pierrat, journaliste d'investigation et spĂ©cialiste du crime organisĂ©, s'est infiltrĂ© au coeur des quartiers sensibles marseillais oĂč violences et trafics de drogues ne cessent d'augmenter depuis des dĂ©cennies

La dĂ©cennie Ă©coulĂ©e a constituĂ© une pĂ©riode d’intensification de la mobilitĂ© du travail en Europe, recouvrant un large spectre d’acteurs et de phĂ©nomĂšnes sociaux. Que rĂ©vĂšlent-ils de l’évolution de nos sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes ? C’est tout l’enjeux auquel cet ouvrage se propose de rĂ©pondre. BasĂ© sur l’analyse comparative des migrations rĂ©centes de jeunes Polonais au Royaume-Uni et de jeunes Roumains en Espagne, l’ouvrage questionne la place de la mobilitĂ© internationale dans le changement social contemporain. La mobilitĂ© n’est pas simplement le produit d’inĂ©galitĂ©s entre pays europĂ©ens. Elle est Ă©galement le rĂ©sultat du processus de flexibilisation de l’emploi, en particulier non qualifiĂ©, dans le contexte d’une compĂ©tition accrue pour l’accĂšs au marchĂ© du travail. Les jeunes migrants EuropĂ©ens, lourdement dĂ©classĂ©s dans les pays d’accueil, constituent alors la face cachĂ©e de ce phĂ©nomĂšne, alors mĂȘme que les formes les plus lĂ©gitimĂ©es de mobilitĂ© internationale Erasmus, mobilitĂ© des cadres sont promues et encouragĂ©es. En s’appuyant sur une enquĂȘte par entretiens, l’ouvrage s’intĂ©resse aux consĂ©quences de la mobilitĂ© sur les trajectoires, aussi bien professionnelles que personnelles, constitutives d’une instance de socialisation particuliĂšrement marquante l’entrĂ©e dans Ia vie adulte, et bien souvent, les premiĂšres expĂ©riences du monde du travail. Dans le contexte de la libre circulation, la possibilitĂ© d’aller et de venir peut ĂȘtre Ă  la fois une chance et un piĂšge, une opportunitĂ© et un risque, et c’est ce que nous tentons alors de comprendre. Docteur en sociologie et chercheure associĂ©e Ă  PACTE universitĂ© Grenoble-Alpes. Elle a rĂ©alisĂ© sa thĂšse sous la direction d’Alain Chenu Ă  l’Observatoire sociologique du changement Sciences Po. Elle travaille depuis sur les interactions entre mobilitĂ©s et inĂ©galitĂ©s, en s’intĂ©ressant particuliĂšrement Ă  la maniĂšre dont celles-ci s’imbriquent dans les trajectoires personnelles. Elle a notamment participĂ© Ă  la conception de l’enquĂȘte MobilitĂ©s et rapport Ă  l’espace dans le cycle de vie » pour le panel ELIPSS Étude longitudinale par Internet pour les sciences sociales. Originelesoundtrack voor de documentaire GĂ©nĂ©ration Kalach: La face cachĂ©e des citĂ©s gecomponeerd door Maximilien Mathevon, uitgebracht door Plaza Mayor Company in 2021 Rate this movieWhat did you think?AdvertisementReleased2021-09-29Runtime1h 30mDirectorJĂ©rĂŽme PierratLanguageFrenchGenresDocumentaryAdvertisementAdvertisementAdvertisementAdvertisementAdvertisementIf you like GĂ©nĂ©ration Kalach la face cachĂ©e des citĂ©s, check out...
Checkout Génération Kalach: La face cachée des cités (Bande Originale Du Documentaire) by Maximilien Mathevon on Amazon Music. Stream ad-free or purchase CD's and MP3s now on Amazon.com. Skip to main content.us. Hello Select your address Digital Music. Hello, Sign in. Account & Lists Returns & Orders. Cart All. Best Sellers Customer Service Prime Audible New
CBC/Radio-Canada, la sociĂ©tĂ© de radio et tĂ©lĂ©vision d'Etat canadienne, s'est fixĂ©e un calendrier d'un an entre aoĂ»t 2011 et aoĂ»t 2012 pour convertir l'ensemble de ses Ă©metteurs TV au plan de se passage au "tout numĂ©rique", qui a Ă©tĂ© rendu publique vendredi, s'effectuera sous l'Ă©gide du CRT Conseil de la radiodiffusion et des tĂ©lĂ©communications canadiennes, un organisme indĂ©pendant chargĂ© de rĂ©glementer et de superviser la radiodiffusion et les tĂ©lĂ©communications canadiennes. CĂŽtĂ© pratique pour les tĂ©lĂ©spectateurs, seuls les tĂ©lĂ©viseurs rĂ©cents pourront capter les signaux numĂ©riques, les plus anciens devront ĂȘtre dotĂ©s d'un adaptateur reliĂ© Ă  l'antenne. Il faudra dĂ©bourser environ 75 $ canadiens environ 55 eurospour acquĂ©rir cet prĂ©voit installer des Ă©metteurs numĂ©riques dans toutes les villes oĂč elle produit de la programmation tĂ©lĂ©visuelle originale. En tout, 27 Ă©metteurs devront ĂȘtre installĂ©s, desquels 15 d'entre eux entreront en exploitation au mois d'aoĂ»t 2011. Les 12 autres seront mis en place au plus tard en aoĂ»t 2012. Au QuĂ©bec, les villes de MontrĂ©al, QuĂ©bec, Chicoutimi, Rimouski, Trois-RiviĂšres et Sherbrooke bĂ©nĂ©ficieront de ce changement au cours des prochains mois. La sociĂ©tĂ© d'État continuera Ă  offrir des services de tĂ©lĂ©vision analogique dans les autres marchĂ©s qui ne sont pas visĂ©s par la conversion obligatoire. Source Laface cachĂ©e des rĂ©seaux sociaux Friperies et Vintage N°3 - DĂ©cembre 2020 Le Journal du LycĂ©e Henri MECK 10 rue Henri Meck 67120 MOLSHEIM DOSSIER Le P'tit Henri Des Ă©co-dĂ©lĂ©guĂ©s au LycĂ©e, pour quoi faire? MODE. SOMMAIRE 3 6 17 20 4 15 18 9 Sport BrĂšves Entretiens Hommages DOSSIER L'environnement et l'Ă©cologie au LycĂ©e La mode des friperies et du TĂ©lĂ©charger le fichier Download Report Transcript TĂ©lĂ©charger le fichier sĂ©rie TV Serge ALAin nOA VA en CrOiSADe COntre L'Ă©MigrAtiOn P 3 TroisiĂšme annĂ©e - n°042 - Juin 2014 - rec 44/RDOP/F36/SAAJP - bp 30332 - yaoundĂ© - tĂ©l +237 73 26 88 87 / 96 46 58 17 - Mail [email protected] Directeur de la publication Joseph Fumtim Mensuel Extra Avec le soutien de Le supplĂ©ment de l’art et de la culture dans l’espace public Arts et culture du Cameroun 400 Fcfa DAK’ART 2014 L’art africain en questions PatriMoine 11 Ă  16 La 11Ăš Ă©dition de la Biennale africaine a donnĂ© lieu Ă  des expositions d'oeuvres novatrices ancrĂ©es dans l'art conceptuel venu d'Occident. Soulevant l'ire de certains puristes. Reportages analyses et interviews de nos envoyĂ©s spĂ©ciaux. Pages cinĂ©Ma On a retrouvĂ© le VĂ©ronique Kanor parle sculpteur de l'univer- des liens entre les sitĂ© de YaoundĂ© CaraĂŻbes et l'Afrique P7 Pages © DR A dĂ©couvrir... P2 12,13,14,15 Musique Kareyce Fostso en communion avec YaoundĂ© et Douala MosaĂŻques est rĂ©alisĂ© en association avec la P4 2 cinĂ©ma mosAĂŻques Documentaires Le rĂȘve indĂ©pendantiste de CĂ©saire et Manville U ne belle paire de documentaires pour montrer au monde les combattants d’une Martinique Libre. Et mĂȘme d’une Afrique libre. Car Marcel Manville, avocat martiniquais de renommĂ©e internationale, n’a pas seulement combattu pour ses compatriotes. Il s’est donnĂ© avec le mĂȘme engagement Ă  dĂ©fendre les droits des peuples algĂ©rien, d’Afrique noire, d’AmĂ©rique du Sud Ă  disposer d’eux-mĂȘmes. Cet homme qui force l’admiration, le public camerounais a le loisir de mieux le connaĂźtre dimanche 25 mai Ă  l’IFC de yaoundĂ©. VĂ©ronique Kanor, la rĂ©alisatrice de Marcel Manville, d’homme Ă  hommes 2012 est Ă©galement venue avec un autre documentaire qu’elle corĂ©alise avec sa sƓur Fabienne Kanor retour au Cahier 2013. L’IFC, dans sa programmation de mai mois dĂ©diĂ© Ă  l’abolition de l’esclava- ge, a trouvĂ© propice de donner carte blanche Ă  VĂ©ronique Kanor», qui dans ses diffĂ©rents rendez-vous avec le public, a voulu partager ces productions. Les personnages principaux des deux documentaires ont en commun la chose indĂ©pendantiste. Chacun combattant avec les armes qui lui sont propres. Sans prĂ©tendre parler en entier des deux sujets, la rĂ©alisatrice se focalise surtout sur leur lutte pour la libertĂ© des peuples d’outre-mer. DĂšs les premiĂšres images, les premiers mots de Marcel Manville
, le ton est donnĂ©. L’histoire conduit le spectateur en AlgĂ©rie oĂč l’avocat s’y rend rĂ©guliĂšrement pour dĂ©fendre les militants du FLN emprisonnĂ©s ; ou encore les anciens combattants aux cĂŽtĂ©s des Français mais dont aucune promesse d’aprĂšs-guerre ne fut tenue. La camĂ©ra capte les instants rĂ©els de rĂ©vĂ©lations Ă©mouvantes d’hommes et femmes tĂ©moins de l’histoire. Le tournage se dĂ©roule Ă©galement Ă  Paris oĂč Marcel Manville se rend en 1945. Il y va pour dĂ©crocher son diplĂŽme d’avocat, mais dĂ©fend aussi des ouvriers français dans un procĂšs sur l’aliĂ©nation de leurs droits. En Martinique oĂč il s’installe dĂ©finitivement, il rĂ©alise que son peuple a encore plus besoin d’autonomie. Sans prendre beaucoup de risques sur le plan technique, les deux documentaires ne se content cependant pas de façon linĂ©aire. Le commentaire intelligent de Fabienne Kanor dans retour au Cahier notamment, accompagne les plans fixes et larges que donne Ă  voir la prise de vue. Des images qui vĂ©hiculent aussi l’ñme culturelle d’une Martinique finalement pleine de ressources. Avec Retour au Cahier, les deux sƓurs VĂ©ronique Kanor Pourquoi venir projeter vos deux films au cameroun ? Je pense que l’histoire de la Martinique et celle de l’Afrique en gĂ©nĂ©ral sont forcĂ©ment liĂ©es. Historiquement, nous sommes un bout de terre de l’Afrique qui a Ă©tĂ© crachĂ© dans la CaraĂŻbe. Nous nous appelons Martinique, Guyane, Guadeloupe, RĂ©union, mais notre vrai nom c’est Afrique. Et pour nous c’était trĂšs important et trĂšs fort de ramener ces bouts de terre au pays, au continent natal. Le Cameroun, c’est pas une terre neutre, il y a eu aussi de la dĂ©portation d’esclaves de Bimbia, ils sont surtout du cĂŽtĂ© de l’AmĂ©rique. Donc, montrer ces films sur une terre oĂč des hommes ont Ă©tĂ© dĂ©racinĂ©s ça a du sens. Montrer aux Camerounais qu’on est toujours lĂ , et on vous regarde toujours, on vous attend toujours et on vous aime encore. Est-ce que notre place est restĂ©e dans l’album de famille ? C’est aussi une question que l’on pose. L’indĂ©pendance voulue par cĂ©saire et Manville ne s’est pas vraiment matĂ©riali- © DR En Martinique, l’indĂ©pendance n’est qu’un fantasme sĂ©e. c’est aussi ce vous essayez de souligner dans vos films ? Effectivement cette indĂ©pendance ce n’est qu’une idĂ©e, un fantasme. Il y a un groupe d’hommes en Martinique qui tient cette idĂ©e-lĂ  trĂšs fort dans la main, mais le peuple ne veut pas de l’indĂ©pendance. Le peuple a peur de la pauvretĂ©, de la misĂšre. Il a un exemple trĂšs proche de cette misĂšre, qui s’appelle HaĂŻti. Et quand le peuple le regarde, il dit je ne veux pas ĂȘtre comme HaĂŻti». Ils ont vraiment peur que l’indĂ©pendance provoque une situation de paupĂ©risation de l’üle. Du coup, ils veulent bien de l’indĂ©pendance en soi comme une idĂ©e, un idĂ©al, comme le soleil qu’on regarde mais qu’on ne pourra jamais toucher. Mais quand on leur demande tenez, prenez-le le soleil !», ils ont peur de se brĂ»ler la main. Au dernier rĂ©fĂ©rendum en 2010, presque 90% de Martiniquais ont dit non Ă  l’autonomie. C’était avoir un petit peu de compĂ©tence, dĂ©cider d’un peu plus de choses par soi-mĂȘme sans sortir du giron de la France. Ils ont dit non, nous ne voulons pas plus d’autonomie, nous voulons ĂȘtre des Français pas moins, mais Graffer toujours plus haut L’étudiant voyage Ă  travers le Cameroun pour faire connaĂźtre cette forme d’expression artistique. I l a l’ambition de ses 24 ans et les rĂȘves plein dans la tĂȘte. Etudiant en master arts plastiques, Tally Mbock ne vit que pour sa passion, la peinture et surtout le graffiti. Un art qui consiste Ă  dessiner des personnages et des lettrages Ă  l’aide des bombes de peinture sur des murs et d’autres supports. Pourtant, rien ne le prĂ©disposait Ă  cela. Ses parents sont de braves travailleurs qui souhaitent voir leur rejeton faire des Ă©tudes scientifiques. Mais au lycĂ©e d’Oyack et au collĂšge Ebanda qu’il frĂ©quente successivement, le petit Mbock a un talent qui suscite l’admiration ses camarades, celui de dessinateur. Il dessine tout et sur tout. Ses parents pĂ©dagogues l’inscrivent donc Ă  l’Institut de formation artistique de Mbamayo oĂč il rĂ©alisatrices vont Ă  la recherche des motivations et du parcours de cet ouvrage qualifiĂ© de l’Ɠuvre d’un nĂšgre la plus lue, la plus traduite et la plus commentĂ©e dans le monde». Le film a ceci de sympathique qu’il rend le spectateur presque complice de la conception de ce livre lĂ©gendaire Cahier d’un retour au pays natal. Cette espĂšce de Read movie vous conduit forcĂ©ment en Croatie oĂč le linguiste Petar Guberina donna un petit cahier Ă  son ami et camarade AimĂ© CĂ©saire qui voulait consigner des notes. Ainsi sont lancĂ©es les semences du Cahier d’un retour au pays natal ; provoquĂ© par un sursaut indĂ©pendantiste. Elles vont germer pour produire en 1939 la premiĂšre version du tapuscrit envoyĂ© Ă  la revue VolontĂ©. En revenant sur le rĂȘve que ces grands hommes nourrissaient pour leur peuple, VĂ©ronique Kanor veut surtout porter Ă  la face du monde la solitude d’une Martinique qui se dĂ©bat. Cherchant ses parents. Cherchant son avenir. PĂ©LagiE ng’onana pas plus». C’est ce qu’on s’employait Ă  dĂ©montrer, ma sƓur et moi puisqu’on a rĂ©alisĂ© Retour au cahier ensemble. A chaque fois en tout cas, on montre cette rĂ©alitĂ© le rĂȘve des grands hommes et le dĂ©sir du peuple, c’est pas la mĂȘme chose. Dans retour au cahier, pourquoi cette image de fin d’un tissu multicolore ? Elle a Ă©tĂ© prise sur un bateau qui relie la Guadeloupe Ă  la Martinique. C’est une femme qui est debout, il y a le vent dans sa jupe. C’est un tissu un peu bariolĂ© un peu africain et avec le mouvement du vent, la vitesse du bateau, ça fait une impression trĂšs bizarre ; c’était simplement pour ne pas oublier que le Cahier c’est du surrĂ©alisme. Et cette image est surrĂ©aliste. VoilĂ , on ne sait pas exactement ce qui se passe, on entend le texte de CĂ©saire, on colle une image oĂč on sait bien que toute image de bateau, de mer, de vent
 ça fait penser Ă  la libertĂ©, Ă  l’ailleurs. Je trouve aussi qu’il y a une parole forte d’AimĂ© CĂ©saire qui dit Debout et libres, debout Ă  la barre, debout sur le pont, on sort des calles et on va sur le pont» et cette image de fin est filmĂ©e Ă  l’extĂ©rieur des calles. ProPos rECuEiLLis Par Pn manque pas d’idĂ©es. En 2012, il monte un projet d’atelier de formation artistique Ă  Bafoussam pour les enfants et les adolescents. Le projet est soutenu par des sponsors qui lui offrent des moyens logistiques salles, matĂ©riels de peinture, etc.. L’annĂ©e derniĂšre, il a, avec d’autres camarades, rĂ©alisĂ© une peinture murale dĂ©corative sur le complexe scolaire St Paul de Mbandjock. Il a aussi pris part au projet FĂŽ picotures» Ă  Dschang. Ses amis et lui ont dĂ©core un pan du mur du royaume Fontsa-Touala. Tous ces projets et voyages Ă  travers le Cameroun ne lui rapportent pas encore d’argent. Juste de quoi ne pas trop dĂ©pendre des parents. Mais Tally Mbock ne se fait pas de soucis, il est de ceux qui pensent qu’on peut vivre de l’art au Cameroun. C’est pourquoi avec ses insĂ©parables amis, il a montĂ© un label pour la gestion et l’animation des projets artistiques. Pour que vive l’art. ELsa KanE © DR Tally Mbock obtient son bac. En deuxiĂšme annĂ©e Ă  l’universitĂ©, il dĂ©couvre les graffitis Ă  la tĂ©lĂ©. Et se prend tout de suite de passion pour cette forme artistique qui consiste Ă  consiste Ă  dessiner des personnages et des lettrages Ă  l’aide des bombes de peinture sur des murs et d’autres supports. Le graffiti est un art de la rue, rĂ©cent et peu dĂ©veloppĂ© au Cameroun. Il est apparu pour la premiĂšre fois aux Etats-Unis vers 1970 et est liĂ© Ă  la culture hip-hop dont il est une des formes. En janvier 2013 Tally Mbock participe au projet Rue de l’art» initiĂ© par l’association Cultures tous Azimuts. Ses travaux sont visibles Ă  cĂŽtĂ© de ceux de 15 plasticiens et bĂ©dĂ©istes. Soutenu par l’Institut français du Cameroun de yaoundĂ©, ledit projet a transformĂ© une rue piĂ©tonne du boulevard du 20 mai en galerie d’art Ă  ciel ouvert. Le projet sera validĂ© par le dĂ©lĂ©guĂ© auprĂšs de la CommunautĂ© urbaine de yaoundĂ©, Gilbert Tsimi Evouna. J’ai aussi travaillĂ© Ă  Foumban sur le mur du marchĂ©, Ă  la demande du maire de la ville. Le graffiti permet d’embellir les murs froids d’une ville», dit-ill. Toujours prĂȘt Ă  partir au bout du Cameroun, l’artiste ne - nÂș 042 - Juin 2014 - nÂș 042 - Juin 2014 © DR mosAĂŻques cinĂ©ma 3 Voir mbeng’’ et mourir L’Europe n’est pas le paradis La sĂ©rie Harraga, brĂ»leurs de frontiĂšres», Ă©crite et rĂ©alisĂ©e par serge alain noa sur l’immigration illĂ©gale, est diffusĂ©e depuis mai 2014 sur Tv5 afrique. Elle dresse le portrait de cinq jeunes Camerounais dĂ©sespĂ©rĂ©s, prĂȘts Ă  tout pour aller tenter leur chance en Europe. Mais le chemin pour y arriver est long et pĂ©rilleux. L ’immigration clandestine. Le sujet a inspirĂ© nombre de longs mĂ©trages en Afrique, au rang desquels Bako, l’autre rive» de Jacques Champreux France, 1h50, 1979, Heremakono, en attendant le bonheur» d’Abderrahmane Sissoko Mauritanie, 1h30, 2002, Paris Ă  tout prix» de JosĂ©phine Ndagnou Cameroun, 2h13, 2007, La Pirogue» de Moussa TourĂ© SĂ©nĂ©gal, 1h27, 2012. Le Camerounais Serge Alain Noa nous propose la mĂȘme histoire dans une enveloppe diffĂ©rente une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e qu’il a Ă©crite et rĂ©alisĂ©e. Harraga, brĂ»leurs de frontiĂšres» 20 Ă©pisodes x 26 mn, 2013 est diffusĂ© depuis le 8 mai sur Tv5 Afrique Ă  19h30, et rediffusĂ© le lendemain Ă  9h10. Le titre, il ne l’a pas cherchĂ© bien loin. Les Tunisiens Salouad Benabda et Wissem El Abdel avaient dĂ©jĂ  intitulĂ© leur livre illustrĂ© Harraga, les brĂ»leurs de frontiĂšres» 2011, Encre d’Orient. Merzak Allouache s’en Ă©tait rapprochĂ© en baptisant son long-mĂ©trage Harragas» AlgĂ©rie, 1h43, 2008. Harraga est un nĂ©ologisme en arabe qui dĂ©signe les personnes qui tentent de partir en Europe clandestinement. Ils brĂ»lent donc la frontiĂšre et l’ordre Ă©tabli en mĂȘme temps que leurs papiers, leurs identitĂ©s et mĂȘme leurs vies. Ils doivent passer par cette petite mort qui efface leur histoire et leur passĂ© pour naĂźtre de nouveau dans un pays et une situation meilleurs. Tu restes au pays, tu as une chance sur dix de rater ta vie ; tu pars, tu as une chance sur dix de mourir», disait dĂ©jĂ  un personnage de La Pirogue». C’est aussi Ă  cette conclusion que sont arrivĂ©s les cinq personnages principaux de cette sĂ©rie. Ils sont jeunes entre 26 et 30 ans, ils ont Ă©tĂ© scolarisĂ©s mais ils sont pauvres, ou presque. Le scĂ©nariste les a savamment placĂ©s dans des situations professionnelles et familiales diffĂ©rentes. Bath Alain Bomo Bomo est diplĂŽmĂ© en marketing et communication et son entreprise a fait faillite. IngĂ©nieur agronome au chĂŽmage, Tangui Axel Abessolo vit au crochet de sa grand-mĂšre. FiancĂ© et bientĂŽt pĂšre, le chauffeur de taxi Marco Gabriel Fomogne accuse dix mois d’arriĂ©rĂ©s de salaire. Tookie Pierre Bala est musicien et n’arrive pas Ă  trouver un producteur. DĂ©laissĂ© par la mĂšre de sa fille pour un Blanc, Zongo Henri Owono vend des livres au poteau. Les sirĂšnes de l’europe Dans un contexte oĂč le dĂ©veloppement se planifie Ă  l’horizon 2035 alors que les jeunes ont besoin de solutions pour aujourd’hui, comment leur reprocher d’envier la rĂ©ussite d’Amsa Frank Olivier Ndema qui revient au quartier plein de fric et de morgue aprĂšs 8 ans en Europe ? Ce retour sera donc l’élĂ©ment dĂ©clencheur qui va dĂ©cider ces garçons plein d’apprĂ©hension sur leur avenir Ă  tenter l’aventure. Plus que la pauvretĂ©, c’est le creusement des inĂ©galitĂ©s, le sentiment d’injustice et l’absence de perspective qui les amĂšnent Ă  fantasmer sur une Europe oĂč tout est possible, pourvu qu’on soit prĂȘt Ă  retrousser ses manches. D’ailleurs, au fil des premiers Ă©pisodes, l’expression dans ce pays» revient dans les dialogues comme un refrain, pour souligner le quotidien dĂ©primant des personnages. Noa a conçu sa sĂ©rie en trois saisons. La premiĂšre Ă©numĂšre les mille et une raisons qui poussent les jeunes Ă  partir jeunes Ă  tenter une aventure aux risques inconsidĂ©rĂ©s car l’Europe n’est pas le paradis. Pour leur donner une raison de continuer Ă  vivre ici, il laisse entrevoir un avenir radieux en appuyant, avec une emphase frisant la promotion, les faits d’armes de la Commission nationale anti-corruption Conac, mise en place au Cameroun en 2007 pour lutter contre la corruption. Fiche technique Harraga, brĂ»leurs de frontiĂšres de Type sĂ©rie Tv genre sociĂ©tĂ© scĂ©nariste / rĂ©alisateur Serge Alain Noa Productrice Elisabeth Kounou Production Vynany Sarl Distribution internationale CĂŽte Ouest annĂ©e 2013 chĂŽmage, corruption, favoritisme, etc. La seconde, prĂ©vue en 2015, va porter sur le chemin de croix qui mĂšne Ă  l’Europe, avec les diffĂ©rentes possibilitĂ©s qui s’offrent aux migrants clandestins. Une fois la frontiĂšre franchie, la troisiĂšme et derniĂšre saison dĂ©criera les conditions de vie en Europe oĂč on est trĂšs vite rattrapĂ© par la clandestinitĂ© et la difficile intĂ©gration. L’affiche de cette sĂ©rie d’intervention sociale prĂ©sente, sous un ciel bleu faussement serein, l’ici et l’ailleurs sĂ©parĂ©s par des barbelĂ©s. Le personnage ayant traversĂ© est Ă©crasĂ© par la tour Eiffel qui se dresse loin, audessus de sa tĂȘte. L’intention du scĂ©nariste est Ă©vidente dĂ©courager les Hommage Ă  charles nyatte La distribution a attirĂ© le gros des acteurs qui occupent la scĂšne ces derniĂšres annĂ©es au Cameroun, avec plus ou moins de bonheur Martin PoulibĂ©, Deneuve Djobong, Rosalie Essindi, Massan Ă  Biroko, Tony Bath Atangana, Joseph Mouetcho, Daniel Leuthe, etc. Avec des dĂ©couvertes qui partent de derriĂšre la camĂ©ra pour se placer devant Frank Ndema, Alain Biozy, Nathalie Mbala Mpesse et Avit Nsongan Mandeng, qui assure Ă©galement le montage. A noter aussi un passage Ă©clair du trĂšs regrettĂ© Charles Nyatte dĂ©cĂ©dĂ© le 15 novembre 2011 Ă  l’ñge de 67 ans, au cours la premiĂšre semaine du tournage de la sĂ©rie oĂč il tenait un rĂŽle. L’épisode 13 lui donne d’ailleurs le meilleur rĂŽle. C’est une sĂ©quence du prĂ©cĂ©dent film de Noa, Le don involontaire» 2007, 56mn qui met en scĂšne un dĂ©tourneur de fonds publics, sa femme et un voleur. Si elle rend un hommage mĂ©ritĂ© Ă  un acteur de poids, elle alourdit en revanche le rythme de la sĂ©rie. MalgrĂ© les tentatives louables de raccord, cette sĂ©quence paraĂźt dĂ©calĂ©e car elle Ă©loigne le tĂ©lĂ©spectateur de l’intrigue principale durant une trentaine de minutes, sans interruption. Harraga, brĂ»leurs de frontiĂšres» sera officiellement prĂ©sentĂ© au Cameroun en aoĂ»t prochain. Avec l’espoir que ceux qui attendent le bonheur d’ailleurs se dĂ©cident Ă  la chercher ici. sTĂ©PHaniE DongMo CĂ©saire MoutĂ© Les films faits dans les Ă©coles doivent ĂȘtre vus Vous dites, Ă  travers votre festival, encourager la qualitĂ© des productions issues des Ă©coles de cinĂ©ma, ces Ɠuvres sont dĂ©jĂ  notĂ©es
 Ce que nous voulons faire c’est stimuler les productions dans les diffĂ©rentes Ă©coles. Il est vrai que ces films sont faits pour des formations prĂ©cises. Lorsque nous envoyons les fiches Ă  candidatures, les responsables d’établissements s’évertuent Ă  nous envoyer leurs meilleurs films. A partir de cette compĂ©tition, on peut essayer de dĂ©gager la meilleure Ă©cole en termes de qualitĂ©, surtout qu’il existe dĂ©jĂ  une certaine querelle d’écoles ; il y a celles qui pensent ĂȘtre conventionnelles par rapport Ă  d’autres. Ă©tĂ© choquĂ© plusieurs fois, c’est d’ailleurs l’une de mes motivations, d’écouter un comĂ©dien dans une radio de la place dire qu’il n’y a pas d’écoles de cinĂ©ma, c’est pour cette raison qu’il a envie de former des gens. Moi je suis Ă©tudiant chercheur en Art du spectacle et cinĂ©ma. Il existe bien des Ă©coles qui forment en cinĂ©ma au Cameroun. Pourquoi est-ce que les Ă©tudiants doivent faire des films qui ne sont jamais vus. Je me souviens qu’en premiĂšre annĂ©e, nous avions fait des films qui malheureusement ne peuvent pas ĂȘtre vus. Les Ă©tudiants ne devraient plus faire des films simplement pour avoir des notes. Nous devons vraiment montrer les films qui sont faits dans ces Ă©coles. A travers ce festival, nous aimerions crĂ©er une plate-forme de rencontre entre les professionnels et amateurs. Ça nous donnera Ă©galement la possibilitĂ© de signer des conventions avec des Ă©coles de cinĂ©ma dans le monde, afin de partager connaissances et savoirfaire. que dites-vous Ă  ceux qui pensent que c’est juste un festival de plus ? C’est un festival de plus, c’est vrai, mais c’est un festival qui vient redorer le blason du cinĂ©ma Ă©cole au Cameroun. J’ai combien d’écoles avez-vous recensĂ© ? Je voudrais quand mĂȘme rappeler que le festival est dĂ©diĂ© aux films Ă©cole mais pour ne pas lĂ©ser certains, nous avons pensĂ© crĂ©er la catĂ©gorie Stylo d’or de Le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du festival panafricain de films Ă©cole de YaoundĂ© First short revient sur la 1Ăšre Ă©dition qui s’est dĂ©roulĂ©e du 22 au 25 mai derniers. l’espoir» qui donne l’occasion Ă  ceux qui n’ont pas eu la possibilitĂ© d’entrer dans une Ă©cole de cinĂ©ma de participer Ă  la compĂ©tition. Nous avons recensĂ© une quinzaine d’écoles mais seulement cinq ou six nous ont envoyĂ© des films. Notamment l’UniversitĂ© de yaoundĂ© I, les Instituts des beaux-arts de Nkongsamba et Foumban, le CFPA, et Ceforma. Nous avons Ă©galement reçu des films de l’Espagne et du Maroc. Nous voulons aussi encourager ceux qui font du cinĂ©ma Ă  penser se former dans des Ă©coles. C’est vrai qu’on peut apprendre sur le tas et faire de trĂšs bonnes choses, mais il est important d’avoir les rudiments et les fondamentaux nĂ©cessaires pour ce mĂ©tier. un atelier de formation, une confĂ©rence, un marchĂ© du scĂ©nario, une dizaine de prix Ă  dĂ©cerner, ce n’est pas lourd pour une premiĂšre Ă©dition ? C’est vrai que nous sommes, pour la plupart, des Ă©tudiants dans notre association Cine vision organisatrice du festival, mais nous avons voulu placer la barre haute. Et la preuve en est que nous sommes Ă  90% de rĂ©alisation de nos activitĂ©s. MalgrĂ© le peu de moyens. Vous ambitionnez aussi de professionnaliser les enseignants ? Il ressort des diffĂ©rentes formations que le cours thĂ©oriques se fait Ă  90%. Et nous savons tous qu’on doit lier la pratique Ă  l’écrit. Donc en organisant des ateliers de formation, on permet des rencontres entre Ă©lĂšves des diffĂ©rentes Ă©coles ; ce qui peut faire naĂźtre des lobbyings auprĂšs du gouvernement pour permettre une permutation d’enseignements. Le festival se tiendra annuellement parce que le cinĂ©ma camerounais a besoin d’une certaine vivacitĂ©. ProPos rECuEiLLis Par PĂ©LagiE ng’onana musiques © DR 4 Musique Tobias Mbarga chante pour la paix Le baryton a donnĂ© un concert vendredi 30 mai 2014 Ă  l’hĂŽtel Djeuga Palace de YaoundĂ©. U ne vague d’émotions a traversĂ© la salle Garoua du Djeuga Palace lorsque l’artiste a levĂ© sa voix pour chanter You raise me up, so I can stand the mountain, I am strong when I am on your shoulder», titre extrait de son riche rĂ©pertoire musical. Vendredi 30 mai 2014, Tobias Mbarga est allĂ© redonner de l’espoir Ă  ceux qui n’en ont plus. A travers un concert de chant lyrique qui a mis du baume au cƓur des amoureux de musique classique. Pendant prĂšs de deux heures, la voix du baryton a transpercĂ© les murs de la salle de spectacle pour porter au loin le message de rĂ©confort Ă  tous ces africains dissĂ©minĂ©s Ă  travers le monde parce que fuyant les conflits dans leurs pays d’origine. PlacĂ© sous le signe de la paix, le spectacle organisĂ© par AICP Management, a vu la participation de plusieurs artistes, notamment le groupe yeren, un trio de jeunes femmes Ă  la voix suave qui a arrachĂ© des salves d’applaudissements Ă  chacun de leur passage. Le poĂšte slammeur Aubin Alongnifal est venu dresser le triste tableau d’une ville africaine en proie Ă  la guerre civile. Entre deux chants, il a dĂ©clamĂ© son poĂšme fĂ©tiche Ville meurtrie». © DR Tobias Mbarga Tobias Mbarga a exĂ©cutĂ© une douzaine de titres de son immense rĂ©pertoire musical My peace’, Aimez-vous
’, How great’, Holy city’, La paix dans nos cƓurs, entre les Nations’, Bata Ele’, Because he lives’, The trumpet’, JĂ©sus- Dieu pour changer les cƓurs des hommes» Pourquoi un concert pour la paix maintenant ? Il y a tant de choses ignobles qui se passent dans ce monde. Tant de guerres civiles qui dĂ©ciment des vies. Tant de conflits d’intĂ©rĂȘt qui sĂšment la dĂ©solation au sein de la population civile. De plus en plus, la guerre des religions s’invite Ă  la table des conflits. L’Afrique est entrĂ©e dans la danse de la pire des maniĂšres. Il y a trop de choses Ă  supporter par le peuple meurtri. Devant tant de vies qui s’achĂšvent sous le tir d’une kalach, on ne saurait rester indiffĂ©rent ! Et oĂč se trouve l’artiste dans tout ça ? Je me dis, j’ai une voix, je dois la mettre au service de mes semblables. Aujourd’hui, je me place comme un ambassadeur de la paix. Ma mission est de ramener les cƓurs perdus Ă  ce qui est bien, beau et honorable. est-ce la raison pour laquelle vos chansons sont orientĂ©es vers le christianisme? Je n’ai pas toujours puisĂ© dans le registre religieux puisque j’ai accompagnĂ© des artistes venus d’horizons divers. J’ai fait des concerts en hommage Ă  Luciano Pavarotti, le chanteur italien de regrettĂ©e mĂ©moire. J’ai fait des concerts de chant lyrique moderne
 Seulement, cette fois, j’ai dĂ©cidĂ© de faire des chants spirituels parce que je sais que Dieu parle au cƓur des hommes, pour que la paix demeure dans notre pays et qu’elle s’installe chez nos voisins. A travers le spirituel, Dieu peut nous aider, exaucer nos priĂšres afin que notre pays demeure dans la paix. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour entrer en studio alors que vous faites la musique depuis longtemps ? Concert TrĂšs roots dans ses concepts, la chanteuse et guitariste livre un troisiĂšme album ancrĂ© au cƓur du Cameroun culturel. © perez Sereine Kareyce Fotso C e n’est plus une surprise pour le public. Kareyce Fotso se consacre entiĂšrement Ă  la musique. AprĂšs des passages au théùtre et Ă  la danse. Voix prĂ©sente et mĂ©lodieuse, explosive sur scĂšne, elle est le mĂ©lange parfait entre musiques africaines et voyages autour du monde. Depuis 2009, elle enivre le public de ses albums dont les titres sont devenus des tubes. Trois albums dĂ©jĂ , dont un produit localement, Mulato, et deux autres, Kwegne 2010 et Mokte 2014, signĂ©s par le label belge Contre/Jour, oĂč l’on retrouve Ă©galement l’Ivoirienne Dobet GnahorĂ©. On garde chaque titre comme un refrain bien ancrĂ© de la nouvelle voix world, celle de la jeune gĂ©nĂ©ration des artistes fĂ©minins dĂ©cidĂ©e Ă  exporter leur talent et leur musique. Depuis quelques semaines, elle bĂ©nĂ©ficie d’une large promotion nationale avec une sĂ©rie de concerts de prĂ©sentation dans le cadre de la tournĂ©e des Instituts Français du Cameroun. D’une scĂšne Ă  l’autre, Kareyce a le don de se mĂ©tamorphoser en une tigresse de l’industrie du show. Difficile de l’isoler dans un couloir musical tant cette citoyenne du monde dispose d’une panoplie de rythmes gĂ©nĂ©reux. Mokte est certainement son album le plus abouti avec une forte variĂ©tĂ© de rythmes et de thĂšmes. Mokte fait probablement le chemin de la diffĂ©rence dans la diversitĂ© du regard que veut dĂ©montrer l’artiste. Album inspirĂ© d’une histoire de relations entre les diffĂ©rents habitants de Mvog-Ada, ce quartier cosmopolite de yaoundĂ©, creuset de son enfance et de ses souvenirs. DerriĂšre les façades dĂ©labrĂ©es, les rues envahies de badauds, prostituĂ©es et autres ivrognes, ce quartier oĂč plusieurs ethnies et nationalitĂ©s se cĂŽtoient exhale le charme discret de l’intĂ©gration des peuples et de la diver- Christ est Seigneur’, you raise me up’. Par la mĂȘme occasion, l’artiste a rendu un vibrant hommage Ă  toutes ces mĂšres qui allaitent leurs bĂ©bĂ©s sous les coups de canons. irĂšnE gaouDa en concert. Je n’ai jamais fait un album en studio. En ce qui concerne mon entrĂ©e tardive en studio, je ne saurai vraiment l’expliquer. Mais, une chose est sĂ»re, plus de deux millions de personnes m’ont vu chanter et des milliers m’ont Ă©coutĂ© ici ou ailleurs. Cependant, jusqu’ici, je n’ai pas pu rencontrer quelqu’un pour me produire. Alors j’ai dĂ©cidĂ© de me jeter Ă  l’eau. Ce n’est pas facile. Mais, je suis patient. Je reste ouvert Ă  qui voudrait m’apporter un appui dans la production. En allant pas Ă  pas, j’arriverai au bout. a quel stade ĂȘtes-vous ? Je suis en studio actuellement. Il y a la prise de voix, la programmation Ă  faire, du grand boulot en perspective
 En rĂ©alitĂ©, je fais le chant lyrique depuis 1993. J’ai appris Ă  chanter auprĂšs des chanteurs internationaux tels Jacques Greg Belobo, RenĂ© Esso, paix Ă  son Ăąme, et d’autres professeurs de musique français et brĂ©siliens qui venaient travailler au Cameroun. J’ai dĂ©jĂ  intervenu dans plusieurs albums, dans des chorales chrĂ©tiennes, j’ai aussi des albums, mais sitĂ© culturelle de notre pays. y revenant, Kareyce dĂ©voile les sentiments et des histoires nous entraĂźnant dans son parcours des choses vues. Son album est donc ce faisceau d'anecdotes, de curiositĂ©s, interpellant comme on n'en a plus vu sur l’unitĂ© des peuples de son pays et du monde. Mais que ce soit dans les concerts oĂč le public dĂ©couvre l’album progressivement, ou dans l’album, il y a de l'intime, des souvenirs, des rencontres, des trajets musicaux. trouvailles StratĂ©gie oblige, Mokte qui signifie croire en langue ghomĂ la est prĂ©sentĂ© au Cameroun par une sĂ©rie de concerts depuis sa sortie europĂ©enne en mars 2014. En second spectacle Ă  l’IFC de yaoundĂ©, c’est un autre charme que l’on a vĂ©cu. Un show bien calibrĂ© avec un orchestre trĂšs professionnel. Dans une ambiance crispĂ©e quelque peu par un protocole en salle, improvisĂ© par deux gendarmes tension de la cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte nationale et la menace des terroristes de Boko Haram, le public a retrouvĂ© une artiste pleine de vie et d’amour. On se laisse prendre dans le charme entĂȘtant de son voyage au cƓur des rythmes camerounais, qui flirtent avec d’autres groove du monde et un kalĂ©idoscope des langues invitĂ©es Ă  inscrire leurs empreintes dans sa croyance. Un savant saupoudrage oĂč l’on se retrouve sans complexe. Sa scĂ©nographie nous impose son style trois chƓurs bien connues avec la charmante Annette Okonnor, le lead du groupe Moreh ; Ă  la guitare Michel Mbarga ; Venant Tiomo et autre Petit Jean Abanda aux percus. On a la version live d’un album trĂšs cuit. Ça commence par Messa, oĂč l’artiste qui travaille sur cet album ? Pipo Nguele est Ă  la programmation, Simon Pierre Tonye au piano, Dipita au saxo. Il y a Ă©galement George Bikolo et bien d’autres. J’aurai un chƓur et d’autres chanteurs aussi. Tout le travail se fait sur place au Cameroun. ProPos rECuEiLLis Par prend le pouls. Le spectacle paraĂźt lourd. Le public n’e s’y accorde pas encore. Mais il pousse la curiositĂ©. Les explications de l’artiste laissent entrevoir la rondeur de ses mĂ©lodies. Ndolo comment ça va ?’ vient bousculer le sĂ©rieux. ChantĂ© en douala, sous un flow de makossa cool, la tempĂ©rature monte d’un cran. Le titre Manké’ remĂšne l’atmosphĂšre tranquille. On surfe sur une musique calme avec toujours l’impression de deviner la mĂ©lodie. Elle rentre encore dans un rĂ©pertoire Ă©tonnant avec Kowadi’ composĂ© par Isnebo, qui plonge dans la culture peulh du Nord. Elle en profite Ă  chaque fois pour en mettre plein la vue de son polyglottisme français, anglais et les autres langues qui constituent l’épine dorsale de cet album de 12 titres y passent. La suite est rĂ©ussite. Le public adhĂšre et se lĂąche sur la scĂšne. Dans son mĂ©lange, tout est possible. Ses influences et son organisation scĂ©nique, ajoutĂ©s Ă  son dĂ©ploiement chorĂ©graphique apportent une Ă©toffe supplĂ©mentaire Ă  son jeu de guitare qui a suffisamment maturĂ©. Kareyce est dĂ©sormais une voix et des spectacles de haute facture Ă  la conquĂȘte des scĂšnes du monde. Elle remercie tout le temps les amis de la coopĂ©ration, le ministĂšre de la Culture qui boostent sa carriĂšre. Ces images, ce dĂ©ploiement, suscitent tout de mĂȘme une rĂ©flexion faut-il absolument faire avec le giron de la coopĂ©ration pour se voir organiser une vraie tournĂ©e artistique ou encore un vĂ©ritablement lancement d’un album ? En tout cas, Kareyce a dĂ©jĂ  les pieds Ă  l’international, reste que les plus jeunes la suivent aussi. MarTiaL E. nguEa - nÂș 042 - Juin 2014 © DR mosAĂŻques Jimmy Sax is back ! J e suis doublement heureux de réécouter Jimmy Mvondo MvĂ©lĂ© Jimmy Sax qui nous revient avec un album intitulĂ© Comment ça va ? C’est la crise» de musiques diverses 2014. Dans un style que je lui connaissais dĂ©jĂ  bien lyrisme soft hĂ©ritĂ© fondamentalement de son influence coltranienne et cette joie de jouer en intensitĂ© maximale mais sans agressivitĂ©, du bon bantu du Zulu Gang qu’il a su rester malgrĂ© moult pĂ©rĂ©grinations Ă  travers le monde et autres associations musicales heureuses, Jimmy Sax se rappelle opportunĂ©ment Ă  nous Ă  un moment oĂč les repĂšres musicaux sĂ©rieux ne semblent pas particuliĂšrement intĂ©resser quelques-uns de nos artistes musiciens, surtout une partie la gent fĂ©minine, bien en vue en ce moment, ici au pays. La premiĂšre raison pour laquelle cet album me plait est le fait qu’il traduit une expĂ©rience osmotique rĂ©ussie de partage de sensations d’artistes sur les 13 titres, trois artistes de qualitĂ©, en l’occurrence Marcel Aboto, Nyboma Mwan Dido [chant] et Justin Bowen [piano] sont en featuring ; la seconde raison, elle, concerne la diversitĂ© des langages musicaux qui sont exprimĂ©s ici avec aisance et une certaine maestria c’est le moins que l’on pouvait attendre pour qui connait l’homme et son background. Que ce soit donc le Zouk pur Comment ça va ? C’est la crise’ ; Remember’, etc. ; le Jazz R n’Jazz’ [A Ă©couter en prioritĂ© !], un rythme qui survole plusieurs rĂ©alitĂ©s traditionnelles musicales du Cameroun Cf. l’excellent Matakam’, avec Bowen ; la Biguine des Ăźles Hello Mbolo’ ; du Mambo Keep Cool’ [probablement le meilleur titre de l’album], etc. ; et, petite cerise sur le gĂąteau, Samedi super’ qui fit danser tout le Cameroun en 1984 ! On se rappellera pour cette derniĂšre chanson, que c’est avec TĂ©tĂ© Fredo, un tromboniste et requin bien connu des studios français qui enregistraient les musiques africaines durant YaoundĂ© Franco Na Biso !», concept dĂ©valorisant Ce 26 mai 2014 donc, de surprise, il n’en fĂ»t que de dĂ©sagrĂ©able. Et ce pour dire le moins. D’abord, c’est la composition de la troupe qui Ă©tonna plus d’un. Trois cordes, une batterie et un saxophone la composait. De plus, quatre instrumentistes sur cinq Ă©taient de jeunes dont on avait hĂąte de voir le talent. La soirĂ©e commence donc et dĂšs les premiĂšres notes, un froid s’empare des mĂ©lomanes de Franco, ceux-lĂ  qui connaissent l’univers du Congolais. Elles sont approximatives et loin donc de l’original. Deux morceaux plus loin, le mĂȘme ennui a dĂ©cidĂ©- ment du mal Ă  quitter les oreilles. Et mĂȘme si la sonorisation des lieux fait des siennes comme le relĂšve Ă  foison le saxophoniste GuĂ©don, il faut dire que ce sont les reprises en elles-mĂȘmes qui sont loin du compte. De guerre lasse, on suit la bande dont le jeu est forcĂ©ment limitĂ© en espĂ©rant qu’un rayon de soleil surviendra. HĂ©las, le dĂ©sastre se poursuit. Et atteint son paroxysme avec le dernier thĂšme, sans doute le plus connu de Franco. Mario s’invite donc sur le podium pour une exĂ©cution plus que mĂ©diocre. Non seulement les percus© DR F ranco Luambo Makiadi est une lĂ©gende de la musique africaine. Une de ces montagnes dont on ne peut apercevoir les diffĂ©rentes composantes Ă  partir d’un seul point de vue. Quatre dĂ©cennies durant et mĂȘme bien aprĂšs sa mort en 1992, il a bercĂ© les mĂ©lomanes d’Afrique et au-delĂ  depuis son QG de Kinshasa. En rĂ©pondant Ă  l’invitation du duo Jean-RĂ©my GuĂ©don Français et Kojack Kossakamvwe RDC du concept Franco Na Biso !», les mĂ©lomanes s’attendaient le 22 mai dernier Ă  goĂ»ter l’une des faces artistiques de ce gĂ©ant, au propre comme au figurĂ©, dont les mĂ©lodies et les compositions continuent d’avoir grĂące aux yeux des Africains. Surtout pour ceux d’entre eux qui avaient Ă©tĂ© du concert il y a deux ans au mĂȘme lieu d’un autre butineur de lĂ©gende, le trompettiste français MĂ©dĂ©ric Collignon, qui explora les prairies insoupçonnĂ©es de son lointain et brillant devancier Miles Davis. Une soirĂ©e qui mit en valeur le talent de la bande Ă  Collignon sans trahir le wonder boy du jazz amĂ©ricain, dans une reprise originale et recherchĂ©e de nombre de ses titres. Mory TourĂ© Mon but, accompagner les artistes africains ! © DR Le promoteur de la webradio radio africa» explique les origines et l’évolution de son projet qui commence Ă  se distinguer dans le paysage mĂ©diatique du continent. qu'est-ce qui t’a poussĂ© Ă  mettre sur pied le projet radio afrika? D'abord je salue tous les lecteurs de MosaĂŻques. Cette idĂ©e de radio est venue de frĂ©quents voyages en Ă©tĂ© sur des festi- vals en France, oĂč Ă  chaque fois je rencontrais plusieurs artistes africains dans leurs diffĂ©rentes tournĂ©es. Il se trouve que ces grosses tournĂ©es oĂč les artistes sont de vĂ©ritables ambassadeurs tant pour la musique africaine et mĂȘme souvent des causes politico-sociaux passaient inaperçues sur les medias africains. C'est lĂ  que j'ai l'idĂ©e d'accompagner quelques artistes en faisant des directs sur des radios africaines avec qui je collabore dĂ©jĂ  sur plusieurs aspects. Apres l'Ă©cho de cette expĂ©rience dans les medias, j'ai Ă©tĂ© approchĂ© par quelques promoteurs africains, qui m'ont dit "pourquoi ne pas le faire aussi sur nos Ă©vĂšnements en Afrique pour qu'ils soient plus connus en Afrique puisque ta plateforme voyage Ă  travers le continent par le biais des radios". VoilĂ  comment je me suis retrouvĂ© dans plusieurs Ă©vĂšnements culturels du continent pendant cette annĂ©e notamment au Masa ou on s'est rencontrĂ©. Je signale que le radio a Ă©tĂ© lancĂ© le 02 aout 2013, au Festival du Bout du monde en France. comment t'organises-tu pour couvrir tous ces Ă©vĂ©nements vu que ta radio est maintenant un peu partout? Ne pouvant ĂȘtre sur tous les Ă©vĂšnements, on part dans des Ă©vĂšnements donnant une pertinence dans leurs contenus au niveau de la programmation. Car l'objectif de Radio Afrika c'est des casser des barriĂšres entre des blocs du continent. VoilĂ  pourquoi on retrouve des radios d’Afrique de l'ouest, du centre, de l'est et du sud. Le fait que le concept de "Radio Afrika " est une radio mobile nous facilite le dĂ©placement. Dieu merci on a maintenant un site internet qui marche 24h sur 24 en streaming et qui relaye tous nos programmes musique, interviews et nous permet de faire des Ă©missions en direct sur internet quand on est sur un Ă©vĂšnement. Notre playlist musicale voyage Ă  travers l'Afrique or dans une radio ordinaire on a des contraintes que ce soit d'ordres administratives ou commerciales. En l’espace de quelques jours de mise en ligne, on est plus de 800 personnes en Ă©coute Ă  travers le monde. On demande Ă  tous les artistes de nous faire parvenir les sons Ă  notre email [email protected] La radio est en quĂȘte de son autonomie matĂ©rielle et logistique, parce que jusqu'Ă  prĂ©sent, ce sont les organisateurs qui nous fournissent le matĂ©riel et ça nous pĂšse ! Je demande aux bonnes volontĂ©s de nous aider dans ce sens. Car nous voulons couvrir plusieurs Ă©vĂšnements. qui sont tes principaux soutiens? Je voulais profiter de cette opportunitĂ© pour remercier tous ces jeunes africains et les animateurs Ă  travers leurs radios musiques 5 la dĂ©cennie 80, aujourd’hui rĂ©sidant du cĂŽtĂ© des Etats-Unis, que Jimmy Sax Ă©tait littĂ©ralement entrĂ© dans nos cƓurs ! Cet album va donc forcĂ©ment s’écouter davantage des puristes et de quelques nostalgiques du passĂ©, certes, mais il gagnerait surtout, Ă  mon sens, Ă  ĂȘtre Ă©coutĂ© pour la qualitĂ© de ses arrangements qui sont des petites merveilles du genre ! Je me rĂ©jouis donc que ces six premiers mois de l’annĂ©e nous ont donnĂ© Ă  Ă©couter quelques piĂšces de qualitĂ© qui font du Cameroun un client sĂ©rieux dans le concert international des musiques. Sideman Ă  l’expertise avĂ©rĂ©e durant les Ă©poques florissantes de la musique camerounaise, voire Black tout court, sur les bords de la Seine, Jimmy Sax nous livre la musique telle qu’on ne peut que l’aimer originale et Ă©clectique dans sa conception, prĂ©cise et rigoureuse dans son exĂ©cution et enfin conviviale dans la chaleur qu’elle transmet. Enjoy it ! Jon sions qui soutiennent cette composition sont aux abonnĂ©s absents, mais la discipline instrumentale est jetĂ©e aux orties. Avec un prime une virĂ©e dans le ndombolo qui finit d’enterrer la rumba chĂšre Ă  Franco. Et pendant qu’une partie du public se donne Ă  cƓur joie Ă  une danse improvisĂ©e, le fan de Franco n’a plus que ses yeux pour pleurer tant son esthĂ©tique est bafouĂ©e et mĂ©connaissable. Alors lui vient la question de l’opportunitĂ© de cette tournĂ©e. Pourquoi l’avoir programmĂ© alors que le projet semble encore balbutiant ? Est-ce pour dĂ©valoriser Franco ? Ou alors pour satisfaire un compatriote en mal de reconnaissance ? Toujours est-il qu’il y eĂ»t en plus de l’immaturitĂ© des porteurs artistiques du projet une escroquerie artistique, intellectuelle. On ne vit Ă  la place du gĂ©nie de GuĂ©don tant proclamĂ© que des solos sans effet ; du jeu de son compĂšre Kojack pompeusement comparĂ© Ă  Richard Bona, on ne vit rien de semblable Ă  la virtuositĂ© et Ă  l’application du guitariste mondialement connu ; de cette rencontre explosive vantĂ©e, il n’y eĂ»t tout au plus qu’un pĂ©tard mouillĂ©. De menus choses qui n’ont pas manquĂ© de susciter l’interrogation sur cette coopĂ©ration artistique franco-congolaise» qui a dans le passĂ© donnĂ© droit Ă  de meilleures productions et performances. Une soirĂ©e Ă  publier. TrĂšs vite. ParFaiT TabaPsi qui soutiennent ce projet et aux promoteurs de festivals et culturels qui nous font confiance en nous invitant Ă  leurs Ă©vĂšnements. Je voulais saluer personnellement Jacques Guillerm Jacquito, ce grand rĂ©gisseur français qui a cru Ă  ce projet et qui a permis qu'il se fasse d'abord en Europe et maintenant en Afrique. De ce fait, on repart monter Radio Afrika au festival du Bout du Monde Ă  Crozon les 1,2 et 3 aoĂ»t prochains pour la 2Ăš fois consĂ©cutive, merci Ă  Jacques Guerin pour la confiance. C'est vrai qu’actuellement, les soutiens sont beaucoup plus militants. On remercie tous ceux qui croient Ă  ce projet et qui continuent de nous amener Ă  ĂȘtre une vraie plateforme radiophonique incontournable sur le continent. Je tiens aussi Ă  rappeler qu'au-delĂ  de l'aspect radio c'est tous les supports medias qu'on utilise on a un blog, on transcrit des interviews qui sont relayĂ©es sur des journaux physiques dans plusieurs pays. On aimerait faire des partenariat avec des structures institutionnelles et privĂ©es pour donner encore plus d'impact Ă  la valorisation de la richesse et la diversitĂ© de notre culture Ă  travers notre plateforme qui en l’espace de quelques minutes peut se retrouver Ă  Kigali, Ă  Dakar, Ă  Niamey, Ă  Libreville, Ă  Abidjan, Ă  Lumumbashi
 Radio Afrika appartient Ă  l'Afrique culturelle. Il n'y a pas de raison qu'on ne soit pas partout pour accompagner tous ces acteurs qui se battent chaque jour pour un rayonnement plus important de la culture dans nos sociĂ©tĂ©s, mais il faut d'abord nous soutenir, on en a besoin. rECuEiLLi Par 6 arTs PlasTiques UniversitĂ© YaoundĂ© I La rĂ©unification en photo En marge des activitĂ©s du cercle des Ă©tudiants des arts du spectacle, un dĂ©bat a opposĂ© des experts sur la question. S ur le bout du Boulevard de la rĂ©unification Ă  Ngoa EkĂ©llĂ©, se dresse le monument Ă©ponyme. Une empreinte visuelle qui suscite moult rĂ©flexions Ă  la fois sur son projet et son rĂŽle dans la citĂ©. Tristement pointĂ© sur le sommet Atemengue, la mine palie par la dĂ©suĂ©tude, comme une photo abĂźmĂ©e par le temps, sans doute irradiĂ©e par les rayons solaires trop perçants. Le Monument de la rĂ©unification, le monument le plus symbolique de l’histoire du Cameroun ploie sous la mĂ©tamorphose hilare qui a dĂ©gradĂ© son image depuis son Ă©rection. Le passer au crible c'est comprendre ce symbole de la construction politique du Cameroun, Ă©cartelĂ© entre les cĂ©lĂšbres chantiers du rĂ©gime Ahidjo et les ambitions de dĂ©mocratie de son successeur Paul Biya. Cette vieille Ɠuvre architecturale affiche ostensiblement son mĂ©pris pour ne pas intĂ©resser les regards de la sociĂ©tĂ©. Partant du thĂšme qui avait sous-tendu leur concours interuniversitaire, les Ă©tudiants de l’universitĂ© de yaoundĂ© I au sein de leur Cercle des Ă©tudiants de la filiĂšre Arts du spectacle CEAS, ont proposĂ© d’échanger autour du thĂšme Monument de la rĂ©unification patrimoine culturel et unitĂ© nationale et Ă©mergence». Le sujet central concernait des photographies sur le monument autour du thĂšme de l’unitĂ© natio- nale et de l’émergence flĂ©chissant entre exposition photos et observation acadĂ©mique. En marge de l’exposition, les dĂ©clarations des spĂ©cialistes comme Armand Leka Essomba, sociologue, qui cherche Ă  comprendre l’esprit de la crĂ©ation des monuments dans notre pays. Le monument de la rĂ©unification est un symbole fort de la politique de notre pays. L’idĂ©e de la crĂ©ation d’un monument n’est pas une sinĂ©cure. Elle repose exactement sur un projet politique prĂ©cis qui traverse au loin ses ambitions esthĂ©tiques. Perçu comme tel, il devra absolument jouer son rĂŽle de patrimoine culturel Ă  travers plusieurs activitĂ©s qui pourraient s’y dĂ©rouler. La tragĂ©die du vulgaire et impropre qu’il porte fait partie de l’esthĂ©tique du rabougri cher au Pr Hubert Mono Ndjana qui aime ainsi caractĂ©riser tous les monuments du pays. L’unitĂ© nationale serait donc subsĂ©quente Ă  l’idĂ©e originelle de la genĂšse de ces monuments. En cela, la palabre gĂ©nĂ©tique de la cĂ©lĂ©bration de l’indĂ©pendance du Cameroun trouverait son sens. Sans tomber dans le mĂȘme sentiment, l’anthropologue paul Abouna replace l’enjeu de la culture Ă  travers sa dĂ©finition et la sensibilitĂ© d’un patrimoine. Cette notion quasi tautologique vue Ă  partir du monument de la rĂ©unification comme patrimoine, renvoie Ă  plusieurs notions Ă  prĂ©ciser» et qui portent la chape de l’unitĂ© culturelle et le socle du dĂ©veloppement, symbole de l’émergence attendue dans notre pays. Dans le hall du dĂ©partement des Arts du spectacle, leur exposition en impo- mosAĂŻques se. Rodrigue Tchassem de la section arts du spectacle et cinĂ©matographie et Arnaud Clovis Keuleu Nguekam, arts plastiques et archĂ©ologie, ont dĂ©veloppĂ© des visions, Ă  la fois divergentes et introspectives, sur le monument de la rĂ©unification. Dans un premier temps, il est question de dĂ©couvrir ce monument et sa beautĂ© fatale. En plus d’explorer la violence bĂ©ante qu’il reprĂ©sente dans la ville. Rodrigue Tchassem, en petits fragments de vue, capte le monument dans ses axes, le dissĂšque et lui offre des perspectives. Il fait une espĂšce d’assemblage de vision sur laquelle repose son aisance Ă  transformer l’hilare en belle couture de petits univers fondus les uns dans les autres. La traversĂ©e visuelle se fait Ă  partir de plusieurs sous-thĂšmes. Mais aussi de l’apprivoisement que se font des milliers de jeunes aujourd’hui. La vĂ©tustĂ© de ce monument le trouble et recluse sa sympathie. Keuleu Nguekam alias Keulion, fait une touche le clichĂ© en couleurs noir et blanc. Ses photographies glissent avec une sensibilitĂ© naturelle dans l’intimitĂ© du monument et aussi sa fixation futuriste dans la mĂ©moire collective. Plus acadĂ©mique dans son approche, il le montre de prĂšs dans les dĂ©tails Ă  travers la perception de ce qui devrait ĂȘtre de la vie autour de ce monument. Certains ne se retrouveront pas, et c’est dommage. Mais c’est un heureux voyage dans la crypte du monument de la rĂ©unification en plusieurs couleurs. Bien que cherchant leurs voies dans l’antre de l’esthĂ©tique de l’abĂźme montrĂ©e par le monument, les Ă©tudiants escaladent dans un sujet sensible et dĂ©licat en politique pour hisser notre regard pictural. MarTiaL E. nguEa Tous les mois en kiosque Soutenez-nous, abonnez-vous +237 73 26 88 87 / +237 96 46 58 17 Bafoussam Figures et Traditions» met les photographes en atelier C’était du 12 au 14 mai 2014 avec pour animateur le Malgache ricky aina et des participants amateurs venus de plusieurs villes de la rĂ©gion. A ppareils photos posĂ©s sur les tables, blocs notes barrĂ©s de suggestions et d’astuces, les photographes posent des questions pour comprendre et asseoir des techniques nouvelles dans leur domaine. La formation s’est ouverte par les fondamentaux de la photographie. Avec cette introduction bien Ă©toffĂ©e, les participants constatent que la photographie est plus complexe qu’il n’y paraĂźt. L’un des photographes, Photo colombe le confirme d’ailleurs mon collĂšgue et moi nous rendons compte aprĂšs ce premier sousthĂšme sur le choix des accessoires du photographe que nous n’utilisions nos appareils photos qu’à 10%». Les autres points abordĂ©s au cours de cette formation sont tout aussi accrochant. On peut citer la maĂźtrise et l’approfondissement des prises de vue, les corrections post traitement. Ricky Aina, trĂšs pointilleux sur les aspects techniques d’une image, s’est longuement attardĂ© sur des dĂ©tails qui passent parfois inaperçus aussi bien pour le photographe que pour le consommateur. Il a Ă©galement attirĂ© l’attention des photographes sur un fait en dĂ©clarant que le photographe doit utiliser de moins en moins de flash, car il dĂ©nature la photo ; de plus, il doit toujours faire apparaĂźtre les Ă©motions dans la rĂ©alisation de ses photos». AprĂšs une phase thĂ©orique bien fournie, le formateur a permis aux participants d’apprĂ©cier techniquement des photos. Un exerce - nÂș 042 - Juin 2014 En Bref Palabre Ă©cologique Jean-Michel DissakĂš explose Du 27 mai au 25 juin ses Ɠuvres au Safaripark de Knuttenberg au Danemark. L’exposition la palabre Ă©cologique est un ensemble de 52 toiles, une douzaine de sculptures autour de la problĂ©matique de l’enjeu de l’équilibre Ă©cologique Ă  l’ùre des grandes mutations culturelles et la grande enjambĂ©e industrielle. L’artiste animera Ă©galement des ateliers de Pictosculpture Ă  l’endroit des jeunes plasticiens scandinaves. Dschang Pour une reconnaissance de la contribution de la femme au dĂ©veloppement, L’Ong française France volontaire en partenariat avec l’Alliance franco-camerounaise de Dschang et l’association Tockem, a prĂ©sentĂ© le 16 mai 2014 Ă  la salle Manu Dibango de L’AFC l’exposition photo 10 Femmes, 10 portraits d’engagements». France volontaire, en tant que promoteur de la solidaritĂ© internationale et de l’engagement volontaire, a profitĂ© de la journĂ©e internationale de la femme pour mettre en lumiĂšre ces femmes qui sont actrices du changement. Un coup de projecteur sur l’expĂ©rience de 10 femmes engagĂ©es, qui ont vocation Ă  inspirer. Ces chefs-d’Ɠuvre du photographe Aimay Menoba est le fruit d’un travail de la rencontre avec 10 femmes Camerounaises yaoundĂ©, Douala, Dschang, Akono engagĂ©es dans leur environnement de travail, au sein de leur contexte au quotidien. PrĂ©sidente d’association, maire, chef traditionnelle ou encore volontaire, chacune d’elle agit dans son domaine. L’exposition alliait photo et texte pour rapporter un condensĂ© de leur vĂ©cu pour que la place constructive qu’elles prennent dans la sociĂ©tĂ© soit reconnue comme telle. Ă©difiant qui dĂ©cuple l’intĂ©rĂȘt des bĂ©nĂ©ficiaires. Prosper Mekem, initiateur de la formation, se rĂ©jouit de l’intĂ©rĂȘt des participants qui ont rĂ©pondu prĂ©sent bien qu’il en attend plus j’ai un souci, celui de voir les photographes formĂ©s tutoyer pleinement les autres professions dans la rĂ©gion de l’ouest». La formation s’est achevĂ©e le 14 mai 2014 avec un nouveau module qui a portĂ© sur les instruments juridiques en matiĂšre de photographie. IL faut rappeler que Mekem alias Perez est le promoteur depuis trois ans de festivals photographiques. Un Ă©vĂšnement mis au-devant de la scĂšne sous le label Figures et Traditions. DĂ©sormais dans la ville de Bafoussam, la photographie est de plus en plus regardĂ©e avec respect grĂące Ă  Perez. ELsa WanDJi mosAĂŻques - nÂș 042 - Juin 2014 PaTrimoine 7 Oku Fai Monkoh, sculpteur infatigable Lorsque nous le rencontrons dans sa concession Ă  ngashie arrondissement d’oku, dĂ©partement du bui, nous sommes frappĂ©s par des maques gigantesques disposĂ©s dans un certain dĂ©sordre tout au long du mur d’accueil. Ensuite, nous observons une porte de laquelle s’échappent des torches de fumĂ©e. Puis nous voyons Ă©merger de ladite porte une figure atypique avec une coiffe noire et le reste du visage emballĂ© dans un demi-cercle de barbe blanche. nous n’avons pas beaucoup de peine pour deviner qu’il s’agit du maĂźtre des lieux, un certain Fai Mankoh, l’homme dont l’actuelle universitĂ© de YaoundĂ© i garde encore les estampilles artistiques. Lui qui vivifia couloirs, murs et plafonds du campus de ngoa EkellĂ© de ses magnifiques Ɠuvres. rencontre. comment avez-vous Ă©tĂ© amenĂ© Ă  sculpter les bĂątiments de l’universitĂ© de YaoundĂ© ? J’ai Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  yaoundĂ© par le Fon de Oku vers les annĂ©es 61-62, Ă  la suite d’une visite effectuĂ©e par un europĂ©en auprĂšs du Fon. Je me suis donc rendu Ă  yaoundĂ© en compagnie d’un Tchinda [serviteur Ă  la chefferie, Ndlr] au nom de Mbeh, dans le but de sculpter des enseignes devant servir d’ornement des diffĂ©rents bĂątiments de l’UniversitĂ© de yaoundĂ©. Nous avons produit 40 oeuvres pour dĂ©corer les bĂątiments du campus. Un Koloss Ă  Oku S i les Dogon ont eu leur Marcel Griaule et les Mankon leur JeanPierre Warnier, les Oku quant Ă  eux ont eu leur Koloss. Cet anthropologue Allemand qui tomba amoureux» scientifiquement des peuples Oku au point de leur consacrer toute sa carriĂšre. DĂ©cĂ©dĂ© le 23 octobre 2013 et enterrĂ© Ă  Berlin, cet Allemand aura marquĂ© le monde scientifique par ses impressionnantes intuitions et ses observations pertinentes sur une sociĂ©tĂ© en mutation, en l’occurrence les Oku du nord-ouest du Cameroun. L’histoire qui lie le Docteur HansJoachim Koloss Ă  la localitĂ© d’Oku est Ă  la fois une question de cƓur et de raison. Il arrive pour la premiĂšre fois Ă  Oku en 1965 oĂč il est gratifiĂ© d’une hospitalitĂ© lĂ©gendaire de la part du Fon et de ses serviteurs. DĂšs cet instant naĂźt une passion pour les Oku, une affection qui sera sans cesse nourrie aux grĂ©s de ses multiples voyages, initiatives et Ă©crits. Un sentiment profond quelle rĂ©compense particuliĂšre avezvous reçu en retour ? Dans les annĂ©es 70, Koloss m’a invitĂ© en Allemagne pour montrer Ă  ses compatriotes de quoi notre culture africaine pouvait ĂȘtre capable. Par la suite, le fon d’Oku et ses trois autres notables se sont rendus en Allemagne et je n’ai plus jamais su la suite des choses. Ce que je sais par contre, c’est que plein d’objets d’art d’Oku avaient Ă©tĂ© emportĂ©s en Allemagne. La suite, je n’ai sais rien Ă©galement. Koloss avait besoin de circuler partout Ă  Oku pour questionner des gens, dessiner des cartes, photographier les hommes et les choses. Il avait pour cela besoin d’un accompagnateur local. Il s’intĂ©ressait aux danses, aux masques, aux accoutrements, Ă  l’architecture. A l’époque, les maisons Ă©taient en bambous et les toitures en paille. Koloss se promenait dans le village pour regarder les gens construire les cases et il faisait des photos. Chaque fois, il avait besoin de quelqu’un pour le renseigner. Comme j’étais parmi les rares de la contrĂ©e Ă  savoir m’exprimer en que lui rendront bien les Oku en l’adoubant le 7 juin 1996 du titre de Fai Ndeh Ebkfuo. EmployĂ© au Linden – Museum Ă  Stuttgart, il dĂ©cide de monter une exposition intitulĂ©e Cameroon. Kings, Masks, festivals» avec le soutien de l’Institute of Foreign Relations Ă  Stuttgart. Il organise de ce fait une mission du 30 dĂ©cembre 1976 au 11 mars 1977 Ă  Oku et ses environs. L’exposition a lieu du 24 aoĂ»t au 13 novembre 1977 Ă  l’Institute of Foreign Relations et remporte le prix Grafik Design Deutshland» en 1978. Quant Ă  Koloss lui-mĂȘme, il est laurĂ©at du prix photo et texte du catalogue de cette exposition. Ensuite, l’exposition circule jusqu’en 1982 dans de multiples galeries dans des villes d’Allemagne. Pendant que cette exposition est de passage Ă  Munich, Koloss lance un appel Ă  fonds en vue de la rĂ©alisation d’un projet d’adduction d’eau Ă  Oku. German Marks sont collectĂ©s et expĂ©diĂ©s au Cameroun. Non seulement les fonds n’ont jamais Ă©tĂ© reçus Ă  Oku, mais en plus aucun accusĂ© de rĂ©ception aux diffĂ©rentes lettres. Lorsque Koloss revient Ă  Oku en 1996, il lui est impossible de savoir oĂč est passĂ© l’argent tout ce qu’il rĂ©ussit Ă  glaner comme information est de savoir que pour cette affaire, trois personnes ont Ă©tĂ© Ă©crouĂ©es Ă  Bamenda, sans plus. L’essentiel des travaux scientifiques de © DR concrĂštement, comment cela s’est-il passĂ© ? A l’UniversitĂ©, j’ai sculptĂ© des masques et des figurines. J’ai Ă©galement enseignĂ© Ă  sculpter Ă  plusieurs Ă©tudiants et professeurs, blancs comme noirs. Parmi eux, il y avait des ressortissants de Oku, Ă  l’instar du Premier ministre actuel Philemon yang, l’ancien gouverneur Francis FaĂŻ yengo ainsi qu’un certain Shom. Vous retournez au village succĂ©der Ă  votre pĂšre avant d’accompagner sur le terrain l’anthropologue allemand Hans Joacquim Koloss... anglais, j’étais tout dĂ©signĂ© pour le guider sur le terrain. Mensuel - n° 042 - Juin 2014 arts et cultures du Cameroun 30332 YaoundĂ©, cameroun tĂ©l +237 73 26 88 87 e-mail [email protected] Directeur de la publication Joseph Fumtim 99 98 04 88 comitĂ© Ă©ditorial Joseph Fumtim, Kamdem Souop, Kouam Tawa, Marcel Kemadjou NjankĂ©, Parfait Tabapsi 96 46 58 17 ont contribuĂ© Ă  ce numĂ©ro StĂ©phanie Dongmo, Martin Anguissa, Parfait Tabapsi, Pelagie Ng’Onana, Martial E. NguĂ©a, Elsa Kane, ThĂ©ophraste Kemajou, IrĂšne Gaouda, Elsa Wandji Vous ĂȘtes maintenant on peut dire Ă  la retraite. quel bilan tirez-vous de votre vie d’artiste ? Je suis assez connu dans mon pays et mĂȘme dans le monde entier de par mes Ɠuvres. Il m’a manquĂ© la capacitĂ© de lire et Ă©crire correctement l’anglais. Si j’avais ces atouts, j’aurais fait le tour du monde pour promouvoir mes Ɠuvres. rECuEiLLi Par JosEPH FuMTiM Koloss porte sur la vie et la civilisation des Oku. Ces peuples des montagnes remarquablement Ă©tablis sur cette chaĂźne montagneuse regroupĂ©e sous l’appellation des Mont Oku et dont le point culminant se situe au niveau du Kilum 3011 m, deuxiĂšme massif le plus haut de l’Afrique centrale et de l’ouest aprĂšs le Mont Cameroun. Pour mener ses travaux de recherche, le Dr. Koloss a effectuĂ© une sĂ©rie de missions de longue durĂ©e sur le terrain Ă  Oku et environs. Voyages qui commencent en 1975 et se terminent aprĂšs 15 missions de recherche couronnĂ©es par la publication de la monographie "World-View and Society in Oku Cameroon» en 2000. Koloss prend sa retraite de l’Ethnological Museum of Berlin en 2002. Cependant, le virus de la recherche le tient toujours prisonnier. Il effectue quatre autres voyages entre 2004 et 2005 Ă  Kembong dans la rĂ©gion du Nord-ouest du Cameroun, assorti d’un autre ouvrage, Traditional Institutions in Kembong Cameroon» publiĂ© en 2008. Avec le soutien de chroniqueurs Marcel Kemadjou Jean-Claude Awono, Joseph Owona Ntsama Armand Leka Essomba Kouam Tawa, Wilfried Mwenye impression JV-Graf Dessins Landry Kamdem Distribution Messapresse MosaĂŻques est rĂ©alisĂ© en association avec la Cameroon Art Critics CaMaC 8 liTTĂ©raTures mosAĂŻques Hommage Ă  Ntesa Dalienst ! P aru aux Editions Hemar, Ă  Brazzaville en 2013, dans sa collection Arc musical» sous la plume nostalgique de Jean-Claude Gakosso, ci-devant ministre de la Culture et des Arts de la RĂ©publique du Congo Brazzaville et prĂ©sident du ComitĂ© de direction du Festival panafricain de musique Fespam, NTESA DALIENST et la sublime Ă©popĂ©e des Grands Maquisards» est un livre-hommage constituĂ© de petits tableaux qui retracent aussi bien les grandes lignes de la vie d’artiste talentueux que fut Daniel Ntesa Nzitani alias Ntesa Dalienst, le fondateur du cĂ©lĂšbre groupe les Grands Maquisards», que le contexte d’émergence, d’évolution et du dĂ©clin dudit groupe et de son leader dĂ©cĂ©dĂ© le 23 septembre 1996 d’un cancer du cerveau. Les inconditionnels de la rumba de l’entre-deux 60-70 se souviendront avec Ă©motion de cette voix et de la musique de ce groupe qui aidaient alors le jeune lycĂ©en Gakosso, Ă  Brazzaville, Ă  se rĂ©fugier littĂ©ralement [
] dans la mĂ©moire du beau» Pour ceux et celles qui connaissent la qualitĂ© de la puissance Ă©motionnelle de la rumba des deux rives du Congo de cette Ă©poque charniĂšre, que ce soit via le chant de la voix de tĂȘte ou tout simplement Ă  travers l’accompagnement des chƓurs, voire finalement le tout combinĂ© Ă  un jeu de guitare cristallin et lyrique, on peut comprendre que certains privilĂ©giĂ©s dont Gakosso fait partie ne furent pas souvent loin de l’extase ! D’ailleurs, comment peut-il en ĂȘtre autrement quand on Ă©coute, par exemple, une chanson comme Maria Mboka’ composĂ©e par Ntesa Dalienst dont l’attaque ou l’entrĂ©e de la guitare d’Augustin N’Singi Mageda, reste, Ă  ce jour encore, un moment d’une rare intensitĂ© sentimentale de jeu, voire carrĂ©ment indĂ©passable dans ce qu’un guitariste de rumba peut produire avec ses doigts et surtout avec son cƓur
 Personnellement, j’avais toujours cru que c’était son cousin, le saxophoniste Verckhys des Editions VĂ©vĂ© -Ă  qui plusieurs groupes de l’époque sont redevables- qui avait composĂ© cette inoubliable mĂ©lodie que tout le monde fredonnait autour de moi, dans ce yaoundĂ© qui n’arrivait toujours pas Ă  se remettre de la dĂ©bĂącle de la 8Ăšme coupe d’Afrique des Nations de football. On pourrait dire exactement la mĂȘme chose pour une chanson comme SĂ©bĂ©nĂ©-Rumba’ avec un impĂ©rial Jo Kalambayi Ă  la guitare mi-solo, et ainsi de suite. Sur 91 pages serrĂ©es avec une iconographie-souvenir utile, Jean-Claude Gakosso balade le lecteur dans les moments de l’innocence originelle du petit Dalienst nĂ© en 1946 Ă  Kinsiona BasCongo, kimbanguiste, vivant dans le dĂ©nuement total, mais qui aime le chant religieux. Et surtout chante Ă  merveille ! Ce qui explique par ailleurs son rapide recrutement, lui le moniteur indigĂšne Ă  Mbanza-Ngungu, dans le groupe Vox Africa» de Jeannot Bombenga Wewando pp. 29-33 ; 43-46. Et ce sera le dĂ©but d’une trĂšs belle aventure, avec certes des hauts et des bas, en ces moments de liesse oĂč l’homme, adulĂ© de Valery Kammegni Je fais l’autopsie de la mentalitĂ© humaine Pouvez- vous introduire, en quelques mots Les lettres pleurardes» que vous venez de publier Ă  edilivres en France ? Il s’agit d’un recueil de 44 poĂšmes universalistes, remplis de symboles et d’images. Le tout est assez attachant et incantatoire puisque la plupart des textes sont une autopsie de la mentalitĂ© humaine de nos jours. L’ouvrage s’intitule Les lettres pleurardes», car il est un ensemble de complaintes, d’analyses de la condition de l’humanitĂ©, et, l’exaspĂ©ration des tĂ©moinsvictimes de l’hĂ©gĂ©monie du nouvel ordre mondial. il semble que vous ayez publiĂ© plusieurs livres. aujourd’hui votre premier recueil de poĂ©sie. Pourquoi ? J’ai toujours Ă©crit des textes poĂ©tiques, mes ouvrages en tĂ©moignent clairement. Quant Ă  un recueil aujourd’hui, je dirai que la poĂ©sie est le moyen le plus pur et simple de dĂ©noncer et de s’exprimer sur les atrocitĂ©s dont est victime notre humanitĂ©. Je voudrais Ă©galement Ă  travers cet ouvrage, montrer la puissance de la philosophie de la poĂ©sie, qui, elle, va au-delĂ  de l’ordre qui voudrait, gouverner le monde. La libertĂ© individuelle a des normes, cependant assujetties Ă  la libertĂ© universelle. Le libĂ©ralisme puisqu’il s’agit d’une certaine maniĂšre de ce concept, n’est pas une forme de libertĂ©, mais une sorte de domination. Ici, le vers libre est privilĂ©giĂ©, mais est soumis Ă  une musicalitĂ© particuliĂšre, un rythme, une cadence et parfois Ă  un retour rĂ©gulier de la mĂȘme sonoritĂ© Ă  la fin des vers. quel message cherchez-vous Ă  transmettre avec ce livre ? Je ne cherche pas Ă  transmettre un quelconque message, mais plutĂŽt des Ă©motions, des rĂ©flexions, susciter des attentions, des engagements et une prise rĂ©elle de conscience sur la situation globale du monde dans lequel nous comptons nous Ă©panouir. Vous savez, la paix n’est pas un vain mot. Ce n’est non plus, un simple slogan dont on pourrait indĂ©finiment entretenir avec des discours. Et ni les larmes versĂ©es, ni le sang des innocents qui coule Ă  flot et les armes les plus sophistiquĂ©es Ecritures si vous deviez porter une citation de votre ouvrage pour rĂ©sumer sa vision globale, laquelle choisiriezvous ? C’est un exercice laborieux! Parce que des consonnes et des voyelles ont Ă©tĂ© savamment mariĂ©es pour en faire de vĂ©ritables mots qui puissent sans trop de caractĂšres exposer ou dĂ©noncer les maux cruciaux qui gangrĂšnent et dĂ©sagrĂš- La chronique de Jean-Claude Awono* L’identitĂ© culturelle V qu’on puisse fabriquer tous les jours au lieu de produire de bons aliments pour nourrir l’humanitĂ© ne l’imposera. L’objectif, c’est que chaque lecteur puisse en dĂ©gager ou y projeter ses propres tĂ©moignages, ses propres ressentis, ses propres rĂ©flexions sur les vocables paix, amour, libertĂ© et fraternitĂ© profondĂ©ment dĂ©veloppĂ©s. oici l’une des notions les plus Ă©tonnantes de l’Afrique postcoloniale. Elle a fait couler tellement d’encre et de salive qu’elle a presque noyĂ© tout le continent. Elle a fait le tour des universitĂ©s et autres espaces de sapience. On ne sait plus combien de dĂ©bats elle a gĂ©nĂ©rĂ©, combien de contradictions elle a suscitĂ©. On n’a pas oubliĂ©, pour ce qui est du Cameroun, les volumes intellectuels remplis dans les annĂ©es 80 sous l’égide de François Sengat Kuo, alors ministre de l’Information et de la Culture, sur l’identitĂ© culturelle nationale ; volumes qui, malgrĂ© leur pertinence, n’avaient pas rĂ©ussi Ă  vider le contentieux identitaire de ce pays. Mais s’il est une question qui se pose avec acuitĂ©, c’est bien celle de savoir oĂč se trouve l’identitĂ© culturelle. Pour beaucoup, la question ne se pose mĂȘme pas. Si l’on veut voir Ă  quoi elle ressemble, si elle a une face borgne ou un torse athlĂ©tique, c’est au village qu’il faut aller fouiller. Pas ailleurs, surtout pas en ville, que l’on a tĂŽt fait de dĂ©pouiller de cette camisole de force qui correspond au sĂ©cularisme des villages. Mon expĂ©rience des jurys de concours littĂ©raires m’en a fait voir des vertes et des pas mĂ»res. Je me souviens de ce concours rĂ©cemment organisĂ© au Cameroun qui portait sur le thĂšme de l’identitĂ© culturelle et qui Ă©tait ouvert aux jeunes de 14 Ă  25 ans. Vivant presque tous en ville, ils se sont ruĂ©s sur le thĂšme Ă  grands renforts pathĂ©tiques de retour au village, de langue maternelle qu’on ne savait plus parler, des rites qu’on avait oubliĂ©s, du village qui s’était Ă©loignĂ© et dont la nostalgie faisait des ravages
Cette sĂ©paration d’une rĂ©alitĂ© aussi dĂ©terminante du vĂ©cu de l’Africain actuel d’avec le lieu qu’il habite le plus la ville, est tout de mĂȘme frappante et tragique. Que fait notre identitĂ© dans les villages, alors que nous vivons en ville ? Que faisonsnous en ville, alors que notre iden- * Directeur des titĂ© moisit dans les villages, seule, Ă©ditions Ifrikiya, accrochĂ©e comme un vieux vĂȘte- PrĂ©sident ment Ă  quelque pieu, en proie Ă  de la Ronde des mites et Ă  des charançons ? des PoĂštes. C’est quoi ces villes sans visages et sans tripes que nous habitons ? [email protected] L’identitĂ© est-elle si mallĂ©able qu’on puisse ainsi s’en dĂ©vĂȘtir quand l’on veut et revenir la chausser lorsque l’envie nous prend ? Quand on sait ce que nous avons fait de nos villages, on ne peut ne pas s’apitoyer sur le sort lamentable qui peut ĂȘtre celui de notre identitĂ© culturelle. Mais pourquoi la loge-t-on au village ? Parce qu’on continue de croire que l’Afrique, la vraie, garde ses traits essentiels et incorruptibles dans ces contrĂ©es qui sont pour certaines coupĂ©es de toute tous, fait des tournĂ©es Ă  travers l’Afrique noire avec son groupe Le rapide kalĂ©idoscope sur les hommes de cette Ă©poque glorieuse, riche en anecdotes et autres dĂ©tails de vie professionnelle pp. 43-81 nous situe avec prĂ©cision sur les qualitĂ©s techniques de chacun des membres du groupe. L’auteur n’omettra pas de mettre un petit chapitre intĂ©ressant sur les Tribulations managĂ©riales et prĂ©caritĂ©s existentielles» qu’il faut lire absolument pour comprendre le quotidien de nos musiciens que l’on croit souvent riches comme CrĂ©sus et qui peut, en quelque sorte, expliquer le paradoxe de leur fin. D’une Ă©criture simple, le texte de Gakosso qui participe surtout du devoir de mĂ©moire, se lit d’un trait et intĂ©ressera tous ceux qui aiment la musique africaine et ses principaux exĂ©cutants. Jon Jean-Claude Gakosso, Ntesa Dalienst et la sublime Ă©popĂ©e des grands maquisards, Brazzaville, Les Ă©ditions Hemar, Coll. "ArcMusical", fĂ©v. 2013 Nlle Edition revue et corrigĂ©e, 91 pages. gent notre HumanitĂ©. Mais sachons que la libertĂ© de chacun est soumise Ă  la libertĂ© universelle. Plusieurs thĂ©matiques sont abordĂ©es dans le recueil et je trouve difficile de le rĂ©sumer en une seule citation. Autrement, observons que L’amour ne divise pas, et il est bien plus lĂ©ger que la haine et la rancƓur que prĂȘchent certains leaders d’opinion ». comme l'indique le titre du recueil, cherchez-vous Ă  Ă©veiller ou Ă  indigner les consciences dans votre livre ? J'invite d'une certaine maniĂšre l’HumanitĂ©, donc toute la communautĂ© humaine Ă  la rĂ©flexion, Ă  redĂ©finir, Ă  apprĂ©hender et Ă  s’approprier vĂ©ritablement les mots Paix, FraternitĂ© et LibertĂ©. Je conclurai en citant quelques vers de ce livre Dans le dĂ©sert de mon cƓur, j’ai cachĂ© ma haine/Dans les savanes de mon Ăąme, j’ai bercĂ© la peine/Dans la forĂȘt de mon ĂȘtre, j’ai portĂ© mille gĂȘnes/Tant mes yeux ont assez coulĂ© de chaudes larmes/Par l’égo dĂ©mesurĂ© de ces hommes nantis d’armes » © DR L’auteur de Les lettres pleurardes» parle des thĂ©matiques traitĂ©es dans son dernier recueil. - nÂș 042 - Juin 2014 rECuEiLLi Par THĂ©oPHrasTE KEMaJou ouverture au monde et pour d’autres ravagĂ©es par la modernitĂ© et les exodes de toutes sortes. Que l’Afrique vraie est cette chose statique, indĂ©boulonnable, qui ne grandit et ne grandira jamais, statufiĂ©e Ă  tout jamais, qui attend patiemment sur place la fin des temps, indemne Ă  toute rĂ©volution et Ă  tout Ă  tout progrĂšs. Cette vision de l’Afrique est sans conteste le plus grand dĂ©sastre que nous faisons Ă  notre terre. C’est dire que les villes sont le lieu de l’aliĂ©nation la plus gigantesque qui ait jamais existĂ©, espaces qui sont tels que pour les habiter, il faut s’expurger de soi, se vider de toute consistance et se transformer donc en pantin, en mauviette et en toutes ces existences flasques et molles qui ne mĂšnent jamais nulle part. L’identitĂ©, ce n’est pas cela. C’est plutĂŽt cet hĂ©ritage que l’on a reçu, et que l’on choisit aussi, quel qu’il soit, dont on ne peut se dĂ©partir, ou que l’on peut choisir de laisser tomber, qui vit avec nous lĂ  oĂč nous sommes, qui est notre visage ; aliĂ©nĂ© ou non, nous sommes Ă  chaque seconde une identitĂ© errante ou pleine, ni la ville ni le village ne peut ni nous en Ă©loigner ou nous y rapprocher. Notre identitĂ©, c’est nous, pris en flagrant dĂ©lit d’existence. Votre identitĂ© est la langue française ou anglaise, si vous n’avez que cette langue pour nommer le monde ou vous mettre en relation avec vous-mĂȘme et avec les autres. Mon identitĂ© ne sera pas dans une langue que je n’utilise pas, que je ne connais pas. Ce que j’ai lu, Ă©coutĂ©, assimilĂ©, d’oĂč que cela vienne, du moment que j’en ai fait ou l’on en a fait une partie intĂ©grante de moi, devient moi, c’est-Ă -dire, mon identitĂ©. Sinon ce serait comme porter un nom que l’on espĂšre et qui appartient Ă  quelqu’un d’autre, ce serait afficher ce qu’on n’est pas et ĂȘtre ce qu’on n’affiche pas. L’identitĂ© culturelle, c’est comme son visage, on le porte et on l’affiche. mosAĂŻques - nÂș 042 - Juin 2014 liTTĂ©raTures DieudonnĂ© Iyodi L’auteur de MbĂŽmbĂŽlĂš, les LĂ©gendes» propose une sĂ©rie de travaux sur les peuplements du Cameroun et leurs racines migratoires. L’egypte, les tracĂ©s imaginaires multisĂ©culaires, l’afrique, les lĂ©gendes pour vous auteur, qu’est-ce que ces mots reprĂ©sentent ainsi que l’histoire Ă  laquelle ils renvoient? L’Egypte fut un point important de l’histoire des peuples d’Afrique. En mĂȘme temps qu’elle reprĂ©sente l’exemple mĂȘme de ce qu’un peuple peut se rĂ©aliser en s’appuyant sur des valeurs pĂ©rennes. Les tracĂ©es de l’histoire de l’Afrique ne sont pas si imaginaires que cela. Le chercheur camerounais EugĂšne Wonyu a retrouvĂ© un manuscrit oĂč l’on parle des Bassa, une tribu du Sud-Cameroun, dans les universitĂ©s occidentales, longtemps avant l’impĂ©rialisme en Afrique. Toujours dans ce pĂ©riple, on constate qu’il y a une grande corrĂ©lation entre diffĂ©rents peuplements sur le sol africain. Ce qui explique pourquoi lorsque vous arpentez plusieurs pays sur les quatre coins du continent, vous obtenez les Ă©lĂ©ments qui justifient cette forte migration interne avec diffĂ©rents passages. De nos jours, on retrouve des localitĂ©s dont les noms ont parfois perdu du sens dans les langues qui y sont parlĂ©es, mais trouvent leur sens dans certaines langues parlĂ©es au Cameroun, par exemple. A partir de cette observation, il y a des noms dont la ressemblance est connue en terre camerounaise malgrĂ© quelques tournures consanguines, et qui nous laissent croire que ces peuplements sont issus d’une mĂȘme racine migratoire. Ainsi, ces variations de langues nous permettent d’obtenir des Ă©lĂ©ments d’un traçage sociologique et anthropologique prĂ©cis de notre continent. Ceci s’observe dans la rĂ©gion du lac Tchad. Par ailleurs, en dĂ©finissant une lĂ©gende comme une histoire qui n’est pas tout Ă  fait un rĂ©cit historique mais porte en lui des Ă©lĂ©ments appartenant Ă  l’histoire, tous les peuples ont des lĂ©gendes, sans exception. Il y a des peuples qui parce qu’ils dĂ©tiennent la puissance militaire ou Ă©conomique vont user de leur hĂ©gĂ©monie pour faire de leurs lĂ©gendes des dogmes, imposer leur point de vue. L’Afrique connaĂźt des peuples dont le tracĂ© historique s’établit Ă  partir de ces lĂ©gendes, parfois partagĂ©es avec d’autres d’un point Ă  un autre. Dans ce sens, quelles sont ces lĂ©gendes du MbĂŽmbĂŽlĂ© que vous Ă©voquez dans ce livre ? En fait, la lĂ©gende fondamentale est celle du MbĂŽmbolĂ©. Lui-mĂȘme Ă©tant un concept qui signifie l’origine du monde. MbĂŽmbolĂš signifie le nombril. Dans mon travail, j’ai constatĂ© qu’à travers la planĂšte, plusieurs se rĂ©clament de cette base de la dĂ©finition © DR L’histoire des peuples s’écrit aussi par les lĂ©gendes du MbĂŽmbĂŽlĂš, le nombril ou le commencement du monde aussi bien en français que dans d’autres langues. En somme, ce concept est un une rĂ©alitĂ© universelle. En fait, nos ancĂȘtres lointains de tous les peuples de l’humanitĂ© ont chaque fois, Ă  des endroits prĂ©cis reconnus, un point de liaison entre l’homme et la terre. Exactement comme le principe du nombril ombilical qui lie un bĂ©bĂ© Ă  sa mĂšre. En prison, Enoh Meyomesse s’écrie L lui. Lors de sa dĂ©portation Ă  Bertoua, je tremblais telle feuille ouverte/et je tremblais tel condamnĂ© Ă  mort», raconte-t-il. De Kondengui intĂ©rieur extĂ©rieur dĂ©signant le monde des personnes libres, la parole de l’auteur ne cache pas l’anomie psychologique qui le traverse parfois, notamment le suicide. En effet, Enoh est quotidiennement en situation de bataille du regard face aux enchainĂ©s aux pieds, aux poignets, aux tympans, aux yeux, aux cƓurs, aux Ăąmes». Il doit Ă  son corps dĂ©fendant accepter d’ĂȘtre transportĂ© dans le camion des bandits» pour les salles d’audience. Il nous fait dĂ©couvrir au fil des vers qu’il organise en descente d’escalier - on dirait une parole sous le rĂ©gime du hoquet, un univers carcĂ©ral avec ses codes langagiers. On y est soit chibagnard», soit Gaspard».Ces gardiens de prisons qui referment bing bing bing» les portes mĂ©talliques Ă  la chapelle, Ă  la bibliothĂšque, au quartier des femmes, Ă  l’infirmerie, etc. Il y a aussi de triste rĂ©putation, Kosovo le quartier maudit/deux mille damnĂ©s en plein air» que le poĂšte relate. En prison, Enoh se rit, de ces autres gens du rĂ©gime devenus ses co-pensionnaires, je vous dĂ©couvre Ă  prĂ©sent Ă  mes cĂŽtĂ©s [
] confondus parmi les confondus que l’on bouscule /dans la cour sans dire pardon Son Excellence». PoĂšme carcĂ©ral apparait dans sa trame, au travers de la narration, de la description, de la rĂ©flexion, de la mĂ©ditation, comme une sortie de prison, une levĂ©e d’écrou lyrique. Mais en rĂ©alitĂ©, on ne sort jamais de la prison comme on y est entrĂ©, jamais idem. Et le poĂšte le sait, lorsqu’il dit, quand/je/sortirai/d’ici/un autre homme/je serai». Autre vĂ©ritĂ©, celle de l’écrivaine Claire Legendre, en Ă©crivant, on se fabrique». A coup sĂ»r donc, Enoh Meyomesse n’a pas encore entiĂšrement livrĂ© le pĂ©nitencier de Kondengui, y purgeant encore sa peine, il Ă©crit, il s’écrit, il se fabrique. MarTin anguissa © DR e vacarme. Un lourd vacarme de douleur, de pleurs, de souffrance et de peurs; un monstrueux vacarme de la terreur du silence envahit nos espaces de raison et d’émotion en lisant PoĂšme carcĂ©ral de Enoh Meyomesse. Quelque soit le prisme sous lequel on entre dans l’Ɠuvre parue aux Ă©ditions du Kamerun, il est difficile d’évacuer le feuilleton politicojudicaire et littĂ©raire qui a conduit Meyomesse dans le pĂ©nitencier de Kondengui Ă  yaoundĂ©. Difficile donc l’arbitrage entre la distance critique du chroniqueur littĂ©raire et la compassion qui saisissent tout individu pour un Ă©crivain de surcroit embastillĂ©. De l’homme Enoh, nous retiendrons l’Ɠuvre poĂ©tique, objet de notre devoir d’exercer. Un adage populaire camerounais dit que la prison, c’est la mort». Kondengui est plus tueur que sauveur. C’est de ce lieu morbide et lĂ©tal que le poĂšte s’est forgĂ© force, courage et volontĂ© rĂ©surrectionnelles dans des mots libres derriĂšre les barreaux. Le prĂ©sident de l’association nationale des Ă©crivains du Cameroun dĂ©nude une Ă©criture de soi vive, saignante, collĂ©e Ă  l’épiderme de la prison. Tout commence avant son emprisonnement. Le poĂšte Ă©voque son retour au Cameroun aprĂšs un sĂ©jour Ă  l’étranger Je suis retournĂ© dans mon pays/avec mon Ăąme /peuplĂ©e de milles/songes de libertĂ© [
] je suis retournĂ© dans mon pays bien aimĂ© /me voici /quand cesseras-tu donc/ de broyer sans Ă©tats d’ñme/tes enfants/les plus valeureux». Le poĂšme inaugural Je suis retournĂ© dans mon pays pourrait Ă  lui seul rĂ©sumer le ton et la verdeur qui se dĂ©gagent de l’ensemble des seize textes du recueil. Sur la route de la prison, l’auteur n’échappe pas au boulet de la pancarte. Elle pendait Ă  mon cou/la pancarte maudite/elle pendait lourdement», l’écriteau qui identifie la prise des bandits. Toujours dans le registre de l’avant-prison, Enoh dĂ©voile ses bourreaux et le motif de son arrestation, O gens du rĂ©gime/dĂ©positaires du destin de mon peuple/pourquoi me traiter de la sorte/parce que je ne suis pas/de votre avis». Le poĂšte ne comprend pas pourquoi, vĂ©nĂ©rĂ©e ailleurs, la plume est dĂ©testĂ©e comme l’oiseau de la mort» chez symbole du peuble bassa contemporain. que devons-nous comprendre de cette rĂ©alitĂ© ? Le Nsa n’est pas originaire de l’Egypte, il y Ă©tait de passage. On y a retrouvĂ© ses traces Ă  d’autres endroits du continent africain. Le Nsa, c’est l’ĂȘtre humain. Il se trouve simplement que parmi tous ces Nsa, il y a des Nsa qui ont continuĂ© Ă  s’appeler comme ça. en revenant sur cet attachement au ngog Lituba, et l’émiettement des peuples de nsa dont les bassa, les bati, les basso, les bakoko, les Mpoo du cameroun, quelle est l’explication que l’on donnerait aujourd’hui Ă  la divergence qui les caractĂ©rise ? Lorsqu’une communautĂ© trouve enfin, son mbĂŽmbĂŽlĂš, elle rĂ©tablit le lien ombilical avec le cosmos Ă  travers la terre. Le cosmos est Ă  la fois une matiĂšre et un esprit. C’est ce qui va expliquer que mĂȘme lorsque les clans oĂč les dĂ©nombrements s’éloignent physiquement de ce lieu, ils conservent tous leur rattachement spirituel, Ă©nergĂ©tique et matĂ©riel avec leur MbĂŽmbolĂš. A travers le MbĂŽmbĂŽlĂš, le cosmos tout entier est concernĂ©. Ce principe est valable mĂȘme dans les religions. C’est pour cela, que tous les Musulmans du monde sont rattachĂ©s Ă  la Mecque quel que soit l’endroit oĂč ils se trouvent. Et tous les Catholiques au Vatican et au pape. On comprend aussi pourquoi, il est vital pour les Bassas de conserver leur lien ombilical avec Ngog Lituba. Quelque soit l’endroit du monde oĂč ils se trouvent. GĂ©nĂ©ralement, les peuples africains pour l’essentiel tirent leurs origines de l’egypte. Vous l’évoquez dans le livre mais en vous basant sur la rĂ©alitĂ© du peuple nsa, PoĂ©sie Enoh Meyomesse, PoĂšme carcĂ©ral... PoĂ©sie du pĂ©nitencier de Kondengui, Editions du Kamerun, YaoundĂ©, 2012, 56 pages. 9 rECuEiLLi Par DieudonnĂ© F. M. Iyodi, MbombolĂš, les lĂ©gendes, essai, YaoundĂ©, Ă©dition Fondation MbombĂŽlĂš, 2014. En Bref rĂ©compense FidĂšle Djebba a remportĂ© le premier prix de la premiĂšre Ă©dition du concours SĂ©vĂ©rin Cecile Abega de la nouvelle. L’assistance sociale qui n’est pas Ă  son premier sacre empoche ainsi la somme de Fcfa et des livres. Conjointement organisĂ© par l’universitĂ© catholique d’Afrique centrale UCAC et l’IFC de yaoundĂ©, le concours s’adressait Ă  tout public sans distinction d’ñge et de sexe. Il Ă©tait question de rĂ©diger dans une dĂ©marche inspirĂ©e de celle de l’auteur du cĂ©lĂšbre recueil, Les Bimanes», une nouvelle oĂč primeraient la cause des laissĂ©s-pour-compte et des gagne-petit ainsi qu’une grande libertĂ© de ton dans la narration et les dialogues. Il s’agit de rendre hommage Ă  un Ă©crivain, un enseignant qui aura marquĂ© des gĂ©nĂ©rations de camerounais par son immense talent», a prĂ©cisĂ© Jean-Claude Awono, le prĂ©sident du jury dans une salle de l’Ifc de yaoundĂ© pleine comme un Ɠuf. Au total 85 manuscrits ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s pour cette premiĂšre Ă©dition. Les 10 meilleures nouvelles ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es par un jury de 4 membres parmi lesquels le pĂšre Jacques Fedry, directeur des presses de L’UCAC. Le 1er et allĂ© Ă  FidĂšle Djebba pour sa nouvelle Une journĂ©e au Mboko». Armand Meula remporte le 2Ăšme prix pour Un destin sans couleur», Christian Manga a sĂ©duit avec Sonnette d’alarme». Ils empochent respectivement et F Cfa. Les autres finalistes ont, quant eux, reçu des livres. en librairie Au cƓur de la problĂ©matique du management de nos institutions, Viviane Ondoua Biwole prend la tempĂ©rature Ă  vif des maux. Elle analyse le management et l’organisation, la typologie des comportements de nos dirigeants du plus petit maillon Ă  la strate supĂ©rieure que reprĂ©sente l’Etat, son chef avec. En rĂ©alitĂ©, cet ouvrage interroge les raisons du sous-dĂ©veloppement de l’Afrique, du Cameroun en examinant les formes d’institutions et la qualitĂ© du management qui y rĂšgne. DeuxiĂšme ouvrage d’une universitaire et responsable administratif, spĂ©cialisĂ©e en management et administration des institutions, qui reprend avec force dĂ©tails un ensemble de regard de sa perception du management Ă  tous les niveaux de la chaĂźne. Viviane Ondoua Biwole, Au secours, je suis patron ! Que faire aux premiĂšres heures de la nomination ?, YaoundĂ©, Editions clĂ©, 2014, Fcfa. 10 chroniques mosAĂŻques Au kwatt C La chronique de Marcel Kemadjou * 'est chaud dans le mboko de la coupe du monde 2014 de ndamba. Les gens de lĂ -bas ont le macabo filles mais on ne montre pas et le sang du Gobna Ă  cause les faces des filles quand elles des sacs et des sacs de djaĂ©taient Ă  l'Ă©cole. Comment on ramba qu'ils sont en train de peut partir avec 270 filles, verser dans la folie du foot c'est-Ă -dire au moins quatre qui ne dure qu’un seul mois. bus Douala-yaoundĂ©, sans que Pendant ce temps, les gens mĂȘme pas un hibou ne nyiĂš lĂ  n'ont pas le bolo et on vient oĂč on les a transportĂ©es ? les chasser de leurs chamPourquoi vous voulez nous bales, de leurs quartierscanards en disant qu’ils salis- * PoĂšte-raconteur, mboutoukouter comme ça ? Les gens ferment les yeux sur sent la ville et la sĂ©curitĂ© du MakĂ©a les centaines de petites gondĂšballon qu’on joue avec les lĂš qu'on envoie njoh au yemen pieds. Ils ont fait jusqu'Ă  [email protected] et un peu partout chez les mĂȘme les prĂȘtres de leurs grands propriĂ©taires des ancĂȘtres sont venus danser en Ă©quipes de foot d'Europe. Et c’est pleine route les choses que normacomme ça que les hommes-bien-delement on danse en cachette. Il faut lĂ -bas les yib et nak leurs lass njoh, que le Gobna du Kamer soit sage gratis et personne ne parle. Pardon pour ne pas finir notre argent parce qu'on nous excuse avec les Obama qu’ils veulent aussi faire leur part Haram qu'on veut nous fermer les de Can 2019, 42 ans aprĂšs 1972. yeux avec. Les Obama sentant leur Mieux la marche que Boko Haram. mort prochaine veulent seulement Les bokoharameurs-lĂ  font on semer le dĂ©sordre pour empĂȘcher manque le respect Ă  nos PĂą-Paul. Le les chinois de venir manger leur hollandais de France les convoque part d'Afrique. Puisque les Africains et ils courent comme des moutons. sont fiers quand on les tchop Ă  MĂȘme Goodluck, le PĂą-Paul du toutes les sauces ; pourquoi ne pas grand Nigeria court comme si laisser qu'on les tchop aussi Ă  la c'Ă©tait son patron qui l'avait appelĂ©. baguette chinoise ? Les Africains do Dites-moi, ce n'est pas le hollandais comme le mbĂ©rĂ© qui a tuĂ© sa femme des franssi qui devait normalement et qui s'est fini lui-mĂȘme aprĂšs. venir ici ? WĂšhkĂȘ, pourquoi vous C’était Ă  yaoundĂ©. Avec ça yaoundĂ© nous souillez comme ça eh ! Boko va respirer comment ! Haram est ici Ă  cĂŽtĂ© de vos pieds Les Obama haram croyaient qu'ils vous courez pour aller faire la pouvaient faire quelqu'un oublie rĂ©union Ă  MbĂšng ? Pardon ne nous son 20-mai national ? Je n'ai pas souillez plus comme ça. On peut oubliĂ© les jeux universitaires de mĂȘme voir comme ça que les gens Douala c'est l'autre-lĂ  que je devais qui disent que Boko Haram est un oublier ? L'abeille que j'ai Ă  la maibusiness entre eux-eux ont raison, son et que la loi appelle mon Ă©pouse hein ? Ils disent qu'on a volĂ© 270 Pourquoi vous nous souillez comme ça Musica La chronique de Joseph Owona Ntsama* affiliĂ©s, situation symptomatique hĂ©las de la perception mĂȘme que les pouvoirs publics et leurs acteurs directs ont de la culture de leur pays, tout court. Depuis 1979 que les Camerounais ont la tent le pavĂ© sous un soleil Ă  charge de la gestion de leurs droits en damner Sainte CĂ©cile et matiĂšre de musique, rien n’a plus jamais crĂšvent la dalle au quotiĂ©tĂ© normal. L’aura internationale de dien, eux, les crĂ©ateurs des quelques-uns de nos dignes fils et de Ɠuvres de l’esprit, aujourquelques-unes de nos dignes filles qui d’hui demi-dieux ayant prennent leur activitĂ© musicale au perdu toute prestance
 sĂ©rieux, a auscultĂ© nos tares -exactement Ils voulaient tout et tout de comme en football anglais- en donnant suite, les pauvres ! Et pour l’impression que tout allait bien ici sur ce faire Ă©taient prĂȘts Ă  en place cette image d’Epinal que l’on dĂ©coudre avec les autori- *Journaliste prend ici pour une rĂ©alitĂ© concrĂšte, n’est tĂ©s, s’il le fallait, pour ren- culturel rien d’autre qu’un fantasme infantilisant. trer dans leurs droits Free Lance La preuve on a fait comme si nous bafouĂ©s. Je prĂ©cise qu’au Ă©tions des professionnels en la matiĂšre. mĂȘme moment, la cour Chercheur Ă  la On s’est donc convaincu, en essayant de suprĂȘme de notre pays ne Fondation Paul paye pas ses employĂ©s, Ango Ela de gĂ©o- transformer l’ignorance en vertu comme tout comme l’agence du politique FPAE. d’habitude, qu’on allait tout rĂ©gler en imposant des dĂ©cisions impertinentes service civique national de [email protected] par le haut, quitte Ă  se faire sĂ©rieuseparticipation au dĂ©velopment discrĂ©diter auprĂšs des instances pement
 C’était donc d’un musicales internationales. D’un autre cĂŽtĂ©, pathĂ©tique de voir d’ardents sur place, on a des musiciens incapables de sympathisants des mesures de se mettre d’accord sur le minimum objectif, redressement prises, hier seuleversatiles Ă  souhait et atteints de panurgisment, par la tutelle, jadis me, toutes choses qui annihilent tout sens contempteurs acharnĂ©s de la critique. Le rĂ©sultat ne peut donc ĂȘtre que CMC et de NdĂ©di Eyango, se parpitoyable, et on n’est manifestement pas jurer en dĂ©criant Ă  grands cris sorti de l’auberge
 On n’aura pas sautĂ© sur l’incurie dont ils seraient subiteKolwezi, ce jour-lĂ , armĂ© jusqu’aux dents ! ment l’objet quand il n’en a Mais on n’en Ă©tait pas loin. Au lointain, pasjamais pourtant Ă©tĂ© le contraire. sait une noria qui distillait les sons de la J’ai eu Ă  la rappeler ici, en son cĂ©lĂšbre chanson, DrĂŽle d’histoire», temps, cette situation kafkaĂŻenne d’AndrĂ© Marie Talla
 Tout un symbole ! des droits de nos musiciens et La lĂ©gion saute
 sur l’artiste ! L n'a plus mon temps. Elle est toujours en train de tourner avec son pĂšre qui est devenu monsieur-le-maire. MĂȘme rentrer Ă  la maison elle rentre encore ? Je dois seulement profiter des trucs comme les jeux des Ă©tudiants pour avoir ma part de nga. Elle n'a qu'Ă  continuer, un jour Boko Haram va la calmer. N'estce pas mon ancien ami bĂšnsikineur crĂąnait aussi quand il Ă©tait devenu monsieur-le-maire ? Il est oĂč maintenant. Le guĂ©mĂ©, la vie dure va le tuer. C'Ă©tait fort sur lui jusqu'Ă  il est venu me demander de lui donner kolo. Un ancien monsieurle-maire manque 1000 francs ? Je lui ai donnĂ© ça avec la main gauche. Le monde-ci ! J'ai compris que pendant le dĂ©filĂ© du 20 mai un ambassadeur a perdu son tĂ©lĂ©phone ? C'est beau ça ! Ils aiment toujours dire dans leurs gromologies que le Cameroun est une destination dangereuse» pour dĂ©courager leurs frĂšres joues-rouges de venir dĂ©penser leurs crĂ©dits ici. Ils ont dĂ©jĂ  vu quoi ! Il faut qu'ils disent maintenant que faire l'ambassadeur au Cameroun est un mĂ©tier dangereux». Mais je sais qu'avec le tĂ©lĂ©phone-lĂ  on va apprendre beaucoup de choses sur les kongossas des Obama et du Hollandais ; eux dont le seul rĂȘve est de faire que notre pays qui est riche devienne un mangossi. VoilĂ  mĂȘme Bell'a Njoh qui a dĂ©cidĂ© de poum, de fuir la terre et ses souffrances. On dit que si on faisait le coup de coeur pour lui il ne mourait pas. On va faire le coup de coeur sur lui qu'il est les Lions indomptables ? Mais maintenant qu'il est parti on va l'appeler Lion de la musique camerounaise. undi 5 mai. Des badauds interloquĂ©s. Une voiture du Minac MinistĂšre des Arts et de la Culture qui embarque du matĂ©riel administratif. Des huissiers de justice, des autoritĂ©s administratives et policiĂšres sur place, la mine grave. Le service juridique du ministĂšre de tutelle est bien lĂ , accompagnant manifestement ce mouvement d’humeur dont le comitĂ© Fan Thomas prendra acte, deux jours aprĂšs. Le maigre personnel administratif qui restait encore de la SOCAM sinistrĂ©e, ce matin-lĂ , est jetĂ© dehors sans mĂ©nagement, autant que les musiciens qui planchaient laborieusement sur la rĂ©forme du droit d’auteur, experts» installĂ©s par les bons soins de la tutelle, il y a quelques mois. On cadenasse les portes de la structure. Les gueux, Ă  l’origine de cette fronde, sont des rachitiques artistes dont on ne se rappelle mĂȘme plus, pour certains, la derniĂšre production musicale, ni le lieu de la derniĂšre prestation scĂ©nique. Pour justifier l’esclandre, ces derniers revendiquaient, naturellement, que leurs droits soient payĂ©s dans la totalitĂ© -bien que la SOCAM, depuis juillet 2013, n’ait pas eu son agrĂ©ment renouvelĂ© par qui de droit- et se demandaient en outre, pourquoi elle continuait Ă  employer un personnel -qui, luimĂȘme n’est plus payĂ© depuis belle lurette !et surtout que leurs camarades devenus tous subitement experts en droits d’auteur et Cie, coutaient quand mĂȘme trĂšs cher au contribuable camerounais, tandis qu’ils bat- - nÂș 042 - Juin 2014 À mi-mots InstantanĂ©s de Kouam Tawa MĂȘme bleu dans l’azur Je suis Ce que je suis. * Le monde est lĂ  Quand tu es LĂ . * Être Jan Neruda Ou rien. Il fut Pablo Neruda. * Avec quels yeux Cherche-t-il Ses lunettes ? * Je suis Dit le partant OĂč ne pas naĂźtre. * Des amours, Oui. Puis dĂ©samour. * Paix ! Paix ! Colombes en guerre. * Elle se parle Pour que vive Sa langue. * Vieux capable Est mort Au champ d’amour. * On n’abaisse pas Sans S’abaisser. * Je sais Me taire En toutes les langues. * Merci PĂšre & MĂšre D’ĂȘtre encore et toujours lĂ . * Le vent Est le consul Du mont dans la plaine. * Chaque histoire D’amour Recommence l’amour. © DR - nÂș 042 - Juin 2014 Tournage Avec le soutien de Francine Kemegni opte pour la sĂ©rie Extra Le supplĂ©ment de l’art et de la culture dans l’espace public La rĂ©alisatrice camerounaise est Ă  pied d’Ɠuvre pour la production de Notre mouton bien aimé». Une sĂ©rie qui campe sur les consĂ©quences des actes posĂ©s par des hommes et femmes en sociĂ©tĂ©. adame la director» est imperturbable ce jeudi 15 mai. Cette sixiĂšme journĂ©e de tournage dĂ©boute pourtant pĂ©niblement pour la petite Ă©quipe rĂ©unie au quartier Emombo, Ă  YaoundĂ©. Depuis la matinĂ©e que comĂ©diens et techniciens sont rĂ©unis, le tournage tarde Ă  dĂ©marrer. Mais c’est toute relaxe que Francine Kemegni explique Nous avons quelques problĂšmes avec nos appareils ce matin et nous essayons d’y remĂ©dier pour commencer le tournage». De rĂ©glages Ă  rĂ©glages, le travail d’équipe finit par contourner les blocages et planter les dĂ©cors. Avant le premier clap, la rĂ©alisatrice passe un coup de fil S’il te plaĂźt j’ai besoin d’un moniteur, je n’arrive pas regarder les images pendant le tournage ; et Ă  la fin elles ne sont pas de trĂšs bonne qualitĂ© ». Au bout, une promesse. Les sĂ©quences prĂ©vues ce jour mettent en scĂšne les arnaques et abus d’une pasteure non convaincue envers ses brebis. SĂ©parant couples et familles. Des sĂ©quences qui font intervenir principalement Carine Ezembe, PhilĂ©mon Blake Ondoua, Elise Kameni et Eric Ebode, tous habituĂ©s des camĂ©ras. Toutes ces captures rentrent dans le scĂ©nario Ă©crit par Francine Kemegni, pour sa sĂ©rie intitulĂ©e Notre mouton bien aimé». La rĂ©alisatrice camerounaise revient signer sa premiĂšre sĂ©rie aux colorations fĂ©ministes. Pas surprenant pour qui connait son dernier long mĂ©trage Dans l’ombre d’une autre en compĂ©tition aux festivals Ecrans noirs, Vues d’Afrique et Fespaco 2009. Elle y peint dĂ©jĂ  l’infidĂ©litĂ© masculine trĂšs souvent ignorĂ©e par nos traditions. Une fois de plus, l’infidĂ©litĂ© nourrit l’inspiration de cette sĂ©rie. Je suis une femme rĂ©voltĂ©e par l’infidĂ©litĂ© masculine qui est presque lĂ©gitimĂ©, entrainant l’exploitation de la femme», assumet-elle pour Ă©voquer ses motivations. L’intrigue essaye de tenir la sociĂ©tĂ© en Ă©veil, sur le fait que l’acte sexuel n’est pas un geste gratuit, anodin. La rĂ©alisatrice dĂ©nonce en mĂȘme temps les femmes cupides qui affectionnent la facilitĂ©. Faisant de nombreuses victimes chez les hommes. Notre mouton bien aimĂ© porte donc l’ñme de deux frĂšres qui partagent non seulement l’hĂ©ritage mais aussi l’infidĂ©litĂ© de leur gĂ©niteur. Entre un aĂźnĂ© infidĂšle bien insĂ©rĂ© dans le monde du business, et un cadet marginal qui finit par se livrer Ă  l’exploitation de jeunes filles, les dĂ©veloppements sont tout trouvĂ©s. Une dizaine d’intrigues secondaires viennent nourrir la principale avec des rĂ©vĂ©lations aussi cocasses les unes des autres. L’élĂ©ment rĂ©vĂ©lateur ? C’est la transformation de l’un des personnages principaux en mouton d’oĂč le titre. Pascal veut Ă©pouser une deuxiĂšme femme sans l’accord de son Ă©pouse. Elle sollicite l’aide du marabout pour rendre son mari docile. La potion transformera finalement ce dernier en mouton. Il est donc question, de façon gĂ©nĂ©rale, de gĂ©rer l’absence subite de ce personnage», dĂ©voile la rĂ©alisatrice. C’est parti pour cinq semaines de tournage sur divers sites de la capitale camerounaise. M Casting Notre mouton bien aimĂ© sollicite aussi bien les boĂźtes de nuit que les restaurants et salons de coiffure en passant par des Ă©glises, des domiciles et autres espaces ouverts. Ce qui fait perdre le sommeil Ă  l’équipe de production. Francine s’est lĂąchĂ©e dans son scĂ©nario, refusant de restreindre les mouvements de ses protagonistes. Maintenant les dĂ©cors nous posent un Ă©norme problĂšme, rĂ©alise-t-elle. Les gens devraient comprendre que cĂ©der un espace pour le tournage d’un film est un grand soutien pour notre cinĂ©ma. Ils pensent peut-ĂȘtre que les grandes et jolies maisons qu’ils voient dans les films nigĂ©rians par exemple appartiennent aux producteurs ? Ici, dĂšs que quelqu’un vous donne son salon, ou un autre coin de la maison, aprĂšs deux heures de temps, il veut dĂ©jĂ  changer d’avis quand il ne le change L’image du mois pas avant le dĂ©but du tournage», regrette la rĂ©alisatrice. Une contrainte parmi tant d’autres. Qui ne freine pourtant pas l’engagement des comĂ©diens. Ils sont une cinquantaine retenus dans un casting plus ou moins ciblĂ©. Francine Kemegni a puisĂ© dans la crue actuelle de comĂ©diens au Cameroun. Elle reste cependant fidĂšle Ă  StĂ©phane Tchonang qui tient le premier rĂŽle dans Dans l’ombre d’une autre. Ici, il incarne Pascal, le frĂšre aĂźnĂ© qu’on transformera en mouton. Alain Bomo Bomo, dĂ©sormais castĂ© dans la quasi-totalitĂ© des productions locales, est dans la peau de Patrick, le cadet voyou. Il intervient, en mĂȘme temps qu’Axel Abessolo inspecteur Henry, PhilĂ©mon Blake Ondoua Oncle de Pascal, Eric Ebode frĂšre Evariste, Gabriel Fomogne dans Harraga, sĂ©rie de Serge Alain Noa actuellement diffusĂ©e sur TV5. La production ramĂšne Ă©galement certaines rĂ©vĂ©lations pas suffisamment exploitĂ©es. Notamment Tatiana Matip -rĂ©vĂ©lĂ©e dans Confidences de Cyrile Masso- qui incarne Sylvie, la copine de Patrick ; Carine Ezembe joue Pasteure Pauline ; Blanche Bana rentre dans la peau de Patricia, ou encore, Carine Tchewong meilleure interprĂ©tation fĂ©minine au festival Mis me Binga 2013 vient en rĂ©plique Ă  son mari Pascal. La bonne brochette de comĂ©diens donne, jusque-lĂ , satisfaction Ă  la rĂ©alisatrice. Ils devront matĂ©rialiser une histoire qui se dĂ©membre en 13 Ă©pisodes de 26 minutes chacun. C’est pour la premiĂšre saison. Nous voulons au final en faire 50. Mais il faut d’abord produire certains Ă©pisodes pour pouvoir avoir les fonds de TV5. Ce dernier compte Ă©galement diffuser la sĂ©rie, ainsi que CFI», confie Francine. Le montage quand Ă  lui se fera dans une cellule de postproduction co-ouverte Ă  MontrĂ©al. Une bouchĂ©e de pain En bonne fonceuse, la jeune femme a rĂ©ussi Ă  s’entourer d’une Ă©quipe technique jeune mais rompue Ă  la tĂąche. Dans un environnement oĂč plusieurs rĂ©seaux se sont créés et les gens y sont beaucoup plus pour le gagne-pain que pour travailler». Pour mieux porter ce projet qu’elle reconnĂźt lourd, Francine a trouvĂ© judicieux d’associer Prince Dubois Onana Ă  la rĂ©alisation. J’ai voulu en mĂȘme temps avoir le regard masculin pour aborder ce sujet impliquant profondĂ©ment les deux genres», ajoute-t-elle. Autour de ce noyau, gravitent HonorĂ© Tadaa et Patricia Mbida, premier et deuxiĂšme assistants. Christian Kengne est Ă  la prise de vue et Hubert Donkam gĂšre le son. L’éclairage porte la signature de Patrick Touko, tandis que Jeanne Ngo Ndabnyemb, maquilleuse trĂšs sollicitĂ©e, s’occupe Ă©galement des costumes. Une Ă©quipe qui, selon la rĂ©alisatrice, a acceptĂ© travailler pour une bouchĂ©e de pain. Des productions douloureuses, Francine en a l’habitude. Elle a surtout appris Ă  ne plus attendre indĂ©finiment les potentiels financements pour projets cinĂ©matographiques. Je ne perds plus trop de temps Ă  rĂ©flĂ©chir. Je veux faire un film, je vois ce dont je dispose comme sous et je fonce. Surtout que l’Institut Goethe, Ă  travers l’Adamic Association des dames de l’image du Cameroun ndlr, m’a dotĂ© de son unitĂ© de production», dit-elle confiante. Une attitude qui lui proscrit de s’attarder sur les difficultĂ©s. C’est dans ce mĂȘme Ă©tat d’esprit qu’elle revient tourner au Cameroun, aprĂšs s’ĂȘtre immigrĂ©e au Canada il y a deux ans. Je crois qu’on a toujours envie de venir faire des choses chez soi. Il est Ă©galement temps que les sĂ©ries camerounaises soient bien prĂ©sentes sur TV5 par exemple», souhaite cette membre de l’Adamic. AprĂšs de nombreuses collaborations sur les plateaux de tournage, Francine Kemegni rĂ©alise son premier court mĂ©trage Stop control Sida en 1998. Dix ans plus tard, elle signe Sur les crĂąnes de mes ancĂȘtres. Un documentaire de 56 minutes qui plonge le spectateur au cƓur des rites des morts en pays BamilĂ©kĂ©, Ă  l’Ouest du Cameroun. PĂ©lagie Ng’oNaNa Lutte contre la tricherie © DR mosAĂŻques Les Ă©tudiants ont coutume de dire que l'homme n'est rien sans son bord ; façon de justifier la tricherie. Les autoritĂ©s, de leur cĂŽtĂ©, ne cessent de chercher les moyens d'arrĂȘter le phĂ©nomĂšne. ici, dans cette salle du campus a de l'universitĂ© de Dschang, les Ă©tudiants doivent chaque jour mĂ©diter cette plaque qui leur rĂ©torque, Tu peux ĂȘtre un homme sans ton bord». MKn 12 sPĂ©cial Dak’arT Editorial enracinement L a 11Ăš Ă©dition de la Biennale d’art africain contemporain, Dak’art, a fermĂ© ses portes le 8 juin. AprĂšs un mois intense d’activitĂ©s. OĂč les expositions se le disputaient aux rĂ©flexions autour des concepts curatoriaux ainsi que de la critique et du marchĂ© des arts. Pour ceux qui ont eu le bonheur de sĂ©journer dans la capitale sĂ©nĂ©galaise ce mois durant, ce fĂ»t sans doute un bonheur d’ĂȘtre ainsi au cƓur de l’expression artistique telle qu’on peut la voir actuellement sur le continent. Car pour l’occasion, l’Etat sĂ©nĂ©galais n’a pas lĂ©sinĂ© sur les moyens, permettant Ă  tout le continent d’ĂȘtre prĂ©sent Ă  cette grand’messe des arts. Entre ces activitĂ©s multiples, ce qui nous a semblĂ©, Ă  nos deux envoyĂ©s spĂ©ciaux surtout, Ă  inscrire dans la mĂ©moire collective c’est cet effort salutaire de rapatrier au bercail des Ɠuvres qui avaient Ă©lu domicile dans les musĂ©es europĂ©ens le temps du festival celles de Moustapha DimĂ©, Iba Ndiaye et Ousmane Sow. On imagine quelles difficultĂ©s ont Ă©tĂ© surmontĂ©es pour mener Ă  bien les tractations et le transport dans de bonnes conditions de l’ensemble. Ces Ɠuvres et d’autres ont Ă©tĂ© exposĂ© dans le In et le Off dans l’esprit de ce produire le commun» que le comitĂ© d’organisation a trouvĂ© pour ĂȘtre le slogan de cette Ă©dition. Hormis les couacs des premiers jours, qui ont notamment mis Ă  mal les visiteurs avec ces travaux qui se poursuivaient au village du festival le jour mĂȘme de son ouverture, nos envoyĂ©s spĂ©ciaux nous ont signifiĂ© que la premiĂšre semaine a tenu ses promesses. Surtout pour ce qui est de la participation des acteurs de la filiĂšre et du public. Un public gĂątĂ© par une diversitĂ© d’expositions encadrĂ© par des repĂšres comme les hommages Mbaye Diop, Mamadou DiakhatĂ© et DimĂ©, l’exposition internationale pour les artistes africains et de la diaspora, l’expo des artistes invitĂ©s du monde entier, l’expo de la sculpture africaine, le Dak’art campus. Et ce sans oublier la vie au village du festival avec les animations consĂ©quentes. Cette Ă©dition aura Ă©tĂ© aussi, comme vous le verrez dans ce spĂ©cial, un temps d’arrĂȘt sur les concepts d’art africain contemporain et d’art contemporain africain. Question centrale en ce pays oĂč le premier prĂ©sident Ă©nonça un jour que le vĂ©ritable art est enracinement et dĂ©racinement. Enracinement au plus profond de la terre natale dans son hĂ©ritage spirituel. Mais dĂ©racinement ouverture Ă  la pluie et au soleil, aux apports fĂ©condants des civilisations Ă©trangĂšres». PrĂ©occupation loin d’ĂȘtre terminĂ©e et que l’International Biennal Association dont on a entendu parler Ă  Dakar et qui sera portĂ©e sur les fonts baptismaux en juillet prochain Ă  Berlin en marge de la biennale Ă©ponyme prolongera Ă  coup sĂ»r. Tout comme les prochaines Ă©ditions du Dak’art. Dans les quatre pages qui suivent, nous avons optĂ© de partager nos avis sur les Ɠuvres que nous avons pu visiter au cours des cinq jours qu’aura durĂ© le sĂ©jour de nos envoyĂ©s spĂ©ciaux. Critiques qui ont essayĂ© d’épouser le large spectre des Ɠuvres prĂ©sentĂ©es autant par leurs origines que les lieux oĂč elles Ă©taient exposĂ©es. Avec en bonne place Ă©videmment deux de nos trois ambassadeurs du Cameroun Justine Gaga qui y a raflĂ© un prix et Serge Olivier Fokoua. 2014 mosAĂŻques Olu Amoda ou la mĂ©taphore de Sunflower D eux jours aprĂšs la remise des rĂ©compenses, il n’était toujours pas Ă©vident d’arracher un entretien express avec le NigĂ©rian Olu Amoda, Grand prix ex-aequo du Dak’art 2014. Cet aprĂšs-midi du 11 mai, il a fallu s’armer d’une bonne dose de patience. Apres trois quarts d’heure d’attente, Olu, trĂšs avenant et dans une attitude simple et flegmatique va nous accorder une dizaine de minutes d’échange. Il a le propos explicite dans cette conversation oĂč tous les deux nous passons indiffĂ©remment de l’anglais au français pour dire le juste mot sur son Ɠuvre Sunflower’ qui reçoit interminablement les flashes des camĂ©ras. La sculpture qu’il prĂ©sente dans le cadre de l’exposition internationale est inspirĂ©e de la fleur tournesol. La ceinture d’acier de 25 cm de diamĂštre fait allusion Ă  un toit en forme de dĂŽme. C’est ici que prend vĂ©ritablement sens la pertinence visuelle et conceptuelle de la sculpture, la technique et la portĂ©e du sujet qui le soustend. En effet, cette Ɠuvre se donne Ă  comprendre comme un abri, un refuge mais aussi comme un bouclier. Plus qu’une fleur, il pourrait s’agir effectivement d’une habitation et en extension d’un pays. L’assemblage de clous peints en jaune dans la partie centrale de la sculpture renverrait au rĂŽle de fixation d’une structure, mais fait aussi penser Ă  la floraison des pĂ©tales et Ă©tamines, en d’autres termes Ă  la population, Ă  la richesse du pays. Malheureusement, la force d’endurance des clous est encerclĂ©e par une zone sombre constituĂ©e de cuillĂšres. Symboles de la corruption, du mal, de l’anthropophagie sociale conduite par les classes dominantes, politiciennes. DĂšs lors le champ social devient le théùtre des tensions dans la mise en opposition de la multiplicitĂ© des Ă©lĂ©ments Houda Ghorbel m’enfin parle
 ! L e thĂšme religieux a inspirĂ© bon nombre d’artistes prĂ©sents Ă  la Biennale. La Tunisienne Houda Ghorbel dans son traitement du sujet a choisi de transporter l’interrogation sur l’acte de foi -qui essaime en dĂ©rives- dans le champ de la parole de vĂ©ritĂ©. Plus qu’une invite, l’installation de la diplĂŽmĂ©e en arts plastiques est ressentie comme une sympathique convocation, un dĂ©fi au courage lancĂ© Ă  notre manifestation croyante Ă  se remplir du dialogue avec l’autre, dans tous nos Ă©tats d’humain ontologique. Dire Ă  travers l’élan de l’occupation de l’espace, le fonds de nos pulsions et pulsations et nos logiques de projection vers autrui, vu sous les Ɠillets de l’enfer ou du paradis. Houda traverse l’objet artistique pour reprĂ©senter et sacraliser la richesse qu’est la parole dans ce multiple des dieux et des religions, qui prolifĂšrent dans le contre-champ des valeurs tels que la vie. L’Ɠuvre se met donc en attente d’écoute, elle se veut rĂ©ceptacle du trouble existentiel. Houda n’a pas trouvĂ© mieux dans cette aspiration Ă  ĂȘtre, Ă  comprendre, que la force symbolique et la poĂ©sie d’un Je t’écoute
!» comme titre, pour donner sens Ă  son Ɠuvre dans sa relation avec nos appropriations et reprĂ©sentations sur Dieu du mouvement religieux. L’approche de mise en interaction Ɠuvre-public est d’autant plus interpellatrice que l’installation Ă©tonne et subjugue par sa construction d’une belle simplicitĂ©. Au niveau du sol Je t’écoute» est Ă©crit Ă  la craie en rond, en plusieurs langues. Le premier cube en verre qui repose sur le sol appelle Ă  la transparence tandis que le - nÂș 042 - Juin 2014 aux connotations diffĂ©rentes. Artiste au parcours international riche, Amoda avait Ă©tĂ© prĂ©sent Ă  la 6e Ă©dition. La 11e Biennale lui a attribuĂ© la plus prestigieuse des couronnes du continent en matiĂšre d’arts plastiques. Distinction qu’il partage avec l’AlgĂ©rien Driss Ouadahi. Oui, le grand prix m’a surpris mais je ne suis pas venu en compĂ©tition, le plus important est de participer sur la mĂȘme plateforme avec les autres artistes», s’est ainsi exprimĂ© Amoda. Muraliste, sculpteur, concepteur de meuble et artiste multimĂ©dia, travaille et vit au Nigeria. Sa carriĂšre internationale est marquĂ©e par d’importantes expositions Ă  la Galerie Skoto et au MusĂ©e d’art et de design de New York, etc. Il a Ă©tĂ© retenu dans le cadre de l’exposition itinĂ©rante Out of The Ordinary organisĂ© par le Victoria Museum de Londres. Au regard de son expĂ©rience et de ses travaux, l’art et son message comptent parmi ses valeurs. MartiN aNguissa second cube noir au-dessus, vraisemblablement la Kaaba, place notre foi, dĂ©nude notre conscience devant le sanctuaire. En s’approchant de l’Ɠuvre, un dĂ©tecteur de prĂ©sence s’allume. Alors la version sonore de Je t’écoute» se fait entendre Ă  rĂ©pĂ©tition. Une autre façon de dire m’enfin parle ! Parle dans le secret de la bontĂ© du Toutpuissant, parle dans la beautĂ© transcendantale, parle au nom ƓcumĂ©nique de la vie. Chuchote, murmure en confession ou Ă  pleine voix ta vocation humaine au monde. Au cours d’une rencontre avec la presse organisĂ©e par le directeur du centre Soleil d’Afrique pour prĂ©senter Houda qui a reçu le prix centre Soleil d’Afrique de la Biennale, l’artiste a exprimĂ© sa satisfaction d’avoir Ă©tĂ© Ă©lue parmi tant d’autres artistes. Elle a Ă©galement manifestĂ© son empressement Ă  se rendre au Mali pour y partager son expĂ©rience avec les jeunes artistes. Les colonnes d’explosion de Justine Gaga A vec l’installation Indignation» passĂ©e presqu’inaperçue au Salon urbain de Douala de 2013, Justine Gaga, sĂ©lectionnĂ©e dans le cadre de l’exposition internationale, a frappĂ© un grand coup pendant cette 11e biennale d’art contemporain africain, en remportant le Prix du ministĂšre de la Culture et du Patrimoine du SĂ©nĂ©gal. Autrement dit le deuxiĂšme prix dans l’échelle de grandeur. Ce matin du 9 mai, dans le Grand Théùtre national qui abrite la cĂ©rĂ©monie d’ouverture et de remise des prix, la dĂ©signation de Justine Gaga a spontanĂ©ment levĂ© la petite dĂ©lĂ©gation d’artistes et de journalistes camerounais, qui ne se sont pas privĂ©s de pousser la voix dans cette auguste et magnifique enceinte pour saluer la victoire d’une compatriote. Justine dont nous avions partagĂ© la proximitĂ© et la gĂ©nĂ©rositĂ© pendant notre sĂ©jour dakarois nous a apparu toujours prĂ©occupĂ©e par la qualitĂ© et la visibilitĂ© de son travail, dĂ©solĂ©e de ne pouvoir avoir du temps pour visiter le foisonnement des expos. Mais au village du festival, les 17 colonnes de piĂšces de bombonnes de gaz impressionnent, s’im- posent aux yeux. Elles bouleversent les gouts figĂ©s par leur hauteur variable et leur disposition scĂ©nographique. Chaque colonne vĂ©hicule une source d’indignation de l’artiste dans son vĂ©cu et interrogation de la sociĂ©tĂ©. Fondamentalisme, nĂ©potisme, privatisation, corruption, racisme, agence de notation, violence, sexisme, dĂ©chets toxiques, mondialisation, entre autres, sont les causes des dĂ©flagrations et autres implosions sociales. Dans sa force d’interpellation des consciences, Gaga aurait bien voulu installer les 19 colonnes qui structurent originellement son Ɠuvre, parce que dans ce jeu d’addition de 1+9=10 et 1+0=1, rappeler aux producteurs des maux que tous nous sommes finalement un dans la barque qui chavire. Dans sa dĂ©marche artistique, Justine adopte Ă©galement une posture d’alerte. Sur les tĂȘtes» des colonnes sont inscrits des motifs de danger. A titre d’exemple, la verticale corruption» affiche un symbole rond barrĂ© d’une ligne horizontale pour signifier la limite qu’il ne faut pas franchir. Le souffle et l’intelligence des matĂ©riaux bigarrĂ©s d’Indignation n’ont pas Ă©chappĂ© au quotidien de La biennale. L’installation sculpturale a occupĂ© la Une de Dak’art actu, N° 03 du dimanche 11 mai, avec en grand titre Le MĂ©tal vivant». Les colonnes de bombonnes de gaz sont une transposition ou alors une adaptation mĂ©tallique d’une forme, d’un personnage d’ombre, anonyme, qui est devenu l’empreinte de l’artiste camerounaise. La forme Ă©rectile de la silhouette, terminĂ©e par un court segment presque arrondi, ressemble dans un autre plan de lecture Ă  un phallus. De-lĂ  devrons-nous en faire un rapprochement juste, dĂ©duire que Gaga attribue au systĂšme mĂąle gouvernant notre malĂȘtre dans un monde malade. La dĂ©mocratie du ventre d’ Olivier Fokoua S ’il vous plait c’est votre Ɠuvre ? Non, c’est l’Ɠuvre du Camerounais Olivier Fokoua. Maintes fois, nous nous sommes vu obliger de rĂ©pondre aux questions des visiteurs, le temps de notre prĂ©sence Ă  l’emplacement d’Emprise», pendant que Fokoua, l’auteur, rĂ©pondait aux questions de la presse française et algĂ©rienne. CrĂ©ation in situ au village de la biennale ou a lieu l’exposition internationale, inspirĂ©e du systĂšme de pouvoir en pays bamilĂ©kĂ© au Cameroun, Emprise» c’est la reprĂ©sentation d’un chef entourĂ© de ses neufs notables matĂ©rialisĂ©s par des colonnes recouvertes de toile de jute, ligotĂ©es au fil bleu. Ces personnages lugubres aux tĂȘtes de marmites et aux yeux lumineux pourraient Ă©galement ĂȘtre un prĂ©sident de la rĂ©publique et ses membres du gouvernement. Emprise», créée en 2009, interroge l’usage du pouvoir en Afrique et particuliĂšrement dans son pays si l’on s’en tient au double triangle. Celui de l’extĂ©rieur plus grand dĂ©limitant le territoire mais aussi Ă©talant grand nombre de prĂ©tendants, et le second, plus petit, signifiant le cƓur du pays et l’étroitesse du pouvoir, qui n’accepte qu’un seul chef. Lui-mĂȘme pris dans l’étau de ses courtisans qui ne demandent qu’à occuper sa place. Tous se livrent Ă  un jeu d’hypocrisie mais seule compte la politique du ventre et la rĂ©sidence au sommet de la pyramide. En effet, conscient que cette idĂ©e ne s’applique pas uniquement aux hautes sphĂšres de l’État, Fokoua a fait le choix de personnifier et de dĂ©personnifier les personnages de son installation avec des colonnes anthropomorphes recouvertes de toile de jute, de sorte que le visiteur peut aisĂ©ment prendre la place de l’une de ces poupĂ©es », prĂ©cise la note de prĂ©sentation de l’Ɠuvre. Olivier Fokoua est nĂ© Ă  Douala. Peu connu du grand public camerounais, il mĂšne Ă  l’international une carriĂšre prometteuse. Artiste performeur et installateur, il a participĂ© Ă  de nombreuses expositions au Cameroun, au NigĂ©ria, en Afrique du Sud, en Allemagne, au Japon, au Canada. Il organise depuis 2008 Ă  YaoundĂ©, la biennale Ravy Rencontres d’arts visuels de YaoundĂ©. mosAĂŻques - nÂș 042 - Juin 2014 sPĂ©cial Dak’arT La femme, sujet plastique In et Off ont donnĂ© Ă  voir la reprĂ©sentation de la femme par les artistes sous diverses lignes de crĂ©ativitĂ©, entre opposition et complĂ©mentaritĂ© conceptuelle voire idĂ©ologique. ’hommage Ă  la femme est apparu globalement comme un devoir de mĂ©moire, rappelant l’engagement de certaines figures fĂ©minines dans la production de l’Histoire. Dans ce registre, l’artiste sĂ©nĂ©galais Amary Sobel Diop a choisi de fixer les portraits L de Tawakal Karman, Aline Sitoe Diatta, Ellen Johnson Sirleaf, Leamah Roberta Gb Owu et Rigoberta Menchu dans la mĂ©moire collective. Ces rĂ©fĂ©rences fĂ©minines de l’Apologie pour la paix, sont reproduites au moyen d’assemblage, de couture au fil de fer et de gravure sur tĂŽle d’aluminium issues des sprays dĂ©odorants. Sur les contours de chaque personnage est gravĂ© un rĂ©sumĂ© de sa biographie. Dans la mĂȘme approche, l’installation The Three Graces» de la NigĂ©riane Marcia Kure donne en exemple d’hĂ©roĂŻsme, les amazones du Dahomey, Ndlorukaji Nandi KeBede Langeni et Femilayo Anikulapo-Kuti. A travers celles-ci, l’artiste projette dans l’actualitĂ© l’autoritĂ© fĂ©minine, la puissance et l’influence des femmes africaines. Dans cette Ɠuvre de Marcia Kure, aucune forme rĂ©aliste de femme. Seuls ses accessoires et autres attributs imaginĂ©s renvoient Ă  l’univers de la femme. En rupture d’avec la femme de pouvoir, dans The End of Eating Everything» vidĂ©o, 8’, 2013 de Wangechi Mutu, la femme est plutĂŽt une crĂ©ature horrible sous la forme d’une planĂšte malade. Son voyage perdu dans l’espace et sa voracitĂ© omnivore vont provoquer son autodestruction. Une vidĂ©o qui a choquĂ© et consternĂ© plus d’un tĂ©lĂ©spectateur. En transposant ainsi l’image de la femme dans une perspective d’outrage Ă  la fĂ©minitĂ©, Mutu a voulu sans doute remettre au gout du jour la femme comme mĂšre de l’humanitĂ© et donc attirer l’attention sur notre planĂšte assujettie Ă  l’industrie de la consommation et de la pollu- 2014 13 tion. Dans cette optique de l’usage de la femme comme medium de la critique sociale, notamment du regard sur elle-mĂȘme, Patricia Kaersenhout et Jeannette Ehlers ne manquent pas de poser le problĂšme de la migration raciale ou tout simplement de couleur de la peau chez la gent fĂ©minine. The Image Of Me» vidĂ©o, 2012 montre deux portraits de femmes, une Blanche et une Noire. Progressivement, par spasmes du visage, elles changent de couleur de peau, la Blanche au noir et la Noire au blanc pendant qu’une voix off rĂ©cite le poĂšme Lord Why Did You Make Me Black ?» de la poĂ©tesse afro-amĂ©ricaine RutNett Nia Ebo. Cette Ɠuvre avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e en 2012 au Black Magic Woman Festival placĂ© sous le thĂšme Be You». Afrikadaa croise les deux Congo La nouvelle scĂšne artistique d’AlgĂ©rie L B orsque nous arrivons Ă  plus de 22 heures Ă  la Biscuiterie de la Medina le 10 mai pour visiter d’autres expos du Off, le site constituĂ© de grands hangars est plongĂ© dans une forte ambiance de fĂȘte. Au moins quatre stations de Dj pour donner de la place au son et Ă  la danse intramuros et extramuros. Cependant que les lieux d’expos continuent Ă  accueillir les visiteurs. Dans l’un des hangars, les Ateliers SAHM prĂ©sentent Congo s esthĂ©tiques en partage au-delĂ  des gĂ©ographies», sous la direction artistique de Bill KouĂ©lany. Une preuve gĂ©nĂ©reuse de collaboration de 16 jeunes artistes talentueux, originaires de la RDC et du Congo, unis par un fleuve et l’art, un fleuve de crĂ©ations pour ne pas en dire plus. Heureuse surprise. L’artiste Mvoutoukoulou que nous avions dĂ©jĂ  rencontrĂ© en rĂ©sidence Ă  BonendalĂ© Ă  Douala il y a Ă  peu prĂšs deux ans est bien prĂ©sent. Il nous facilitera le tour des Ɠuvres et la prĂ©sentation des autres artistes ayant effectuĂ© le dĂ©placement du Dak’art. Les propositions de Van Andrea Congo Brazza, nĂ©e en 1992 attirent notre sensibilitĂ©. Ses peintures Le Coup de la vie’ encre sur papier et acrylique sur toile et sa sculpture Le Combat’ condensent le figthing spirit des boxeurs. L’artiste puise dans l’arĂšne sportive le plein de mental et un caractĂšre bien trempĂ©, pour affronter les adversitĂ©s de la vie, Ă©chec interdit. Dans la mĂȘme veine de l’accroche, on pourrait Ă©galement dire un grand bien des travaux d’Ange Swana Le Penchant’ et de DoctrovĂ©e Basimba Merveille’ et Eclats de vie’. Avec ce que nous avons vu, il y a lieu de saluer l’action des Ateliers SAHM dans la formation et l’éclosion des talents africains. AprĂšs les Congos, nous nous dirigerons vers un autre hangar. Ici, la revue numĂ©rique franco-sĂ©nĂ©galaise Afrikadaa organise le vernissage de son Acte Ă©ditorial live». Co-directrice de publication, la Camerounaise Pascale Obolo est bien heureuse de rencontrer d’autres compatriotes. L’accueil jovial de notre hĂŽte va aussitĂŽt laisser place Ă  la prĂ©sentation de la revue, de l’exposition Afrikadaa Street Publication. Celle-ci est matĂ©rialisĂ©e sur les murs de la salle et en d’autres espaces publics par un affichage des contenus de la revue. Une façon pour les concepteurs du projet Ă©ditorial de dialoguer avec le public dans un espace d’art, mais aussi de l’impliquer dans la production rĂ©dactionnelle de la revue. Outre cette campagne de visibilitĂ©, les responsables de Afrikadaa ont organisĂ© deux journĂ©es d’étude pendant lesquelles historiens de l’art, Ă©diteurs, rĂ©dacteurs, critiques d’art, artistes et directeurs de publication ont planchĂ© sur la problĂ©matique MĂ©moire du futur. Les nouvelles pratiques Ă©ditoriales. Revues d’art et publications africaines, afro-amĂ©ricaines et caribĂ©ennes.» Lorsque nous quittions la Biscuiterie aux environs de deux heures du matin, les visiteurs affluaient toujours, au nom des expos et pour le grand bien des fĂȘtards. La sculpturothĂšque de Moustapha DimĂ© J e ne rĂȘve que de lumiĂšre». Depuis Dakar jusqu'Ă  mon retour Ă  YaoundĂ©, cette phrase magique et pleine de philosophie n’a pas cessĂ© de rĂ©sonner en mon for intĂ©rieur. Elle s’est postĂ©e en moi comme un phare. Je me surprends dans la rĂ©daction de cet article Ă  engager Ă©motionnellement mon je». 17, avenue Hassan II, Plateau. La Galerie nationale des arts qui ne dĂ©semplit pas en cet aprĂšs-midi du dimanche 11 mai, accueille l’exposition hommage Ă  Moustapha DimĂ©. Que je dĂ©couvre sur le tard en cette occasion, toute ma honte bue de journaliste d’arts visuels. Je me demande alors sur le coup combien de grands artistes africains de renom suis-je passĂ© historiquement et professionnellement Ă  cĂŽtĂ©. Il y a encore du travail et du chemin Ă  faire, me suis-je dis. La fille de Moustapha devrais-je dire l’une de ses enfants ? me remet l’ouvrage publiĂ© Ă  l’occasion du retour des Ɠuvres de son pĂšre au SĂ©nĂ©gal et de cette expo sur son Ɠuvre. Le tour des Ɠuvres Ă  peine commencĂ©, je suis impressionnĂ© par la qualitĂ© de la mise en valeur scĂ©nographique des sculptures par Gabriel Kemzo Malou et FodĂ© Camara. La collection d’Ɠuvres prĂ©sentĂ©e dĂ©voile un travail de sĂ©lection difficile mais passionnant effectuĂ© par le commissaire d’expo Yacouba KonatĂ©. Le fonds de collection de Moustapha qui sert d’expo a Ă©tĂ© acheminĂ© Ă  Dakar depuis la France oĂč il Ă©tait conservĂ© Ă  l’Apt par la Fondation BlachĂšre depuis 2008, peu aprĂšs un court transit en dĂ©pĂŽt la mĂȘme annĂ©e Ă  la Villette Ă  Paris. Le contact avec le legs de Moustapha rĂ©vise mon background, une correction intellectuelle et esthĂ©tique va s’opĂ©rer sur la sculpture africaine contemporaine en particulier. Suis-je encore simplement en sculpture ? Les Ɠuvres que je visite m’entrainent dans le contraire de la complexitĂ© des formes et du langage, qui chez bon nombre d’artistes est l’averse de la beautĂ©, de la technique et du message. Les piĂšces vues renseignent sur un travail dont la crĂ©ativitĂ© s’enracine dans les profondeurs de la poĂ©sie, de la douceur, de la souplesse. Mais Les coupables de Pascal Hachem P ourquoi aller chercher plus loin que l’immĂ©diatetĂ© et la quotidiennetĂ© du flux social et politique qui nous pollue, intransigeant, la vie ; nous dĂ©tourne de nos trajectoires initiales. Pascal Hachem n’a pas fait fausse piste, Ă  son tour, de faire du dĂ©tournement des objets usuels de la vie de tous les jours, un objectif de redĂ©finition de la nature et de la destination des matĂ©riaux qui structurent ses travaux. Durant l’expo de la DiversitĂ© culturelle, ses deux installations ont frappĂ© les esprits en donnant une autre grille de lecture bouleversante et imprĂ©visible de la politique internationale Ă  partir de la banalitĂ© apparente de ses objets qu’il place en contexte et en situation de crĂ©ation. Un petit gallon brillant avec sa forte teinte d’or. Le trou de son entonnoir est fermĂ© par une chaussure basse noire cirĂ©e, pour homme. Put Your Foot In Your mouth, 2014, 35x40x20 cm» traduirait le champ de bataille sans merci du contrĂŽle des ressources miniĂšres. Sur cet Ă©chiquier intra et supranational oĂč il n’y a pas d’amis mais des intĂ©rĂȘts et sa cohorte d’avilissement des peuples et des individus, de destruction des Etats, l’artiste libanais dĂ©voile les figures. elle initiative que celle prise par l’Agence algĂ©rienne pour le rayonnement culturel AARC de mettre en premiĂšre ligne la gĂ©nĂ©ration montante de la scĂšne artistique d’AlgĂ©rie. Le Pavillon algĂ©rien, placĂ© sous le haut patronage du prĂ©sident de la rĂ©publique Abdelaziz Bouteflika, a de ce fait rĂ©uni 15 artistes pour donner Ă  l’expo La nouvelle scĂšne artistique algĂ©rienne’ de quoi satisfaire la curiositĂ© des visiteurs. NĂ©s entre 1976 et 1989, les 10 hommes et cinq femmes ont en commun d’ĂȘtre le produit des Ă©coles de Beaux-arts ou des mĂ©tiers artistiques connexes. Ils ont acquis une certaine maturitĂ© au fil de nombreux expos et workshops en AlgĂ©rie et Ă  l’étranger. Certains ont d’ailleurs Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s par les expositions Picturie gĂ©nĂ©rale I» en 2013 et Picturie gĂ©nĂ©rale II» en 2014 Ă  Alger. Les Ɠuvres d’installation, photographie, peinture, sculpture, vidĂ©o et performance prĂ©sentĂ©es Ă  la Place du souvenir, charriaient en quelque sorte le pouls du terroir. Cet Esprit AlgĂ©rie» qui fait corps avec diffĂ©rents registres de styles, et des spĂ©cificitĂ©s esthĂ©tiques rĂ©sultant de la personnalitĂ© de chaque artiste. Sur ces théùtres plastiques aux multiples actes, Walide Aidoud, Ă  travers son Graphiquement Correct’, livre des portraits d’hommes transfigurĂ©s, Ă  la teneur visuelle des zombies ou des figures d’un thriller. Dans cette catĂ©gorie de la verve dĂ©nonciatrice par l’esthĂ©tique du drame, on peut y loger les peintures Sans Titre’ de Maya Ben Chikh El Fougoun, l’installation des trois sculptures Le Penseur’, Papa et Moi’ de Hicham Belhamiti, et Brulure au cƓur’, vidĂ©o de la performance de Adel Bentounsi, la sĂ©rie de photographies Cli d’Alger’ de Fatima Chafaa. Il en est de mĂȘme de Qui ment qui ?’, l’installation de Rafik Khacheba, le triptyque Dust Warhol’ de Mourad Khrina et Dhu Nun’ de Mehdi Djelil. L’étreinte passive ou volontaire de l’artiste avec les flux du monde extĂ©rieur peut cependant produire d’autres scĂšnes. Celles de l’éloge Ă  l’émotion Ă©picurienne, jouissive. Dans cette mouvance, In Ball We Trust’ de Walid Bouchouchi nous met face Ă  un enfant en extase devant un ballon de football, un sport muĂ© en un vĂ©ritable mouvement social d’union des peuples. Tandis que la suspicion ou alors la suggestion de l’impudicitĂ© des photographies des jambes d’une femme en diffĂ©rentes postures que sert Nabila Kalache, narre notre voyeurisme, notre attrait des dĂ©lices de la chair. Autre scĂšne, enfin, celle de la chronique, de l’archivage et de la mĂ©moire sociale. Ici font belle Ɠuvre Youcef Krache Vitrines’, sĂ©rie de 12 photographies, Meriem Touimer Reflets’, sĂ©rie de huit photographies, Sofiane Zouggar et son Sans Titre’, les acryliques sur toile Duo et Trio’ de Fella TamzaliTahari et dans une certaine mesure Khatar !’ de Zineddine Bessai. elles transpirent aussi le caractĂšre de tranchĂ©e de la quotidiennetĂ© de nos reprĂ©sentations et vĂ©cus individuels et collectifs. L’Ɠuvre parle de l’artiste, de l’homme. Un noble de la sculpture. Un parcours Ă  arpenter les dĂ©dales de l’ĂȘtre humain, Ă  quĂȘter l’ñme en gĂ©sine, Ă  dĂ©cloisonner l’amour, Ă  grandir la spiritualitĂ©, Ă  cerner les contours de l’identitĂ©. Ceci avec pour seule arme le bois, son emblĂšme. D’oĂč il sort ses personnages, ses multiples sujets et une autre essence de la vie. La parole et la forme sculpturale ont chez le maĂźtre de l’épure la mĂȘme force, la mĂȘme brĂ»lure de la forge, le mĂȘme dessein du monde. Elles sont le duo de la complĂ©tude de l’existence. A cet effet, observons le jeu et la rigueur des vides et des pleins dans Femme Nue’ 1991, bois, corde, mĂ©tal, 287x48cm et Femme Calebasse’ 1992, bois, mĂ©tal, fer, 117x132cm , quand la sculpture est danse et mouvement avec les trois, puis les deux Ă©lĂ©gances f iliformes dans Danse Contemporaine’ 1995, bois, mĂ©tal, clous, fil de fer, 240x120cm et Danse’ 1995, bois, fer, fil de fer, 185x93,5cm ; plaisons-nous sur la gĂ©omĂ©trie et l’équilibre de la structure de Lances CroisĂ©es’ 1993, bois, mĂ©tal, 154x153cm . On pourrait longuement admi- rer la prestance Ă©bĂšne de Sans Titre’ 1990, Ă©bĂšne, 73x50cm, et Ă©crire envieusement une romance sur Les Amoureux’ 1992, bois, 63x26 cm en s’inspirant de l’épaisseur de la sensualitĂ©, la densitĂ© du dĂ©sir, la profondeur intime des regards et cette bouche si proche d’une bouche. Je sors difficilement de Moustapha. Je suis autant retournĂ© d’ĂȘtre passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de son antre de GorĂ©e, oĂč il avait installĂ© son atelier dans un petit fort face Ă  la mer et face au monde. GorĂ©e que j’ai pourtant visitĂ©, je dirais entiĂšrement, en me contentant briĂšvement de lire au loin Moustapha DimĂ©, atelier», l’installation de Mauro Petroni pour l’enfant de Louga, village oĂč il vit le jour en 1952 et s’initia au travail du bois. Trente ans plus tard, c’est la consĂ©cration avec ce Premier prix ex-aequo de la biennale des arts de Dakar. Moustapha, une Ɠuvre de parole et des formes. Le 30 juin 1998 Ă  Saint-Louis, la bibliothĂšque quitte la terre de ses aĂŻeux, en laissant aux gouts des yeux une savante sculpturothĂšque. Outre Moustapha, une expo hommage Ă  Mbaye Diop et Mamadou DiakhatĂ© a eu lieu le lundi 12 mai Ă  la Place du Souvenir. A cet effet, l’Ɠuvre & Co» est un box de 36 compartiments dans lesquels sont rangĂ©es 36 boites d’allumettes Ă  moitiĂ© ouvertes. Le fond de chaque boĂźte prĂ©sente un portrait d’un chef d’Etat ou d’une personnalitĂ© cĂ©lĂšbre. On peut ainsi identifier Ben Laden, Moubarack, Poutine, Khadafi, Ben Ali, Saddam Hussein, Obama, Sarkozy, le prĂ©sident du Soudan du Sud, l’Emir du Qatar, le roi d’Arabie Saoudite, etc. Ces grands de la nĂ©buleuse, des situations de rente de la gĂ©opolitique et des relations internationales sont captĂ©es index pointĂ©es, une attitude directive et menaçante, souveraine mais aussi d’autoglorification. La miniaturisation de ces personnages au fond des boites d’allumettes ferait croire que l’artiste a cartographiĂ© les sources du feu qui embrase cer- taines parties du monde. On pourrait ainsi Ă©tablir une relation entre le craquement d’une buchette d’allumette depuis & Co» pour faire exploser les bouteilles de gaz d’Indignation» de Justine Gaga dans une Afrique bien inflammable. Pascal Hachem est nĂ© en 1979 au Liban. Il est diplĂŽmĂ© de Design spatial de l’universitĂ© SaintEsprit de Kaslik. Il a dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ© ses installations et performances dans plusieurs expos individuelles et collectives au Liban et Ă  l’étranger. A l’une de ses derniĂšres expos en 2013, il avait prĂ©sentĂ© Ă  la Federica Schiavo Gallery Rome, Italie You Always Want What The Oders Has» et Ă  la Workshop Gallery Beyrouth, Liban, Crisis Practice». 14 sPĂ©cial Dak’arT 2014 mosAĂŻques - nÂș 042 - Juin 2014 Abstractions LĂ©gitimes», la touche de Royal Air Maroc Hani Zurob met son fils en avant E E n rĂ©unissant 14 artistes dans une mĂȘme intention de territorialitĂ© artistique Ă  l’échelle panafricaine, les commissaires Moustapha Romli et Michele Desmottes ont certainement atteint leur objectif de projeter sur la scĂšne internationale les regards de l’Afrique sur le bouillonnement du monde Ă  travers l’exposition Abstractions LĂ©gitimes», organisĂ©e par la compagnie aĂ©rienne Royal Air Maroc RAM, transporteur officiel de Dak’art 2014. Abstractions LĂ©gitimes» s’est posĂ©e en ligne de fond des propositions de nouveaux imaginaires comme un contre-courant Ă  l’art africain et Ă  son discours cloisonnĂ©s dans la symbolique et le signe immuables de la tradition ancestrale. A la charmante Place du Souvenir, Malika Agueznay Dalila Alaoui Maroc, Barkinado Bocoum SĂ©nĂ©gal, Soly Cisse SĂ©nĂ©gal, Saidou Dicko Burkina Faso, Pelagie Gbaguidi SĂ©nĂ©gal, Ahmed Hajoubi Maroc, Mouna Jemal Tunisie, Said Messari Maroc, El Houssaine Mimouni Maroc,AimĂ© Mpane RDC, Ingrid Mwangi Robert Hutter Kenya, Khadija Tnana Maroc, William Adjete Wilson Togo-Benin ont donnĂ© loisir au public d’apprĂ©hender la corporalitĂ© artistique des thĂ©matiques tels que le rapport de l’homme Ă  l’univers et Ă  son histoire, le devoir de mĂ©moire, la coercition sociale, l’espace identitaire de la femme dans la sociĂ©tĂ©, les dĂ©fis de la mondialisation. Le sujet qu’il soit sculptural, photographique, pictural, installatif ou vidĂ©ographique traduit l’espace-temps du trouble de crĂ©ation chez l’artiste. Ce trouble de crĂ©ation chez Khadjida Tnana, par exemple, est la transgression de la morale musulmane sur la sexualitĂ© fĂ©minine. En effet, dans son contexte religieux, elle met en scĂšne un couple mixte Noir et Blanche en pleine copulation. Elle aurait bien voulu montrer la kamasutra maghrĂ©bine en hommage au grand savant du 11e siĂšcle, Mohammed Nefezaoui. C’est de son Iphone que nous regarderons les dessins Ă©rotiques inscrits sur 365 mains reprĂ©sentant autant de nuits d’amour dans l’annĂ©e. Ingrid Mwamgi R. Hutter, quant Ă  elle, s’offusque de la coercition du voile. Signe religieux d’une lĂ©gĂšretĂ©, d’aucune protection pour la femme sans rĂ©sistance aux pĂ©nĂ©trations, dĂ©chirures et sutures de son ĂȘtre. Aux abords de l’identitĂ© et de l’intĂ©gritĂ© de la femme, AimĂ© Mpane illustre l’embuscade du trou, du fossĂ© pour se dĂ©soler de la dĂ©mocratie selon le temps de chacun et de personne. En affirmant sa prĂ©sence Ă  la Biennale et sa contribution Ă  la visibilitĂ© de l’art africain, il s’est agi pour la RAM de lĂ©gitimer une identitĂ© africaine dans le langage universel en perpĂ©tuel contact avec les autres cultures. De Tanger au Cap et au Caire, grĂące eux [artistes], se construit une voix, d’Ɠuvre en Ɠuvre, qui nous ressemble et qui nous assemble, qui est Ă  la fois l’expression de notre identitĂ© et la part de nous-mĂȘmes dans la voix du Monde», a fait savoir Driss Benhima, le Pdg de la RAM. ntre la multitude d’Ɠuvres de l’expo DiversitĂ© culturelle, lorsque les portraits Waiting 3, 11, acrylique et pigments, 2013 d’un garçonnet captivent notre attention, nous ne soupçonnons pas le psychodrame personnel que l’auteur Hani Zurob porte en lui ; et qu’il trimbale d’expo en expo, devenue une catharsis. Dans Waiting 3’, le petit Qoudi, corps en oblique, est assis sur un tabouret, un pied repliĂ© sur la surface de l’objet, l’autre pendant. Les mains en appui sur les rebords du tabouret, tĂȘte retournĂ©e, il regarde derriĂšre lui. Au bas d’un mur qui le domine, l’absorbe, indiffĂ©rent Ă  la pesanteur qui l’écrase, il a un regard d’attente, de guet, d’inquiĂ©tude. L’acuitĂ© de la direction dĂ©crit une atmosphĂšre d’un enfant sur le qui-vive. La trajectoire du regard se perd au loin, audelĂ  des frontiĂšres picturales. Comme pour dire que c’est de l’autre cĂŽtĂ©, hors de la toile, que les choses se passent. Dans Waiting 11’, Qoudi dĂ©gage plutĂŽt une expressivitĂ© d’envol, de libertĂ©, de conquĂȘte, d’occupation de l’espace, lui qu’on voit portĂ© sur le toit d’une maison, bras ouverts. Entre espace dominant puis conquis, entre attitude d’attente puis de libertĂ©, Zurob caractĂ©rise chez l’enfant le besoin de son pĂšre. En effet, les peintures relatent l’histoire de cet enfant sĂ©parĂ© de son gĂ©niteur, qui ne peut l’accompagner Ă  JĂ©rusalem chaque fois qu’il s’y rend avec sa mĂšre. Son pĂšre a le malheur d’ĂȘtre Palestinien, de Gaza. Lieu de rĂ©sidence et Mbaye Babacar Diouf, mĂ©moire et richesse des signes P nationalitĂ©s. Les deux Ɠuvres du jeune artiste sĂ©nĂ©galais– il est nĂ© en 1983 - impriment une force d’expression des lignes, empreinte de spiritualitĂ©, puisĂ©e aux sources de la lecture du signe et de l’écriture, lieu-mĂ©moire de la condition humaine, de la transpiration de l’humanitĂ© dans la marche du temps. C’est peut-ĂȘtre pour des raisons de scĂ©nographie ou de faire Zulu Mbaye Je suis un nĂšgre du 21Ăš siĂšcle Le plasticien sĂ©nĂ©galais explique son rapport Ă  l’art contemporain africain tout en jetant un regard critique sur la Biennale de Dakar. Quelle dĂ©finition donnez-vous Ă  la notion d’art contemporain africain ? L’art contemporain africain est cet art que l’on montre sans doute Ă  la Biennale de Dakar. Un art teintĂ© d’autres canons esthĂ©tiques qui ne sont pas les nĂŽtres. A ne pas confondre avec l’art africain contemporain qui est plutĂŽt la dĂ©marche que les artistes africains ont suivi jusqu’aujourd’hui. Je veux parler de l’art nĂ© en Afrique et qui y a grandi jusqu’à maintenant. L’art contemporain pour sa part Ă©tant l’art que l’on fait aujourd’hui sur notre continent et qui n’a pas forcĂ©ment un soubassement africain. Cette nuance-lĂ  est infime mais importante dans la mesure oĂč elle Ă  la base mĂȘme de l’identitĂ© de l’artiste. Ce qui m’amĂšne Ă  vous demander l’identitĂ© mĂȘme du plasticien contemporain aujourd’hui. Vous ĂȘtes Ă  Dakar, SumĂ©gnĂ© Ă  YaoundĂ©, Toguo Ă  Paris, DimĂ© Ă  Berlin quand il n’est pas en Chine
 qui est donc artiste africain contemporain ? Est-ce une identitĂ© qui s’origine dans la gĂ©ographie ou le style ? Le problĂšme de la nationalitĂ©, de l’appartenance Ă  un continent c’est le facteur gĂ©ographique. Pour situer Zoulou, on va dire que c’est un Africain et non un Chinois ou un EuropĂ©en ; c’est uniquement cela. L’art a la mĂȘme signification chez tous les peuples du monde. L’art c’est cette Ă©tincelle divine que les Dieux pour nous croyants ou la nature pour les paĂŻens a mis en nous. Je ne me revendique pas artiste sĂ©nĂ©galais, mais un artiste africain. Parce que l’Afrique est une addition de cultures. Fondamentalement, l’artiste est celui-lĂ  Ă  qui Dieu a donnĂ© un mĂ©dium par lequel il crĂ©e. Il peut ĂȘtre musicien, comĂ©dien, danseur ou autre. Maintenant, lĂ  oĂč l’appellation va avoir son importance c’est que nous sommes tous porteurs de messages, de signes et de symboles qui font notre culture, ce qui nous diffĂ©rencie les uns des autres. Pourquoi Dieu a fait les cinq doigts de la main comme les cinq continents ? C’est une diversitĂ© qui est belle. Pour moi, faire une Ɠuvre universelle c’est travailler avec son background culturel et historique pour atteindre l’autre. C’est-Ă -dire ce que tu fais en tant qu’humain et qu’un autre humain hors de ton environnement peut comprendre. Votre rĂ©ponse m’amĂšne Ă  cette fameuse question de la sĂ©lection des artistes de la Biennale. En tant que membre du comitĂ© d’orientation et je l’ai dĂ©jĂ  dit et peser l’image et son discours que Diouf a mis en rapport des formats d’inĂ©gale dimension, mais aussi en opposition de ton. Si MĂ©ditation sur l’humanitĂ© 200 x 150 cm est trĂšs vive par la variĂ©tĂ© des tons et imposante par son envergure, Signes et symboles, de format moyen 80 x 60 cm, attire le visiteur sur une surface picturale visuellement beaucoup plus simple, mĂȘme Ă©crit, si ça continue comme cela, il vaut mieux tout arrĂȘter. Nous sommes aujourd’hui Ă  la 11Ăš Ă©dition et je pose la question de l’apport de cet Ă©vĂ©nement Ă  l’art africain. Nous nous retrouvons tous les deux ans au mois de mai, nous buvons, dansons et chantons. Et aprĂšs, on proclame qu’on a rĂ©ussi, mais de quelle rĂ©ussite s’agit-il ? Que voyiez-vous alors en dehors de ce que la Biennale offre ? D’autres formules existent pardi ! Je propose par exemple une foire internationale dans un texte que j’ai publiĂ©. L’essentiel c’est, me semble-t-il, de nous faire comprendre des autres. Je pense que si nous n’entrons pas dans le circuit des autres, celui de la vulgarisation de l’art, et dont le premier aspect est son marchĂ© ; si les galeristes d’autres pays ne nous acceptent pas, on peut s’organiser autrement. Pensezvous que l’un des pays les plus pauvres au monde a le droit d’organiser une grande foire tous les deux ans rien que pour le prestige ? Moi je dis non, parce que ce sont les deniers du peuple sĂ©nĂ©galais. On n’a pas le droit de jouer avec. Il faut © DR our sa premiĂšre participation au In du Dak’art, Mbaye Babacar Diouf a choisi d’offrir aux regards des visiteurs l’humanitĂ© en interrogation Ă  travers ses peintures MĂ©ditation sur l’humanité’ et Signes et symboles visibles’ au musĂ©e ThĂ©odore Monod, dans le cadre de l’exposition DiversitĂ© culturelle» qui rĂ©unit 33 artistes de diffĂ©rentes carte d’identitĂ© faisant foi. Dans son monde d’enfance, le petit garçon multiplie sa volontĂ© et simule de conduire son pĂšre Ă  JĂ©rusalem en faisant usage de ses jouets voiture, mallette, vĂ©lo, avion, etc. Il va trĂšs tĂŽt se rendre Ă  l’évidence Ă  son Ăąge que la politique et les frontiĂšres ne sont pas un jeu
d’enfant. Mais le rĂȘve et l’amour d’un enfant brisent les frontiĂšres et sont la plus belle des libertĂ©s. En mettant en scĂšne son propre fils sur ses tableaux, Zurob traverse son dĂ©chirement intĂ©rieur. Politiquement engagĂ©, l’artiste charge ses Ɠuvres d’une forte dose de conviction et d’espĂ©rance. L’exil de l’artiste Ă  Paris oĂč il vit et travaille, l’interaction intelligente du fils avec ses jouets et l’espace des murs constituent les principales interrogations au cƓur des travaux de Zurob, d’oĂč il tire la semence des soleils d’autres lendemains. Zurob est le premier artiste palestinien Ă  exposer au Dak’art. NĂ© en 1976 dans le camp de rĂ©fugiĂ©s de Nafa en Palestine, il obtient un Fines Arts de l’universitĂ© de Naplouse. Depuis 2001, il totalise plus de 50 expositions individuelles et collectives dans plusieurs grandes villes du monde Tokyo, Paris, Texas, Sans Francisco, New York, DubaĂŻ, le Caire, Doha, etc. En 2008, il reçoit le grand prix international du salon d’art contemporain de Bourges. mais dense dans sa composition en noir et blanc. Nous sommes toujours avec les signes depuis la peinture rupestre jusqu’à l’écriture numĂ©rique. Je ne crĂ©e pas un langage pour dĂ©chiffrer, mais pour toucher autant de formes produites par les civilisations humaines, rappeler notre responsabilitĂ© individuelle face Ă  l’humanité», explique Diouf, enseignant d’art, par ailleurs Ă©tudiant en Master en Art et Culture Ă  l’UniversitĂ© Cheikh Anta Diop de Dakar. que cet Ă©vĂ©nement ait des apports Ă©conomiques tangibles pour les artistes, sinon il n’a pas lieu d’ĂȘtre. Et n’oubliez pas que art et Etat ne font pas bon mĂ©nage. C’est pourquoi aujourd’hui les artistes ne sont pas Ă©coutĂ©s dans le cadre de la biennale ; c’est l’Etat qui fait tout alors qu’il ne sait pas tout. Quand on est dans un pays pauvre comme ici, l’art est un extra. On va me rĂ©torquer que l’art peut dĂ©velopper. C’est d’ailleurs le prĂ©texte d’Abdou Diouf Ă  l’époque pour donner le musĂ©e dynamique Ă  la danseuse Germaine Accogny. Pour des raisons politiques donc. Avant l’arrivĂ©e de Diouf, il y avait plein de tableaux Ă  la prĂ©sidence qui ont disparu du jour oĂč Senghor est parti ! C’est quand j’étais prĂ©sident de l’association des artistes sĂ©nĂ©galais que recevant Diouf Ă  la Galerie nationale, j’ai rĂ©clamĂ© un nouveau village des arts qui se trouve maintenant sur la route de l’aĂ©roport. Mon vƓu le plus cher est qu’on implique les artistes dans les initiatives comme la Biennale. Il y a trois jours, j’ai Ă©tĂ© sidĂ©rĂ© quand j’ai rencontrĂ© trois artistes venus du Congo pour Ă©tudier la maniĂšre d’organiser une Biennale, vu qu’ils prĂ©parent la leur lĂ -bas ! Ce sont des artistes qu’on a envoyĂ© en premier et non les fonctionnaires. Mais en tant qu’artiste et ancien responsable d’association d’artistes, n’avez-vous pas de griefs Ă  l’encontre de vos pairs ? Je critique beaucoup mes confrĂšres africains. Que les artistes sĂ©nĂ©galais se dĂ©marquent par exemple de la Biennale ! A chaque fois, nous avons la portion congrue sur les artistes sĂ©lectionnĂ©s sur les 60 ou 70, nous en avons souvent deux ou trois ! Moi, je ne poserai jamais ma candidature Ă  la Biennale ! Je dois cependant Ă  la vĂ©ritĂ© de dire que je suis le pĂšre du Off. Quand j’ouvre le catalogue de cette annĂ©e et vois qu’il y a 286 Off dans le pays, je suis l’homme le plus heureux de la Biennale. En 1996, j’avais mes quartiers pas loin d’ici et je gagnais trĂšs bien ma vie en tant qu’artiste. J’invitais des artistes du monde entier Ă  mes frais. C’est l’annĂ©e oĂč l’Etat sĂ©nĂ©galais a dĂ©cidĂ© que le Dak’art serait dĂ©sormais africain. J’ai Ă©tĂ© invitĂ© par des collĂšgues Ă  travers le magazine 15 monde et la Biennale Ă©tait la seule plateforme oĂč je pouvais les inviter Ă  mon tour. A la veille de l’évĂ©nement, j’ai rĂ©alisĂ© des affiches toutes blanches avec des cƓurs rouges traversĂ©s d’une flĂšche que j’ai intitulĂ© Amour interdit». On nous interdisait de faire l’amour avec d’autres collĂšgues. Je savais par mes sources en haut lieu que c’est la France qui, parce qu’elle fournissait les deux tiers du budget, avait imposĂ© cette orientation panafricaine du Dak’art Ă  l’Etat sĂ©nĂ©galais. ConsĂ©quence, les gens aujourd’hui frĂ©quentent plus le Off que le In. © DR Comment entrevoyez-vous dans ces conditions l’avenir de l’art au SĂ©nĂ©gal ? TrĂšs mal, parce qu’on est mal parti dĂšs le dĂ©but. Vous avez dĂ» entendre souvent durant votre sĂ©jour ici qu’il n’y a pas d’artiste africain. Et moi je me demande ce qui fait tant peur dans cette terminologie ! Tahar Ben Jalloun dans son livre Moi le fou moi le sage» dit qu’autrefois, ce sont les Ă©trangers qui nous dĂ©shabillaient. Aujourd’hui, c’est nous qui ĂŽtons nos haillons et les jetons dans les fosses de la honte. VoilĂ  ce qui arrive aux Africains. Avant, on avait nos vĂȘtements, les colons sont venus nous dĂ©shabiller et nous ont imposĂ© le costume-cravate sous le couvert de la civilisation. Aujourd’hui, ils nous laissent faire. Je ne vois pas de perspective dans la mesure oĂč les gens refusent cette africanitĂ© qui est Ă  la base de notre identitĂ©. Si la biennale est bien celle de l’art africain comme elle s’appelle, c’est bien qu’il doit y avoir des artistes africains. Il est temps de mon point de vue d’arrĂȘter ce dĂ©bat. Je ne comprends pas que onze mois durant, je m’échine dans mon atelier et que le 12Ăš mois je fasse du conceptuel pour ĂȘtre Ă  la Biennale. Tous ces artistes occidentaux qui viennent faire des performances ou des installations ont rĂ©glĂ© depuis longtemps leurs problĂšmes sociaux. Leurs Etats les aident Ă  vivre et ils peuvent donc se permettre des jobs, de se masturber comme ils le font lĂ  ! Moi je me pose la question tous les jours de savoir comment je vais parvenir Ă  nourrir ma famille par mon travail. C’est pourquoi je critique cette dĂ©marche de l’art conceptuel dans laquelle je ne me reconnais pas au demeurant vu qu’elle ne cadre pas avec ma rĂ©alitĂ©. D’ailleurs, ils sont peintres pendant 11 mois et conceptualistes pendant un mois ! C’est comme avec les rastas ! Ils passent le temps Ă  scander Africa», mais c’est du commerce, un produit commercial. Ils n’y croient pas du tout ! Je vais vous dire la plus grande dĂ©ception de ma vie, je l’ai eu aux Antilles. LĂ -bas, il y a les toubabs qui ne veulent pas se mĂ©langer avec les noirs, les BĂ©kĂ©s qui acceptent le mĂ©lange, puis les mĂ©tis et aprĂšs seulement les noirs. J’ai participĂ© Ă  une Ă©mission de radio pour m’entendre dire au tĂ©lĂ©phone par un auditeur sale nĂ©grier, rentre chez toi !» J’ai pleurĂ© aprĂšs l’émission en me disant que mais c’est pas moi le nĂ©grier ! mais on leur a dit que ce sont les noirs qui vendaient leurs frĂšres et ils l’ont cru et nous en veulent Ă  jamais. Pour finir, je dirais que nous devons apprendre que nous existons par nous-mĂȘmes et que nous ne sommes pas le produit de quelqu’un. Ces BlancslĂ , ils veulent nous piĂ©tiner, nous Ă©craser par tous les moyens pour imposer leur mondialisation qui n’est qu’un outil pour exploiter les autres. Je suis un nĂšgre du 20Ăš siĂšcle bien assis sur ses racines et ouvert au monde. recueilli Par Parfait tabaPsi Le gay, un humain ordinaire ? a question de l’homosexualitĂ© a irradiĂ©, et on l’entendait quelque peu du fait de la prĂ©sence du concept contemporain, cette 11Ăš Ă©dition du Dak’art. Non seulement Ă  travers la performance d’Ato Malinda au village, mais surtout Ă  travers l’expo qui prit ses quartiers Ă  la galerie Raw Material de la Camerounaise Koyo Kouoh au Point E. Une expo dont l’intitulĂ© Ă©tait sans ambages Imagerie prĂ©caire, VisibilitĂ© Gay en Afrique» et qui concernait photos, vidĂ©os et installations de Kader Attia, Jim Chuchu, Andrew Esiebo, Amanda Kerdahi M. et Zanele Muholi. Le tout curatĂ© par Malinda et Kouoh. L’une des questions principales de l’expo rĂ©side en l’identitĂ© du gay aujourd’hui sur le continent. Pour Esiebo, il n’y a guĂšre de doute c’est de tout le monde qu’il s’agit ! Mieux, les photos montrent que ce sont des gens ordinaires qui appartiennent Ă  toutes les classes sociales. On y voit ainsi pasteur, chĂŽmeur, commerçant, etc. Ses modĂšles ne sont ni joyeux ni tristes. Ils ont plutĂŽt l’air grave comme s’ils Ă©taient en proie Ă  un danger invisible mais imminent. Cette angoisse existentielle est perceptible dans les regards et les attitudes souvent empruntĂ©s des modĂšles et qui semblent dire Ă  l’encan qu’ils ne constituent point une menace. Attitudes qui amĂšnent Ă  se poser la question de la rĂ©alitĂ© mĂȘme de ce danger-lĂ  et sa cause. Kerdahi pour sa part prolonge cette angoisse avec des modĂšles noyĂ©s dans la foule malgrĂ© L quelques identitĂ©s remarquables chez nombre d’entre eux. C’est ainsi que l’on voit des gens qui chuchotent, se cachent derriĂšre quelque bouclier, mĂȘme de fortune. Jim Chuchu est plus direct ; il explore le cĂŽtĂ© bestial et fantasmĂ© des homosexuels. Avec ses Ɠuvres, l’on entre un peu dans le mysticisme que colporte cette notion parfois sur le continent. Pourquoi sont-ils souvent l’objet de diableries de la part de leurs contemporains, semble se demander l’artiste. De face comme de dos, les corps sont souillĂ©s, triturĂ©s, dĂ©figurĂ©s par les regards des autres qui sont forcĂ©ment des diables, un enfer. Du coup l’on sent qu’ils brĂ»lent d’ĂȘtre reconnus comme humains Ă  part entiĂšre. Ce travail pose Ă©galement la problĂ©matique de l’avenir Ă  travers l’horizon tumultueux du fond des photos oĂč la rĂ©demption a Ă©tĂ© phagocytĂ©e par un mauvais temps qu’une lumiĂšre au fond pourrait conjurer. La sĂ©rie de portraits de zanele Muholi prĂ©sente des gens bien en chair dont on perçoit assez facilement que la confiance en soi leur Ă©chappe. Ce qui interroge leur orientation sexuelle. Les regards sont rĂ©vĂ©lateurs du mal ĂȘtre et d’une conjoncture dĂ©vastatrice pour les gays, lors mĂȘme qu’ils sont plein de vie et jeunes pour la plupart. Regards de persĂ©cutĂ©s, de victimes proches d’une potence imaginaire donc. Kader Attia de son cĂŽtĂ© cherche le lien entre les transsexuels et le monde ; cela au moyen de l’architecture et de la sculpture. SuggĂšre-t-il alors de voir les gays comme une partie normale du dĂ©cor de la vie ? Question dont chacun peut apporter une rĂ©ponse personnelle et qui finalement rĂ©sume assez bien l’intention de cette expo. © DR - nÂș 042 - Juin 2014 Ebenezer Njoh Mouelle Ă©change avec les Ă©lĂšves de l’Ouest Cameroun © DR mosAĂŻques a Ebenezer Njoh Mouelle West’our», c’est le nom de baptĂȘme donnĂ© Ă  la tournĂ©e philosophique du Pr Ebenezer Njoh Mouelle dans la rĂ©gion de l’ouest par la jeune Association pour la conservation et la diffusion du savoir ACDIS, organisatrice de l’évĂšnement. Une jeune association créée en 2012 au lendemain du Forum des jeunes du Cameroun par le dynamique FĂ©lix Mbetbo Tatla, Ă©tudiant de l’UniversitĂ© protestante d’Afrique centrale UPAC, et qui a mis au cƓur de ses objectifs la promotion du livre et de la lecture en milieu jeune. Avec pour slogan du livre pour vivre», car le vrai pouvoir qui est le savoir se trouve dans le livre». C’est ainsi que grĂące Ă  son programme INTELLIjeuneTSIA’ Intelligence jeune pour le travail, la solidaritĂ© et les initiatives africaines, elle a initiĂ© avec le soutien de son parrain Njoh Mouelle une tournĂ©e dite philosophique sur le triangle national. TournĂ©e qui a dĂ©butĂ© par la rĂ©gion de l’ouest. L’ouvrage De la mĂ©diocritĂ© Ă  l’excellence» de Njoh MouellĂ© inscrit au programme depuis des dĂ©cennies, est un livre dont le titre seul rĂ©veille l’attention des jeunes. Si bien que ceux-ci s’en tiennent uniquement au titre de l’ouvrage, et pensent l’avoir lu. L’enjeu de cette rencontre a Ă©tĂ© de mettre en premier lieu l’auteur emblĂ©matique face aux jeunes de la rĂ©gion de L l’Ouest. Une vĂ©ritable aubaine Ă  quelques semaines du BaccalaurĂ©at. Cette rencontre a Ă©galement permis Ă  ces Ă©lĂšves d’ĂȘtre plus proches de l’auteur Ă  travers les explications de ses concepts, de la structure du livre, de son contexte d’écriture.. Les Ă©lĂšves ont eu l’opportunitĂ© de poser toutes les questions qui leur taraudaient l’esprit en rapport aux notions de leur cours de philosophie, et sur la mĂ©thodologie des exercices philosophiques Ă  l’auteur. Comme Albert Camus le disait, nous vivons solitaire et cela ne devrait pas nous empĂȘcher d’ĂȘtre solidaire.» Ce que l’ACDIS a bien compris. Echanges Ce qui semblait ĂȘtre pour plusieurs Ă©lĂšves des lycĂ©es et collĂšges de la Menoua un rĂȘve s’est vite transformĂ© en rĂ©alitĂ© lorsque Njoh Mouelle, ancien dĂ©putĂ© Ă  l’assemblĂ©e nationale camerounaise, ancien directeur de l’Ecole normale supĂ©rieure de YaoundĂ© I, ancien ministre de la Communication AFC a foulĂ© dĂšs 14h le sol de la ville de Dschang, prĂ©cisĂ©ment de son Alliance franco-camerounaise le 30 avril 2014. Cette tournĂ©e qui commençait ainsi dans la ville de Dschang allait s’achever le 02 Mai Ă  BangangtĂ© en passant bien sĂ»r par Bafoussam. Njoh Mouelle une fois Ă  l’intĂ©rieur de la salle Manu Dibango de l’AFC de Dschang s’est retrouvĂ© face Ă  un public d’environ 450 personnes constituĂ© en majoritĂ© des Ă©lĂšves des classes Terminales du dĂ©partement de la Menoua. AprĂšs le discours du prĂ©sident fondateur de l’ACDIS, FĂ©lix Mbetbo et la note de lecture d’Erick Dzoyem KuĂ©tĂ©, Ă©tudiant Ă  l’Institut des relations internationales du Cameroun IRIC, l’hĂŽte de la cĂ©rĂ©monie a pris la parole et n’a pas manquĂ© dans son propos de remercier l’assistance pour tout l’intĂ©rĂȘt Ă  lui accordĂ©. La phase d’échanges a Ă©tĂ© la plus importante de la soirĂ©e. Elle s’est avĂ©rĂ©e bĂ©nĂ©fique pour les Ă©lĂšves qui, aprĂšs lecture de l’ouvrage avaient encore des zones d’ombres. La cĂ©rĂ©monie s’est achevĂ©e par une sĂ©ance de dĂ©dicace des copies originales des ouvrages de l’invitĂ©. A Bafoussam, la fĂȘte du travail qui s’annonçait comme une entrave Ă  la tenue de l’évĂšnement, a plutĂŽt Ă©tĂ© une aubaine pour beaucoup de travailleurs qui ont en cette journĂ©e quittĂ© bars et restaurants pour venir s’abreuver Ă  la source de l’excellence. C’est le lycĂ©e bilingue de Bafoussam qui a accueilli Njoh Mouelle, les membres de l’ACDIS qui l’accompagnaient et les 500 Ă©lĂšves reprĂ©sentants 14 Ă©tablissements de la Mifi et des Bamboutos. Le programme Ă©tant le mĂȘme dans les trois villes, le public venu plus nombreux s’est rĂ©joui des 4h passĂ©es en prĂ©sence du philosophe. Flore, Ă©lĂšve en Tle A4 au lycĂ©e de Mbouda n’a pas cachĂ© ses sentiments Ă  la fin de la cĂ©rĂ©monie je suis vraiment trĂšs contente d’ĂȘtre lĂ . Je ne regrette pas d’avoir effectuĂ© le dĂ©placement de Mbouda pour Bafoussam. Le prof a rĂ©pondu Ă  plusieurs questions qui me taraudaient. Merci beaucoup Ă  lui et aux jeunes de l’ACDIS qui nous donne ce qu’ils n’ont pas pu avoir quand ils Ă©taient en Tle comme nous. » BangangtĂ© Ă©tait la derniĂšre destination de cette tournĂ©e philosophique. Avec le mĂȘme enthousiasme, les Ă©lĂšves du dĂ©partement du NdĂ© ont saluĂ© l’initiative et les sacrifices consenties par l’invitĂ© pour venir s’entretenir avec eux. La sĂ©ance de dĂ©dicace a donnĂ© l’occasion Ă  ses futurs bacheliers de se prendre en photo avec l’auteur. Le tourisme au rendez-vous ! La tournĂ©e a Ă©tĂ© une occasion en or pour les Ă©lĂšves, mais Ă©galement une aubaine pour les membres de l’ACDIS. Ces derniers venus de Douala, YaoundĂ© et Dschang se sont, aussitĂŽt la tournĂ©e achevĂ©e, lancĂ©s dans une phase de tourisme. C’est ainsi qu’ils visiteront tour Ă  tour la fondation Gatcha Ă  Bangoulap, la chefferie Bangoua et son musĂ©e culturel pour finir par la chefferie Batoufam. Ils ont Ă©tĂ© reçu Ă  la chefferie Bangoua par le chef supĂ©rieur de la communautĂ© Bangoua, qui n’a pas manquĂ© de fĂ©liciter et d’encourager ces jeunes Ă  poursuivre dans ce saint et noble combat qui constitue leur feuille de route. Avant donc le dĂ©part de Njoh Mouelle pour YaoundĂ©, les membres de l’ACDIS se sont fĂ©licitĂ©s les uns les autres des sacrifices consentis tant sur le plan individuel que collectif pour rĂ©aliser ce coup de maitre dans une rĂ©union d’évaluation prĂ©sidĂ©e par le professeur en personne, parrain de leur association. Pari gagnĂ©, le rendezvous a Ă©tĂ© pris pour trĂšs bientĂŽt pour une autre tournĂ©e philosophique et ce dans une autre rĂ©gion. fraNck keMayou Njekoua, etudiaNt, uNiversitĂ© de dschaNg Mosa 16 la Palabre La culture populaire en Afrique ontrairement Ă  l’opposition de classes ouvriĂšres et bourgeoises - ou encore de culture – du peuple et savante - observĂ© en Occident, les prĂ©mices d’un dĂ©bat sur la notion de culture populaire en Afrique ont portĂ© sur la dialectique traditionnel/moderne. En effet, jusqu’à une Ă©poque encore rĂ©cente, l’Africain, ainsi que ses pratiques artistiques et culturelles sous l’effet d’une vision dualiste quasi hĂ©gĂ©monique, subissait une classification systĂ©matique entre modĂšle rural» et urbain» ou encore traditionnel» et modĂšle occidental», sans jamais pouvoir sortir de cette impasse. Ce dualisme, que Karin Barber 1997 1 traduit par les termes de traditional» and elite», ou encore de westernized» ou de modern», enfermait les pratiques artistiques africaines dans un carcan Ă©pistĂ©mologique impropre Ă  l’apprĂ©hension de nouvelles formes moins classiques, donc moins facilement dĂ©finissables. Ainsi, dĂ©plore Karin Barber, les Ă©tudes africanistes feraient constamment le va-et-vient entre le griot mandingue - le traditionnel - et l’Ɠuvre de Wole Soyinka - l’art Ă©litiste et de modĂšle occidental , sans jamais explorer au-delĂ  de ces sentiers balisĂ©s depuis dĂ©jĂ  plusieurs dĂ©cennies. Karin Barber note en outre un usage rĂ©current de la tradition pour lĂ©gitimer la culture moderne ; la premiĂšre est dĂ©libĂ©rĂ©ment rigidifiĂ©e, rĂ©duite au rang de culture originelle permettant d’authentifier, de garantir des racines Ă  la seconde. ParallĂšlement, la tendance est de rejeter toute intrusion du moderne dans le traditionnel, ou mĂȘme dans le populaire. Il en est ainsi, relĂšve cet auteur, de la musique populaire, qui compte parmi les productions culturelles les plus Ă©tudiĂ©es en Afrique, les ethnomusicologues regrettant souvent avec ĂąpretĂ© que ces musiques puissent ĂȘtre ainsi contaminĂ©es par les musiques occidentales et leur attirail technologique ; tel s’avĂšre ĂȘtre le cas de la World Music par exemple, sujette Ă  caution jusqu’à aujourd’hui. En dehors de ces deux grandes tendances, point de salut, du moins jusqu’à assez rĂ©cemment. DĂšs que nous nous trouvions en prĂ©sence d’une pratique culturelle qui Ă©chappe Ă  ce dualisme, l’intĂ©rĂȘt qui lui Ă©tait portĂ© restait minime. Bien avant, Georges Balandier 1971, dĂšs la deuxiĂšme moitiĂ© du 20Ăšme siĂšcle, avait dĂ©jĂ  mis en exergue la nĂ©cessitĂ© de reconsidĂ©rer notre façon de concevoir les sociĂ©tĂ©s africaines, en faisant le deuil du tenace prĂ©jugĂ© d’immuabilité» auquel elles Ă©taient associĂ©es, dans le sillage de Marcel Griaule. Dans le renouvellement du regard portĂ© sur les sociĂ©tĂ©s africaines que prĂ©conise cet auteur, traduit par le courant dynamique dont il est le principal thĂ©oricien, il en saisit avant tout les dynamiques endogĂšnes et exogĂšnes 1971, mais aussi, rediscute selon une mĂ©thode dialectique les rapports complexes qu’entretiennent les notions d’ordre et de dĂ©sordre en sciences sociales. Les villes, - et notamment les villes africaines -, ne doivent plus ĂȘtre perçues exclusivement en termes de dĂ©sorganisation ou de crises ; de mĂȘme, il est rĂ©ducteur de continuer Ă  ne s’intĂ©resser qu’à ses structures, en restant aveugle au foisonnement des crĂ©ations interstitielles qui Ă©mergent, en Ă©chappant Ă  celles-ci. Devant une telle constatation, Michel Agier 1999 fait sienne la remarque de Michel de Certeau, qui conseille au chercheur de se placer au plus prĂšs des pratiques microbiennes, singuliĂšres et plurielles» des citadins de © DR Par CHrisTian Zogo SecrĂ©taire exĂ©cutif de Voiex EsthĂ©tiques C Le slameur Poverbes en spectacle Ă  l'institut Goethe durant le festival "escales poĂ©tiques" en mars 2014. Certeau, 1980. En effet, Agier conteste la reprĂ©sentation de la ville comme totalitĂ© socio-spatiale, puisque la connaissance de celle-ci dans sa totalitĂ© reste inaccessible ; par consĂ©quent, la meilleure approche consiste en l’étude ethnographique d’un milieu d’interconnaissance. Si tous les travaux des annĂ©es 1960 et 1970 ne peuvent ĂȘtre rĂ©duits aux dĂ©bats de l’école de la modernisation, il demeure que cette Ă©cole constitue l’un des courants les plus influents de cette pĂ©riode. Dans les annĂ©es 1980, la popularitĂ© croissante de l’idĂ©ologie nĂ©olibĂ©rale a provoquĂ© une remise en question des paradigmes dominants alors Ă©tudiĂ©s en Afrique. Ce n’est qu’à partir de la fin des annĂ©es 80 dĂ©but des annĂ©es 90, que les jalons d’une anthropologie des cultures populaires en Afrique sont vĂ©ritablement thĂ©orisĂ©s dans deux textes majeurs de Karin Barber 1987 ; 1997. D’une part, dans un article plus ancien intitulĂ© Popular Arts in Africa», in The African Studies Review, paru en 1987, dans lequel Karin rĂ©sume sa dĂ©finition des arts populaires; d’autre part son introduction Ă  Reading in Africa Popular Culture 1997, dans laquelle elle expose une approche thĂ©orique des textes qui lui sont proposĂ©s dans l’ouvrage, et qui s’inscrivent dans des contextes rĂ©els, empiriques et singuliers. Questionnements Dans le premier texte, Barber, Ă  travers un modĂšle commun tripartite, dĂ©finit les arts populaires en ces termes Popular art can be taken to mean the large class of new unofficial art forms which are syncretic, concerned with social change, and associated with masses. The centers of activity in this field are the cities, in their pivotal position between the rural hinterland on the one hand and the metropolitan countries on the other», Barber, 1987 23. Ce faisant, il le modĂšle conçoit la rencontre entre le traditionnel» et l’Élite europĂ©anisĂ©e», le point d’ancrage de ce qui est populaire» Le second texte citĂ©, expose de façon synthĂ©tique les principaux questionnements nĂ©cessaires Ă  l’élaboration des fondements de la discipline. En premier lieu, il s’agit pour Karin Barber, qui reprend en exergue une citation du philosophe ghanĂ©en Kwame Anthony Appiah, qui s’intĂ©resse Ă  l’histoire culturelle africaine, de rĂ©tablir une certaine vĂ©ritĂ© en ce qui concerne la rĂ©alitĂ© quotidienne des sociĂ©tĂ©s africaines contemporaines. Certes, de profondes crises Ă©conomiques, sociales et souvent mĂȘme politiques les traversent de part en part, en les bouleversant de façon Ă©prouvante, mais comme le remarque Appiah, 
 Despite the overwhelming reality of economic decline; despite unimaginable poverty; despite wars, malnutrition, disease and political instability, African cultural productivity grows apace popular literatures, oral narrative and poetry, dance, drama, music and visual art all thrive», Appiah, 1992 157. Cette crĂ©ativitĂ©, d’une densitĂ© remarquable, donne une tout autre dimension Ă  ces sociĂ©tĂ©s, y compris lorsque celles-ci sont rongĂ©es par des problĂšmes endĂ©miques ou des crises successives. D’un point de vue anthropologique, le regard doit pouvoir se porter audelĂ , vers ces personnes en proie Ă  de graves difficultĂ©s, mais qui pourtant parviennent Ă  ne pas fonder leur existence exclusivement sur celles-ci ; l’essentiel est ailleurs, dans un dĂ©sir vital de ressurgir sans cesse d’un contexte de vie hostile, d’exister envers et contre tout. Ce sont ces mĂȘmes expressions, que l’on peut qualifier d’artistiques ou de culturelles, dont parlent Michel Agier et Alain Ricard dans Les arts de la rue dans les sociĂ©tĂ©s du Sud» 1997. Il semble hasardeux d’essayer d’en donner une dĂ©finition exacte, tout au moins provisoirement, tellement ces pratiques recouvrent des formes variĂ©es, voire hĂ©tĂ©roclites. Tandis que l’ouvrage de Ricard et Agier englobe des pratiques trĂšs larges, celui dirigĂ© par Karin Barber se focalise dĂ©libĂ©rĂ©ment sur l’écrit et l’oral, rassemblant toutes les formes de littĂ©raritĂ© envisageables David Coplan signe une contribution sur les chansons de migrants au Lesotho, Waterman, Werner Graebner ou Alec Pongweni s’intĂ©ressent Ă  la musique populaire, reconsidĂ©rĂ©e Ă  chaque fois dans des contextes diffĂ©rents ; Andrew Horn s’intĂ©resse au théùtre sud-africain, tandis que Bisi Adeleye-Fayemi Ă©tudie la tĂ©lĂ©vision nigĂ©riane, ses fictions et ses reprĂ©sentations. Dans une perspective similaire, la recherche a montrĂ© que le nouvel ordre social Ă©mergeant a apportĂ© des modifications importantes dans les diffĂ©rents statuts sociaux faisant que le griot accĂšde aujourd’hui aux postes de responsabilitĂ©s, ce dont il Ă©tait exclu autrefois Diawarra, 2011. Les difficultĂ©s Ă©conomiques rĂ©currentes de l’Afrique contemporaine ont aussi favorisĂ© l’expansion de pratiques relevant de stratĂ©gies de survie qui ont conduit Ă  l’émergence d’un type nouveau de griots dit moderne» qui sont nombreux, surtout en ville Diawarra, 2003. Ainsi perçue, la notion de culture populaire» Ă©clate en mille morceaux. Cette nouvelle Ă©nergie est insufflĂ©e par l’ouverture du champ d’étude Ă  de nou- veaux contextes d’observation, grĂące Ă  l’intĂ©rĂȘt dĂ©sormais portĂ© Ă  des formes autrefois dĂ©daignĂ©es. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, on note un intĂ©rĂȘt de plus en plus croissant pour l'Ă©tude des formes de production culturelle Ă©mergentes telles que la musique contemporaine Hofmeyr, Nyairo, & Ogude 2003 ; Larkin 2004 ; White, 2006 ; 2008, les films vidĂ©o Diawara, 2003, les magazines populaires Nuttall, 2003, l'habillement et la mode Dolby, 2001 ; Hansen, 2000; Escaut, 2003 ; Nuttall, 2004 ; tĂ©lĂ©vision Barnett, 2004 ; Fair, 2003, zones urbaines et rurales de la culture Barber, 1997; Zeleza & Veney 2003, la peinture Jewsiewicki, 2003 ; Fabian, 1996, le théùtre Pype, 2007, la photographie Nimis, 2006, 2005, 1998 ; Werner, 1996, etc. Tous ces auteurs insistent sur l’intĂ©rĂȘt de porter notre attention sur des pratiques performatives profondĂ©ment ancrĂ©es dans leur contexte historique et social, dont elles sont souvent Ă  la fois le tĂ©moignage, et l’un des vecteurs de transformation. Ces pratiques, qui peuvent se prĂ©senter sous des formes trĂšs diverses, reflĂštent l’environnement humain dans lequel elles ont Ă©mergĂ©, et sont l’expression d’un discours portĂ© sur la sociĂ©tĂ© par les personnes qui la composent. Constats Comme ailleurs dans le monde, il apparaĂźt que la culture populaire en Afrique est de plus en plus entrelacĂ©e avec les espaces publics des nations. Par exemple, dans le contexte kinois, Bob White 2008 a analysĂ© l'interaction entre la musique populaire et la politique sous le rĂšgne de Mobutu. Au Liberia, Rice 2005 a montrĂ© comment George Weah, un joueur de football de renommĂ©e mondiale a utilisĂ© sa cĂ©lĂ©britĂ© populaire comme ressource pour sa campagne Ă©lectorale. La culture populaire est aussi une composante importante des imaginaires et des espaces transnationaux Appadurai, 1993 ; 1996, c’est-Ă -dire qu’elle se fond de plus en plus dans les espaces publics des États. Comme l'a dĂ©montrĂ©, par exemple Rob Nixon 1994, sur la relation entre les bourses d'Ă©tudes et les paysages mĂ©diatiques en Afrique du Sud et les États-Unis. De ces recherches et analyses qui se sont intensifiĂ©es en temps opportun et qui se poursuivent sur la culture populaire en Afrique, dĂ©coulent plusieurs constats. En premier lieu, elles montrent que la culture populaire est comprise comme un espace de lutte, une place pour la nĂ©gociation de la race, de la nation, de la citoyennetĂ©, et de bien d’autres identitĂ©s pour les enjeux de pouvoir en Afrique Mbembe, 2001, 2006 ; Fabian, 1998. À ce sujet, Stuart Hall Ă©crit que la culture populaire est l'un des sites oĂč cette lutte pour et contre une culture contre la puissance est engagĂ©e, elle est aussi l'arĂšne de consentement et de rĂ©sistance oĂč rĂ©side l'enjeu d'ĂȘtre gagnĂ© ou perdu dans cette lutte. C'est en partie lĂ  oĂč l'hĂ©gĂ©monie se pose, et oĂč il est garanti» 1981 239. Ainsi perçu, la culture populaire apparaĂźt comme un site important du dĂ©bat public et de l'individu et l'organisme communautaire. Des chercheurs tels que Stuart Hall 1973, Paul Willis 1990, et Cameron McCarthy 1998 ont soutenu que, les gens ne consomment pas de la culture populaire passivement. Bien au contraire, ils l'utilisent dans leur vie de façons crĂ©atrices, autant qu'un artiste utilise la peinture ou un musicien utilise les notes et accords Ă  crĂ©er et Ă  exprimer l'identitĂ©. IdentitĂ©, Ă  partir de ce point de vue, n'est pas un rĂšglement, intemporel ou une entitĂ© fixe, mais plutĂŽt, comme le soutient Dolby un processus constant de formation et de changement qui survient dans une matrice globale/locale, et qui est formĂ© par deux et exprime les structures du pouvoir» Dolby, 200113. MosaĂŻques, parce que la culture est au fondement de toute action Synopsis JĂ©rĂŽme Pierrat, journaliste d'investigation et spĂ©cialiste du crime organisĂ©, s'est infiltrĂ© au coeur des quartiers sensibles marseillais oĂč violences et trafics de drogues ne DĂ©finition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire. Français[modifier le wikicode] Étymologie[modifier le wikicode] De l’anglais cantilever. Nom commun [modifier le wikicode] Singulier Pluriel cantilever cantilevers \ cantilever \ masculin Architecture Porte-Ă -faux Technique Rack de stockage, simple ou double face, pour charges longues qui reposent sur des corbeaux en porte Ă  faux. Le principe de ce capteur cantilever est relativement simple "Le cantilever mesure environ 0,5 mm soit l’épaisseur d'un ongle. Il s’agit grosso modo d’un oscillateur harmonique amorti trĂšs simple, l’équivalent mathĂ©matique d’une balançoire pour enfant que l’on pousse", explique le professeur GrĂŒtter. "Le signal que nous mesurons est l’amortissement du cantilever, ce qui Ă©quivaut Ă  la force nĂ©cessaire pour pousser l'enfant sur la balançoire afin qu’il se maintienne Ă  une hauteur constante. Il s’agit de “l'amplitude d’oscillation”. — Saut quantique vers l’informatique de nouvelle gĂ©nĂ©ration, Techno-Science, 12 mai 2010 Traductions[modifier le wikicode] RĂ©fĂ©rences[modifier le wikicode] cantilever », dans TLFi, Le TrĂ©sor de la langue française informatisĂ©, 1971–1994 → consulter cet ouvrage Anglais[modifier le wikicode] Étymologie[modifier le wikicode] Mot composĂ© de cant rebord » et de lever levier ». Nom commun [modifier le wikicode] cantilever \Prononciation ?\ Architecture Porte-Ă -faux Verbe [modifier le wikicode] cantilever \Prononciation ?\ Architecture Construire en porte-Ă -faux RĂ©fĂ©rences[modifier le wikicode] Dictionnaire de l’AcadĂ©mie française, neuviĂšme Ă©dition, 1992– → consulter cet ouvrage
GĂ©nĂ©rationkalach : la face cachĂ©e des citĂ©s - Le journaliste d'investigation JĂ©rĂŽme Pierrat s'est infiltrĂ© au cƓur des quartiers sensibles marseillais oĂč
Tous les programmes de francetv slash sont disponibles sur En plus des Ă©pisodes de la sĂ©rie Skam france, vous pouvez retrouver sur la plateforme de streaming de francetv slash tous les programmes, visionnables en streaming quand bon vous semble via la nouve lle offre vidĂ©o de replay en ligne Etiquette, Insomnie, La tĂȘte haute, Moonwalk, On n'est plus des pigeons ! et bien d'autres vidĂ©os encore. 7Dw0.
  • x2zoh0hofz.pages.dev/393
  • x2zoh0hofz.pages.dev/51
  • x2zoh0hofz.pages.dev/317
  • x2zoh0hofz.pages.dev/19
  • x2zoh0hofz.pages.dev/323
  • x2zoh0hofz.pages.dev/236
  • x2zoh0hofz.pages.dev/362
  • x2zoh0hofz.pages.dev/306
  • gĂ©nĂ©ration kalach la face cachĂ©e des citĂ©s streaming